Pastore-Bastos, destins croisés
"Un pharaon néfaste pour le vestiaire". Voilà comment Jean-Michel Aulas voyait Michel Bastos cet été. L'ancien Lillois n'était pas le seul à être pointé du doigt. Cris, Cissokho mais aussi Kim Kallström faisaient parti de la même liste. Point commun, ils ont tous quitté les bords du Rhône. C'est dire si Bastos fait figure de "miraculé" dans l'équipe lyonnaise. Depuis, il a sorti plus d'une épine du pied de son entraîneur. Buteur à quatre reprises en Ligue 1 cette saison, il a souvent été décisif. Face à Saint-Etienne d'abord puis face à Nancy, il a permis à son club de l'emporter avant d'éviter l'affront d'une défaite à domicile face à la lanterne rouge. Deux frappes surpuissantes, la marque de fabrique de Bastos qui présente un ratio impressionnant d'un but toutes les 75 minutes de jeu cette saison. Contesté au sein du club, Bastos n'en est pas moins indispensable dès qu'il met les pieds sur la pelouse.
Indiscutable Javier Pastore est loin de l'être depuis plusieurs mois. Dans la lignée de sa fin de saison dernière, "El Flaco" erre comme une âme en peine sur la pelouse du Parc. Dans l'ombre d'un Zlatan Ibrahimovic brillant, l'Argentin a multiplié les performances quelconques voir inquiétantes. Face à Rennes (1-2) puis à Troyes (4-0), son coach n'avait pas eu la patience d'attendre ses fulgurances et l'avait sorti à la mi-temps. Le retour de blessure d'Ezequiel Lavezzi l'a d'abord poussé sur le banc avant que l'adoption du 4-4-2 par Carlo Ancelotti ne le remette dans la lumière. Une pause salutaire puisque depuis quelques matches, Javier est redevenu Pastore. Face à Porto (2-1), il a été excellent avant de confirmer face à Evian (4-0). Créatif, décisif, il réussit, enfin, à trouver ses attaquants dans de bonnes conditions. Un vrai plus pour le Paris Saint-Germain, orphelin d'un créateur au milieu de terrain. Suffisant pour éviter un départ ?
Quel avenir pour Bastos et Pastore ?
Dimanche soir, au Parc des Princes, les deux joueurs devraient se croiser une nouvelle fois. Et si c'était la dernière en ligue 1 ? A Tola-Vologe, le centre d'entraînement lyonnais, Jean-Michel Aulas a confirmé qu'un départ de Bastos en janvier était toujours d'actualité. Contraint d'alléger, encore, sa masse salariale, l'OL va chercher un point de chute à son Brésilien. Discret sur le sujet, Rémi Garde préférerait sans doute conserver son "Super-sub". De son côté, Bastos clame son envie de rester entre Rhône et Saône. Situation paradoxale s'il en est. Quand les impératifs financiers vont à l'encontre des exigences sportives.
Le cas de Javier Pastore est un peu différent. Si un échange avec Wesley Sneijder, le trublion de l'Inter Milan, a été évoqué, il semble peu probable que l'ancien de Palerme soit guidé vers la sortie en janvier. Plus que ses performances, c'est l'attitude de Nene, mis à l'écart par Ancelotti, qui devrait lui sauver la mise. Néanmoins, l'arrivée de Lucas Moura pourrait réduire un peu plus la marge de manuvre de Pastore, contraint d'être indiscutable s'il veut avoir la confiance de son coach. En somme, il va devoir confirmer son net regain de forme. Pourquoi pas dès dimanche soir, où les deux hommes seront au cur de toutes les attentions. Dans ce duel au sommet qui devrait déterminer l'obtention du titre honorifique de "champion d'automne", celui des deux qui aura la bonne idée de faire gagner son équipe pourrait bien changer son avenir. Une manière de réécrire l'histoire. Son histoire.
La dernière fois que Pastore et Bastos se sont affrontés au Parc des Princes, c'était le 2 octobre 2011. A l'époque le PSG et l'OL étaient à égalité en tête de la L1. Déjà un match au sommet. Une rencontre durant laquelle Bastos avait été transparent et Pastore rayonnant. Alors bis-repetita ou magnifique revanche ?
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