Paris s'impose au finish à Dijon
Paris a eu chaud
Ce déplacement à Dijon avait tout du match piège. Chez un promu sans complexe qui l'a déjà battu en Coupe de la ligue, le PSG se devait de poursuivre sa quête de titre par une victoire en attendant Montpellier Caen. Depuis leur retour sur le trône, les Parisiens sont moins crispés. Le collectif à la mode Ancelotti prend forme et le jeu a gagné en fluidité. A Gaston-Gérard, le PSG voulait afficher cette confiance en pesant d'emblée sur le jeu. Sur la possession, le contrat était rempli. Dans les faits, un déchet technique trop important empêchait Paris d'aller au bout de ses actions. Le seul à aller loin, trop loin, c'était Sissoko. Son excès d'engagement le poussait à mettre une semelle sur Bauthéac. Carton rouge direct et un PSG à dix pour 55 minutes. Dijon, qui n'a pris qu'un point face aux huit premiers, venait de sortir de sa torpeur sur une reprise de volée de Corgnet, repoussée des poings par Sirigu (33e). Réorganisé pour jouer le contre, Paris trouvait enfin la clé. Et l'action de Hoarau continuait de monter. Lancé par Pastore en profondeur, le Réunionnais, avec un peu de réussite, arrivait à déborder. Il donnait un caviar pour Tiéné, tranquille dans le rôle du tueur au 2e poteau (0-1, 49e). Que faisait le latéral gauche dans cette position alors que son équipe joue à gauche ? On est en Premier League ou quoi ? Cette avance ouvrait des brèches aux Parisiens mais Menez et Alex rataient leur dernier geste. Dijon, qui n'avait jamais abdiqué, se mettait à pousser comme jamais. Une vraie furia qui faisait monter la moutarde au nez de Carlo Ancelotti. Le technicien italien faisait même grise mine quand Corgnet prolongeait un corner au 2e poteau. A la réception, Paulle qui égalisait de la tête (1-1 (76e). Et les Bourguignons continuaient d'accélérer devant le but de Sirigu. Il y avait toujours un pied pour sauver le PSG tandis que Koné tirait au dessus (86e). Sur un énième corner dijonnais, c'est Paris qui filait en contre pour un deux contre un. Menez glissait à Gameiro qui tuait le match (1-2, 90e+1). Pour une fois. Comme à Lyon, Paris marquait au finish. Sa tête est sauvée. A Montpellier de réagir.
Montpellier étrille Caen malgré Thébaux
Quand Giroud est là tout va. Après avoir frôlé la correctionnelle à Dijon sans son buteur (1-1), Montpellier a repris son rythme de champion (ou vice-champion ?) en dominant Caen 1-0. Malgré quelques alertes normandes comme ce tir sur le poteau de Frau (8e), les Héraultais ont logiquement pris l'ascendant. Il a toutefois fallu attendre la mi-temps pour trouver l'ouverture. La faute à un Alexis Thébaux des grands soirs, mur quasi infranchissable. Sur un missile d'Estrada, il détournait sur la barre (51e). Mais Caen n'arrivait pas à se dégager. Bedimo servait Giroud dans la surface. Thébaux était encore à la parade sur la reprise acrobatique du meilleur buteur de la L1 mais Ait-Fana était le plus rapide pour pousser le ballon au fond. (1-0, 51e). Alors que les Normands prenaient l'eau de toute part, le portier caennais maintenait son équipe à flot. Sur un coup franc d'Estrada dévié sur la barre ou du talon devant Cabella (69e), il était imprenable. Malheureusement, Thébaux était trahi par Monratout, pris par Camara sur un dégagement. L'attaquant héraultais doublait le score (2-0, 84e). Giroud y allait de son but, le 17e cette saison, en transformant un penalty litigieux dans les arrêts de jeu (3-0, 91e). Avec 10 pts d'avance sur Lille, la Ligue des champions est quasiment en poche. Face à un ténor européen, on peut espérer que la Mosson fera enfin le plein
Auxerre accroche Rennes
Encore raté ! A un point du podium en cas de succès, Rennes a raté la marche. Rien n'est perdu dans la course à l'Europe mais l'inconstance bretonne pourrait coûter cher à la fin. Il faut dire que les Rennais sont tombés sont des Auxerrois accrocheurs et qui ont saisi leur première occasion. Sur un contre, deux défenseurs bretons tergiversaient et Oliech en profitait pour marquer en force (0-1, 10e). Rennes se jetait alors sur le but de Sorin. Les occasions pleuvaient mais Pitroipa et consort manquaient le dernier geste. Il fallait une frappe de Brahimi aux 25 m pour débloquer le Stade (1-1, 66e). Si l'AJA pouvait regretter un penalty non sifflé sur Oliech dans une fin de match nerveuse, ce point permettait aux Bourguignons de laisser la lanter rouge à Sochaux.
