Patrice Evra mis à pied par l'OM
"Jacques-Henri Eyraud, Président de l'Olympique de Marseille, a rencontré Patrice Evra ce jour (vendredi, Ndlr) et lui a signifié sa mise à pied avec effet immédiat et sa convocation à un entretien préalable à une éventuelle sanction disciplinaire", a indiqué l'OM dans un communiqué. Même si le club a aussi tenu à dénoncer "un comportement inacceptable de la part d'une poignée de provocateurs ayant proféré des injures haineuses particulièrement graves", la situation de Patrice Evra est donc des plus précaires.
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Le joueur connaissait déjà un début de saison compliqué, relégué la plupart du temps sur le banc de touche. Et si l'on se fie aux précédents, l'ancien capitaine des Bleus, coupable en mondiovision d'avoir porté un violent coup de pied à hauteur de la tête d'un fan injurieux à l'échauffement de la rencontre d'Europa League contre les Portugais de Guimaraes, pourrait en effet écoper d'une suspension assez longue pour l'empêcher de terminer l'exercice en cours. Pour des faits similaires, en 1995, Eric Cantona avait été suspendu huit mois - du 25 janvier au 1er octobre - par la fédération anglaise. L'UEFA rendra une décision disciplinaire le 10 novembre à l'encontre d'un joueur qui a réussi l'exploit de prendre un carton rouge avant le début de la rencontre et est donc automatiquement suspendu pour le prochain match de Coupe d'Europe.
Evra "doit tenir ses nerfs, c'est tout ce que je peux dire", avait reconnu Rudi Garcia, l'entraîneur de l'OM, à l'issue du match perdu 1-0. "Patrice Evra est un joueur expérimenté, il ne peut pas se permettre de répondre, quand bien même ce qui s'est passé est inacceptable". Le technicien avait malgré tout temporisé: "Je vais regarder ce qui s'est passé, je vais discuter, j'ai pris quelque informations, je n'ai rien vu, j'étais dans le vestiaire". Rudi Garcia doit s'exprimer devant les journalistes samedi après-midi lors de la traditionnelle conférence de presse avant la réception de Caen en Championnat, dimanche. "Qu'un joueur pète les plombs, c'est un épiphénomène", juge pour sa part Philippe Piat, le président du syndicat des joueurs professionnels (UNFP), qui pointe d'abord du doigt "le comportement de certains supporters, des énergumènes avinés".
Image écornée
Très critiqué ces derniers temps pour ses performances décevantes à Marseille, où il était arrivé en janvier en provenance de la Juventus Turin, Patrice Evra a été relégué dans la hiérarchie phocéenne derrière le jeune Jordan Amavi, 23 ans. Après un premier semestre 2017 mitigé sous ses nouvelles couleurs, l'ancien joueur de Monaco et Manchester United semblait à l'arrêt depuis le début de la saison, enchaînant les contre-performances au grand désespoir d'un des publics les plus chauds de Ligue 1. Au point que ses sorties sur le terrain se faisaient rares et ses absences nombreuses ces dernières semaines, à l'opposé de son activité sur les réseaux sociaux, où ses vidéos décalées sont devenues l'objet des railleries des supporters de l'OM. "Beaucoup de personnes m'ont dit de ne pas venir (à l'OM) à cause de l'ambiance chaude. Moi, j'aime où il y a la merde", confiait-il au quotidien la Provence au début de la saison.
Malgré ses 81 sélections en équipe de France, "Tonton Pat" aura à l'évidence de grandes difficultés après cet incident à reprendre une carrière qu'il avait su relancer après la fronde des internationaux dont il était capitaine, lors du Mondial en Afrique du Sud, en 2010. Appelé pour la dernière fois par Didier Deschamps en novembre 2016 pour pallier le forfait de Layvin Kurzawa, le latéral gauche n'aurait pu être, au vu de son âge, qu'un recours désespéré pour le sélectionneur dans l'optique du Mondial en Russie. D'autant que son image, patiemment reconstruite après l'épisode délétère de Knysna, va forcément pâtir d'un geste "insupportable", selon le qualificatif qui barrait la Une du journal l'Equipe, vendredi matin.
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