OM : Michel, l'entraîneur élevé à l'école du Real Madrid et du beau jeu
Joueur, il a laissé une empreinte indélébile à Madrid. Bien avant de prendre la succession de Marcelo Bielsa sur le banc marseillais, José Miguel González Martín del Campo, dit Michel, a porté le maillot du Real. Durant quinze ans, numéro 10 dans le dos, il en fut un brillant meneur de jeu. Un fin technicien, membre de la fameuse Quinta del Buitre, la plus belle génération de joueurs formés par le club merengue. Aux côtés d’Emilio Butragueño, de Miguel Pardeza, de Manuel Sanchis et de Rafael Martin Vazquez, Michel a tout gagné en Espagne.
Son palmarès madrilène est long comme le bras :
- 2 Coupes de l’UEFA (1985, 1986)
- 5 Championnats d’Espagne (1986, 1987, 1988, 1989, 1990, 1995)
- 2 Coupes d’Espagne (1989, 1993)
- 4 Supercoupes d’Espagne (1988, 1989, 1990, 1993)
Le nouveau coach de l’OM fut aussi un international reconnu entre 1985 et 1992. Bilan : 21 buts en 66 sélections avec, au passage, un triplé contre la Corée du Sud (3-1), le 17 juin 1990. Marquer trois fois dans un match de Coupe du monde, une performance rarissime avec la Roja. Dans l’histoire de la sélection espagnole, seul Butragueño l’a fait. C’était quatre ans plus tôt, face au Danemark (5-1), lors du Mondial 1986.
Dans un vestiaire, il ne fait pas toujours l'unanimité
Bref, le passé de Michel ne se discute pas. Il est prestigieux. Et à lire Sambou Yatabaré dans L’Equipe, "il ne l’a pas oublié". "C’est une ancienne star et il semble vouloir vivre sur ça", déplore le milieu malien, "dégouté" par l’entraîneur espagnol, qu’il a côtoyé à l’Olympiakos.
Les expériences de Michel (52 ans) sur un banc sont pourtant assez récentes. Elles ont, très souvent, tourné court. Elles ont débuté au Rayo Vallecano (2005-2006). Se sont poursuivies en Espagne, à la Castilla du Real Madrid (2006-2007), à Getafe (2009-2011), au FC Séville (2012-2013). Pour prendre un nouveau virage en 2013, à l’Olympiakos, où il a été remercié en janvier dernier.
Conseiller du club grec, Christian Karembeu dépeint, dans Le Parisien, le portrait d’un homme "très ouvert pour coopérer avec la direction, qui partageait ses idées pour développer le club". Un coach "très exigeant et très pro". "Il va être là vingt-quatre heures sur vingt-quatre, confirme François Modesto dans L’Equipe. Il est toujours sur le terrain, avec le short et les crampons. Il fait l’arbitre et anime 90% des séances. Ce n’est pas le manager qui se contente d’arriver en costard. C’est un gagneur et un bosseur."
"Gagneur" ? Ça se discute. Son palmarès d’entraîneur se résume à :
- 2 Championnats de Grèce (2013, 2014)
- 1 Coupe de Grèce (2013)
Et s’il gagnait 78% de ses matches au Pirée, son ratio était nettement moins flatteur lorsqu’il officiait chez lui, en Espagne.
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Adepte d'un football offensif et du 4-2-3-1
Si les résultats de l'entraîneur ibérique ne sont pas à la hauteur de son passé reluisant, c’est parce que le courant ne passe pas toujours avec ses joueurs. Défenseur de l’Olympiakos sous l'ère Michel, Gaëtan Bong le qualifie d’"hypocrite". "Ce n’est pas un meneur d’hommes, dénonce l’ancien Valenciennois dans L’Equipe. Aucun joueur ne pouvait le supporter." Yatabaré précise : "Sur le terrain, quand il n’est pas content, il n’hésite pas à insulter ses joueurs."
Christian Karembeu, lui, préfère garder l’image d’un "technicien très offensif", à la "philosophie de jeu portée sur l’attaque". Celle que recherchaient précisément Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus lorsqu’ils se sont mis en quête d’un nouveau coach de l’OM. De ce point de vue-là, Michel répond aux critères.
Ses principes de jeu tiennent en ces trois lignes directrices :
1. Sans aller jusqu’au pressing tout terrain prôné par Marcelo Bielsa, il veut un bloc haut
2. Le jeu de son équipe doit être basé sur la possession
3. Il privilégie le 4-2-3-1, construit autour d’un numéro 10… le poste qu’il occupait sur le terrain.
Le numéro 10 de l’OM, Florian Thauvin le portait jusqu’à mercredi. Jusqu’à ce que les dirigeants marseillais cèdent l’ancien Bastiais à Newcastle, en échange de Rémy Cabella. L’ex-Montpelliérain devrait hériter du 13. Mais surtout, il devrait avoir les clés du jeu phocéen.
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