Réactions
Patrice Carteron (entraîneur de Dijon): "C'est une fin cruelle. Nous nous étions organisés pour nous dire qu'un nul ne serait pas un mauvais résultat. Il fallait peut-être tenir le score. Nous avons été portés par un formidable public. Nous avons pensé que sur un dernier coup de pied arrêté, nous pouvions l'emporter, mais les Parisiens ont pu bénéficier de cette situation favorable pour gagner. C'est le lot des grosses équipes. Sur le match, je suis sincèrement content de la performance de mon équipe. Si cela avait été la première journée, nous serions ultra positifs car ce que nous avons montré dans le jeu était intéressant. Ce soir, nous sommes relégables à douze journées de la fin. C'est dans ces moments-là qu'il ne faut pas se laisser abattre. Nous sommes tombés sur un beau leader qui a su faire front dans la tempête. Parfois, nous avons su être brillants offensivement. Prendre un point, avec le recul, nous ne serions pas relégable au moment d'aller à Marseille, mais je sais que le championnat est très disputé. Il faudra se battre à chaque instant, sans doute jusqu'à la dernière journée. Nous étions préparés à cela."
Jérémy Menez (attaquant de Paris SG): "L'équipe a vraiment démontré un gros caractère, de la solidarité car, même réduits à dix, Dijon ne nous a pas inquiétés et qu'il n'y a pas que des individualités au PSG. Nous avançons. Les points sont encore plus important qu'il y a deux ou trois journées. Il ne faut pas lâcher. L'exclusion de Momo Sissoko est un fait de jeu qu'il faut savoir accepter même si ce n'est pas toujours facile. Il n'y a pas eu de révolte. Nous avions le match en mains et Dijon n'avait pas d'occasions. Nous avions eu deux ou trois opportunités. Même à dix, nous sentions que nous pouvions gagner. C'est cela qui a fait que nous l'avons emporté, l'état d'esprit. A la mi-temps, tout le monde se sentait concerné. Une équipe ne se fait pas en une semaine, mais avec du temps, à l'image de Montpellier dont les joueurs sont ensemble depuis longtemps. Chaque joueur ici montre un gros caractère depuis le début de saison et nous commençons à former une véritable équipe. On peut compter sur tous les joueurs qui sont dans le groupe. Il n'y a que comme cela que l'on peut réussir."
Laurent Fournier (entraîneur d'Auxerre): "Notre plan a fonctionné. Les joueurs se sont battus superbement, ont montré un bel état d'esprit pour résister à une belle équipe de Rennes, dont on n'a ni les qualités ni le budget. Il y a une penalty non sifflé de chaque côté, je crois que l'arbitre a équilibré... On s'est rassuré. Ce sera une bonne opération si on valide la semaine prochaine contre Evian à domicile. Je crois qu'il s'est passé quelque chose cette semaine lors du stage à Granville."
Frédéric Antonetti (entraîneur de Rennes): "C'est une frustration au niveau des points. On aurait dû gagner, mais on aurait pu perdre. Nous sommes dans le vrai, avec beaucoup de variété dans le jeu et de volonté. Nous avons connu un scénario catastrophe en étant mené face à une équipe défendant très bas. Ensuite, il faut revenir et des espaces se créent derrière... Je suis satisfait de la prestation de mes joueurs, même si on doit s'améliorer sur les coups de pieds arrêtés. C'est bien, on fait beaucoup de choses, on est beaucoup plus riches dans le jeu que la saison dernière, on ne lâche rien, on est plus matures. On paie cher une erreur... Nous avons eu de belles situations qu'on n'a pas réussi à exploiter. Pour moi, le football n'est pas récompensé ce soir... Il nous a manqué le brin de réussite qui fait la différence. Nous n'avions peut-être pas assez de gaz pour gagner. Il faut persévérer."
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