Pastore doit retrouver sa place au PSG
Javier Pastore n’a jamais fait l’unanimité sur la durée au PSG. Après deux premiers mois étincelants lors de son arrivée à l’été 2011, l’Argentin s’était éteint. Depuis ce temps où Antoine Kombouaré était encore sur le banc parisien, Pastore a agacé autant qu’il a charmé. Capable de coups de génie (contre Chelsea en quarts de finale aller de C1 en 2013, contre Barcelone en quart de finale retour de C1 en 2012), il disparaissait aussitôt après. Rageant pour les supporters et frustrant pour lui et ses différents entraîneurs qui ne lui ont jamais tourné totalement le dos. Kombouaré, Carlo Ancelotti et Laurent Blanc l’ont parfois envoyé sur le banc, mais trop conscients de son talent, ont toujours cherché à le relancer. Et cette confiance a fini par payer l’an dernier, lors de la deuxième partie de saison.
Au printemps, Pastore a été un des grands artisans du triplé historique. Une transformation qui n’a pas échappé à Laurent Blanc. "Le talent, il l'a et il l'a démontré quand il est arrivé à Paris notamment. Qu’est-ce qui a changé ? Je n’en sais rien. Les qualités, il les a. Il y a certainement eu une prise de conscience de sa part. Par rapport à la saison dernière, il n'y a pas eu quelque chose qui est tombé du ciel. Ses qualités sont les mêmes. Il s’est bien préparé physiquement. Mentalement, il m'a l'air un peu plus solide, c’est le domaine où il faut qu'il progresse le plus", avait déclaré l’entraîneur parisien fin août. Nous sommes à la mi-septembre et l’Argentin a disputé quatre matches sur sept du PSG depuis le début de la saison. Un chiffre pas déshonorant dans un effectif où toutes les places valent cher en raison de la concurrence, mais au vue de sa fin de saison, Pastore n’était-il pas devenu enfin un cadre indispensable à ce PSG ?
Victime collatérale de Di Maria ?
Javier Pastore a surtout joué de malchance. Titulaire pour la deuxième fois de la saison face à Montpellier lors de la 3e journée, il s’est blessé au bout de deux minutes. Sorti par Blanc dès la 10e minute, il n’a retrouvé les terrains que ce mardi face à Malmö. Cette blessure contre les Héraultais a freiné sa montée en puissance. "Il nous a manqué. Avec le style d'attaquant que nous avions, il fallait quelqu'un pour les mettre sur orbite", avait expliqué l’entraîneur. L’Argentin a raté une occasion de briller et entre-temps, son compatriote Angel Di Maria a débarqué dans la capitale et n’a pas tardé à faire sensation. Une passe décisive lors de son entrée en jeu contre Monaco, un but contre Malmö, Di Maria n’a pas eu de soucis à s’adapter. Acheté 63 millions d’euros, il semble destiné au même statut qu’Ibrahimovic et Cavani, celui d’intouchable. Un statut que n’a jamais obtenu Pastore. A son arrivée de Palerme, Pastore n'était qu'un espoir contrairement aux trois autres (Di Maria, Cavani, Ibra), stars déjà installées dans le gotha mondial.
Javier Pastore a le profil idéal de victime de l’intégration de Di Maria dans l’équipe-type de Blanc. Les profils sont similaires (technique, organisateur), mais l’apport différent. Pastore est plus joueur, Di Maria plus tranchant, plus direct dans son jeu et surtout Di Maria peut jouer comme un vrai ailier au contraire de l’ancien joueur de Palerme qui n’est jamais aussi fort que "dans une position centrale derrière les attaquants", dixit Blanc. Alors bien sur, c’est la loi des grands clubs. Le football se joue toujours à 11 et l’arrivée d’un grand joueur pousse forcément quelqu’un sur le banc. Pastore ne s’en offusque pas et se réjouissait même de l’arrivée de son compatriote. "Di Maria va beaucoup apporter à l’équipe. C’est un joueur qui peut nous donner ce petit plus qui nous a manqué ces dernières années en Ligue des champions", avouait-il au moment de l’arrivée de l’ancien mancunien.
Placement incertain
Outre l’arrivée de Di Maria, Pastore paye aussi son profil polyvalent. Aligné en 10 à ses débuts par Antoine Kombouaré, sa position a fluctué au gré des entraîneurs. Envoyé sur l’aile gauche dans le 4-4-2 de Carlo Ancelotti, il a aussi évolué relayeur ou comme un ailier dans le 4-3-3, avant donc de terminer la saison en 10 derrière le duo Cavani-Ibra. Le Suédois, d’ailleurs, a été synonyme d’obligation d’adaptation pour Pastore. "J’aime ce rôle (de n°10) mais, avec le positionnement d’Ibra, c’est compliqué. Il est devant, puis décroche avec les trois milieux de terrain. Souvent, le coach me demande d’aller occuper le poste de numéro 10. J’y vais, mais on se marche parfois sur les pieds. C’est pour cela que j’essaie de me placer sur le terrain en fonction de lui", avait-il déclaré dans L’Equipe.
Alors qu’il semblait l’avoir enfin trouvée cette place, l’arrivée de Di Maria l’oblige à la chercher à nouveau. Et malheureusement pour lui, elle semble se trouver plus souvent sur le banc car Laurent Blanc ne touchera que rarement à son trio Motta-Verratti-Matuidi, grande force du jeu parisien. Mais heureusement pour Pastore et les autres joueurs dans son cas (Lucas, Lavezzi), on espère que la saison va être longue pour le PSG entre les compétitions nationales et la C1. Pastore aura du temps de jeu. L’autre chance pour lui est l’âge d’Ibrahimovic. A 34 ans, le Suédois va devoir apprendre à se ménager ce qui libérerait une place parmi les titulaires.Le Suédois est d'ailleurs incertain pour samedi pour le déplacement à Reims car pas tout à fait remis de sa prestation sous infiltration en Ligue des Champions. Son absence ferait sûrement le jeu de Pastore qui trouverait une place par intérim. En attendant mieux...
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