Olympique de Marseille : de Steve Mandanda à "Il Fenomeno"
Une gueule de minot, écoutant attentivement les conseils de son capitaine, Lorik Cana. C’est l’une des premières images de Steve Mandanda avec l’Olympique de Marseille. Nous sommes le 25 août 2007, dans le couloir du stade Michel d’Ornano de Caen (Calvados). A 22 ans, celui qui est arrivé en prêt du Havre (Seine-Maritime) après trois saisons en Normandie se retrouve propulsé dans la cage du vice-champion de France et finaliste de la Coupe de France. Pourtant, Albert Emon, l’entraîneur de l’époque, avait été catégorique : "Je n’ai jamais parlé de numéro un ou de numéro un bis. Pour moi, Cédric (Carrasso, NDLR) est le titulaire. Par la suite, on verra… Comme pour tous les joueurs."
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Gardien de l'exploit à Liverpool
Sauf que le coach olympien a dû s’adapter plus rapidement que prévu. Carrasso se blesse trois jours avant le déplacement à Caen : rupture du tendon d’Achille gauche. Six mois d’absence. Le champ est libre pour Steve Mandanda, qui ne va pas se faire prier pour prendre la place. Et rapidement, le natif de Kinshasa au Zaïre (devenu depuis République démocratique du Congo) se fait un nom. Il est notamment lancé dans le grand bain européen sur la pelouse d’Anfield le 3 octobre 2007 et contribue au succès de l’OM à Liverpool (0-1). Tout au long de la saison, le portier enchaîne les performances. A tel point que pour sa première saison dans l’Elite, il est élu meilleur gardien. Et contraint celui qui devait être titulaire à sa place à un départ en fin de saison.
Le jeune Steve a changé de dimension. Et la direction phocéenne a levé son option d’achat. Mandanda est désormais un joueur sous contrat avec l’Olympique de Marseille à l’été 2008. Au fil des saisons, le portier s’affirme comme l’un des spécialistes de son poste, recevant à nouveau la distinction de meilleur gardien du championnat en 2011, 2015, 2016 et 2018. Des performances qui lui ouvrent les portes de l’équipe de France. Une sélection nationale dans laquelle il s’est imposé… comme numéro 2. Bien qu’il ait 28 sélections à son compteur, le Marseillais n’est jamais parvenu à bousculer la hiérarchie avec Hugo Lloris.
Recordman du nombre de matchs avec l'OM
Mais après avoir disputé 441 matchs avec l’OM et connu les saisons compliquées au Vélodrome, il choisit de s’exiler en Angleterre, du côté de Crystal Palace à l’été 2016. L’expérience outre-Manche tourne court : une saison et une dizaine de matchs avant de prendre un billet retour pour le Prado et la Castellane. Mais comme souvent avec les ex, les retrouvailles sont compliquées et Mandanda n’est plus le « Fenomeno » : Miné par une succession de blessures, il devient tout de même le recordman de matchs disputés avec l’OM, dépassant les 452 de Roger Scotti et est élu meilleur gardien du championnat. Mais celui qui était idolâtré par les virages subit de plein fouet la gronde lors d’une saison 2018-2019 totalement blanche pour l’OM. Le divorce est presque consommé.
"On repart sur une nouvelle saison avec l’envie de faire beaucoup mieux."
Piqué au vif par sa non-convocation en équipe de France en mai 2019, le portier n’a pas chômé pendant les vacances, s’infligeant, à 34 ans, une cure d’amaigrissement en Italie. Au cours de l’été, il avait expliqué ses motivations : « Je me sens bien, même très bien. Motivé on l’est toujours, malheureusement il y a des saisons plus compliquées que d’autres. C’était mon cas la saison dernière, comme beaucoup d’entre nous malheureusement. On repart sur une nouvelle saison avec l’envie de faire beaucoup mieux. C’est important pour nous, sur un plan personnel, et surtout pour le club. »
Déjà décisif depuis le début de la saison
Un choix payant puisqu’il est revenu sur la Cannebière avec une dizaine de kilos en moins. Et puis, nouveau coach, nouveau départ : avec l’arrivée d’André Villas-Boas, Mandanda a récupéré le brassard de capitaine. Des responsabilités qui corroborent avec un retour en forme. Déterminant dans un début de saison morose, il a évité à l’OM une deuxième défaite à Nantes (0-0) et s’était déjà montré décisif malgré la défaite contre Reims (0-2) en ouverture. Il faudra au moins sa forme du moment, mercredi, face à Nice, pour permettre à Marseille de décrocher sa première victoire en Ligue 1. Et confirmer le retour du Fenomeno.
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