OM-OL : "Les joueurs ont peur lors des déplacements", alerte l'UNFP

Le vice-président de l'Union syndicale des footballeurs professionnels (UNFP) David Terrier s'inquiète de la violence grandissante autour des matches de football.
Article rédigé par Julien Froment
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le vice-président de l'Union syndicale des footballeurs professionnels (UNFP) David Terrier (JULIEN FROMENT / RADIOFRANCE)

Depuis quelques semaines, les matches de Ligue 1 sont émaillés par de graves incidents. Dernier en date, le décès d'un supporter du FC Nantes. Alors que le match OM-OL va être rejoué mercredi 6 décembre au stade Vélodrome, le vice-président de l'UNFP, l'Union nationale des footballeurs professionnels, David Terrier s'inquiète du climat global autour du football français.

Franceinfo : Quel regard portez-vous sur les récents événements qui ont touché le football français ?

David Terrier : Du côté de l'UNFP, on est très inquiets et on le dénonce. On essaye d'agir sur plusieurs niveaux, parce que les joueurs nous demandent et nous imposent de s'emparer de ce sujet. Les joueurs sont inquiets, les joueurs ont peur lors des déplacements, ou même parfois lors d'entraînements, que ce soit avec les supporters adverses ou leurs propres supporters. C'est un sujet qui est devenu très important pour nous.

Le match entre l'Olympique de Marseille et l'Olympique Lyonnais, prévu le 29 octobre, va être rejoué mercredi, dans un contexte particulier. Avez-vous eu des retours de la part des joueurs de l'OL ?

Il y a en effet une crainte de la part des joueurs de Lyon. Alors, oui, c'est l'entraîneur Fabio Grosso qui a été gravement touché, avec des séquelles mentales et physiques qu'il aura à vie, c'est une évidence. Mais il y avait aussi tous les joueurs, tout le staff… Les joueurs, je me mets à leur place : on leur demande de jouer dans le même stade avec le public, dans les mêmes conditions. Psychologiquement, pour moi, le match est faussé. Les joueurs de l'OL ne sont pas dans des conditions optimales pour disputer cette rencontre.

Il aurait mieux valu jouer le match à huis-clos ?

La bonne solution, si on l'avait, ce serait trop facile. Il n'y a pas de bonne solution. Mais on peut penser que cela aurait été plus équitable que la rencontre se dispute sur terrain neutre. Il ne faut pas non plus sanctionner les joueurs de l'OM, qui n'y sont pour rien. Le terrain neutre, cela aurait au moins protégé les joueurs dans l'esprit, dans leur état psychologique. Là, ce n'est pas le cas.

Que pensez-vous du moratoire souhaité par la ministre des Sports et le président de la LFP, interdisant les déplacement des supporters lors des matches à risques ?

Ce n'est pas la bonne solution. Il faut arrêter de faire des effets de com'. Je comprends le côté politique, qui plus est dans une période très importante avec les Jeux olympiques qui vont se dérouler à Paris, et le fait d'avoir un rayonnement positif de l'image de la France dans le monde. C'est normal que les politiques réagissent de la sorte, sauf qu'on n'est pas sur des solutions à long terme et pérenne. Je pense qu'il faut adapter les lois, les règles et les sanctions à la nouvelle problématique. Les supporters d'aujourd'hui ne peuvent pas être gérés comme les supporters d'il y a dix ans ou vingt ans.

"La tribune du foot est utilisée pour mettre en avant des problèmes de société et cela va trop loin, avec des morts. Ce n'est pas entendable."

David Terrier, vice-président de l'UNFP

à franceinfo

 Ce n'est pas possible que le football puisse provoquer des morts. Il faut protéger le sport, les sportifs mais également les fans. Et pour les protéger il faut faire des lois qui soient adaptés aux problématiques d'aujourd'hui.

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