"On est dans le dur" : le FC Nantes de Raymond Domenech s'enlise après la défaite à Metz (2-0)
Décidément, on ne s'ennuie jamais au FC Nantes, surtout quand ça perd. Club historique du championnat, le FCN tire la langue cette saison et fait plus parler de lui pour ses remous autour des pelouses. Les supporters en appellent à la démission du président Waldemar Kita depuis plusieurs semaines et ce n'est pas l'arrivée retentissante de Raymond Domenech sur le banc en guise de cadeau de Noël qui a calmé leur courroux. L'influence de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France peine à se faire sentir, tant par la prestation de ses joueurs que par le climat qui règne autour de sa formation. La défaite dimanche à Metz (2-0) plonge un peu plus les Nantais au fond du trou, comme de celui du championnat.
Raymond Domenech semblait pourtant avoir offert une légère accalmie à la tempête qui régnait sur la cité des ducs de Bretagne. Ses trois premières rencontres à la tête de Nantes s'étaient soldées sur des matches nuls, certes sans grand relief, mais contre des adversaires solides, tous membres de la première partie de tableau (Rennes, Montpellier, Lens). Il ne manquait plus, une fois cette solidité retrouvée, qu'à concrétiser cet ersatz de stabilité retrouvée. En Lorraine, le FCN est passé totalement à côté de son sujet.
Jeu désespérément stérile et série historique
Les joueurs nantais n'ont pas cadré le moindre tir de toute la rencontre. Un symbole de son impuissance offensive criante cette saison. Troisième plus mauvaise attaque de Ligue 1, les Nantais n'ont pas gagné au change en se séparant de Christian Gourcuff. Raymond Domenech a bien tenté de sortir l'attaquant Kalifa Coulibaly du placard. Mais le géant malien est un finisseur, non un créateur. Et dans la moitié de terrain adverse, ce sont tous les Canaris qui déchantent : seulement 1,75 tir cadré de moyenne par match avec le technicien de 69 ans. Difficile alors d'espérer, surtout en l'absence ce dimanche d'Imran Louza, seul buteur – à deux reprises – sous Domenech.
Ce revers est tristement historique pour le FCN. Douze matches de rang sans victoire, jamais cela s'était produit dans la riche histoire du club nantais. Il reste dix-septième du championnat et derrière, la menace se précise : Dijon et Nîmes sont à trois points, et comptent tous deux un match en retard. La lanterne rouge Lorient est à six points, mais avec deux matches en retard. Un succès d'une de ces trois équipes, et Nantes basculera dans la zone rouge.
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"Il faut sortir les 'cojones'"
Alors, forcément, la frustration commence à peser lourd. "Il faut vite tirer la sonnette d'alarme" s'est énervé le défenseur Charles Traoré après la défaite à Metz. "On joue le maintien. Les concurrents directs prennent le large. On se fait bouger dans les duels, il n'y a pas de révolte. Bien sûr qu'il faut être inquiet. Il faut plus de révolte, d'envie. Il faut arrêter de croire qu'on est arrivés."
Si les regards se tournent inévitablement vers leur entraîneur vedette, Traoré a refusé de renvoyer la faute sur Raymond Domenech. "On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes, c'est nous les premiers coupables. Il faut arrêter de dire que c'est les entraîneurs. Il faut agir sur le terrain. Le groupe peut s'en sortir, il faut sortir les 'cojones'." On aurait pu croire que cette prise de responsabilité aurait pu plaire à Domenech, une fois le parapluie sorti par son latéral. Mais l'ancien patron des Bleus n'est jamais à un contre-pied près. "Charles, il est déçu, on l'est tous. Mais on n'a pas joué les mains dans les poches."
Le coach nantais l'admet, son équipe est "dans le dur". Mais il préfère mettre en avant "un ensemble de détails qui font qu'on ne peut pas jouer le coup à fond." Ces détails commencent à peser lourd dans un club aux allures de poudrière. "Pour nous, c'est un match qui peut rester à 0-0 mais il ne faut pas faire d'erreurs dans ces situations. Je n'ai rien à leur reprocher sur l'état d'esprit. C'est un problème de qualité. On gâche nos occasions par de mauvaises passes, de mauvais choix." Les réceptions de Monaco (4e) et Lille (2e) ces deux prochaines semaines ne leur laisseront guère la possibilité de les cumuler davantage. Prestations inquiétantes sur le terrain, incompréhension en coulisses : Nantes n'est pas sorti de son asthénie. Et la crise de nerfs n'est jamais bien loin aux abords de la Beaujoire.
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