Paris, la démesure
« Ces chiffres ne sont pas impressionnants, ils sont indécents », a déclaré Jérôme Cahuzac sur Europe 1 à propos du salaire annuel 16.5 millions deuros brut - de la nouvelle recrue suédoise du PSG, Zlatan Ibrahimovic. Depuis plusieurs jours, les personnalités politiques se succèdent pour dénoncer la folie dépensière du club de la capitale, qui détonne à lheure où laustérité devient le mot dordre. Ainsi, la ministre des Sports Valérie Fourneyron déplore « labsence de toute régulation » et explique envisager un « plafonnement des salaires ». Au-delà des cris indignés démagogiques ? de la classe politique française, la nouvelle dimension économique prise par le PSG mérite quon sy attarde.
Paris - Barcelone, même combat
Derrière le salaire stratosphérique dIbrahimovic, deuxième footballeur le mieux payé au monde derrière Samuel Etoo (20 millions deuros brut par an), leffectif parisien nest pas en reste. Parmi les recrues estivales, Thiago Silva touche 9 millions brut, tandis que lArgentin Ezequel Lavezzi a signé pour 4 millions deuros brut. Ajoutez à cela les salaires de Thiago Motta (4,5 millions deuros/an), Javier Pastore (4,2 millions deuros) et Alex (4,2 millions deuros), arrivés la saison dernière, ainsi que les émoluments de certains « anciens du club », et vous obtenez un onze-type payé 59 millions deuros par an. Soit à peine moins que celui du FC Barcelone (65,5 millions deuros/an). Si le transfert du Brésilien Kaka, annoncé avec plus ou moins dinsistance du côté de la porte d'Auteuil, devait se concrétiser, Paris franchirait alors un nouveau cap.
"Dans quelques années, nous serons rentables"
Le PSG est donc en train de battre tous les records hexagonaux, que ce soit en matière de rémunération ou de transferts. 200 millions deuros ont ainsi été dépensés lors des différents mercato depuis larrivée des Qataris, qui ne devraient pas sarrêter en si bon chemin. Mais les premiers effets du fair-play financier vont bientôt se faire sentir et le club de la capitale sera contraint dadapter ses dépenses à ses recettes sous peine de se voir sanctionner par lUEFA. En théorie, les premières sanctions tomberont dès 2013-2014 et porteront sur les deux exercices précédents. Si lexcès de dépenses par rapport aux recettes est supérieur à 45 millions deuros, le club se mettra en faute. Sachant que le déficit du Paris Saint-Germain pour la saison 2011-2012 est estimé à 100 millions deuros, lon peut se demander quelle est la stratégie du club par rapport à cette mesure. « Dans quelques années, nous serons rentables », promet néanmoins Nasser Al-Khelaïfi, le président du club de la capitale.
Tirer la Ligue 1 vers le haut
Une chose est sûre, le PSG ne boxe plus dans la même catégorie que ses concurrents français. Ses dépenses irrationnelles et sa nouvelle attractivité placent ce club au niveau du gratin européen. Mais si les chiffres donnent le tournis, la manne financière des actionnaires Qataris profitera inévitablement à lEtat français et pourrait bien tirer le championnat de France vers le haut. « Nous travaillons pour la Ligue 1 en matière dimage internationale, assure Nasser Al-Khelaïfi. Nous ne sommes pas contre la Ligue 1, nous sommes là pour améliorer son niveau. » Reste plus quà assumer sur le terrain son nouveau statut de locomotive du championnat.
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