PSG - OM : A Marseille, le clasico n'a plus la cote
"Ce n’est pas le match le plus important pour moi. Evidemment c’est le clasico, mais le clasico c’était il y a plusieurs années. Maintenant, c’est un match contre une équipe qui joue une autre ligue". Ce constat, c’est celui d’André Villas-Boas dimanche soir au micro de Canal+, après la victoire de l’OM contre Strasbourg (2-0). Interrogé sur le déplacement qui attend ses joueurs au Parc des Princes dimanche à 21h, le technicien portugais démystifie le Classique au micro de la chaîne qui l’a imposé comme tel dans les années 1990. Erreur de communication ou éclair de lucidité : la sortie de l'entraîneur olympien reflète-t-elle l'avis des supporters marseillais ?
Ni pour, ni contre, bien au contraire
Avec sa gouaille bien provençale, René Malleville se range derrière l’entraîneur portugais : "On ne peut plus se focaliser sur le PSG qui ne joue plus dans notre cour. On ne va pas faire les mariolles alors qu’on ne les a pas battus depuis 9 ans ! C’est un match de plus, si on prend un point, on est content, si on perd, ce sera la logique sportive. Au final, tous les matchs sont importants hormis celui de Paris, paradoxalement". Une position à l’exact opposé de la caricature du supporter marseillais, que l’on imagine en train de cocher les matchs contre le PSG sur son calendrier. Amoureux de l’OM et star de Twitter, Philousports confirme.
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Depuis son île de Beauté, il argumente : "Villas-Boas est réaliste. Je préfère entendre ça que des trucs genre « On va y aller pour gagner » et revenir avec une déculottée. C’est important aussi de ne pas mentir aux supporters. Je suis certain qu’il tiendra un autre discours avec nos joueurs". Au delà de ces supporters emblématiques, la communauté marseillaise n’est pas si unanime sur le sujet. En témoigne, entre autres, Nicolas, 25 ans : "Il dit cela pour se dédouaner car l’OM risque de perdre, comme souvent depuis 9 ans. En réalité, ça reste un match très important pour nous, supporters. On l'attend plus que tout autre match, c'est à part".
Un rival, quel rival ?
Du côté de la Vieille garde du Commando Ultra 1984, on partage l’opinion de Villas-Boas, mais pour d’autres raisons. Un des fondateurs explique : "Il y a une lassitude liée à l’emballement médiatique annuel pour ce match, qui est un match emblématique du foot business que rejettent les ultras, qui en sont systématiquement interdits". Hissés au rang de « Classique » par la rivalité entre le Marseille de Tapie et le PSG de Canal+ dans les années 1990, les PSG-OM ne sont finalement qu’un des chocs de la saison pour les supporters marseillais."C’est une rivalité pour la TV, pour les audiences" tacle Malleville.
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Du côté de la Vieille garde du CU84, qui hier encore combattait le foot-business à coup de banderoles (voir ci-dessus), on poursuit : "Dans les années 1980, nos trois ennemis étaient Toulon, Saint-Etienne et Bordeaux. En vérité, il n’y a qu’un vrai rival historique qui perdure pour l’OM, c’est Saint Etienne. Le reste, c’est périodique. Paris, c’était dans les années 1990. Aujourd’hui, c’est fini". Dès lors, si le « classique » n’en est plus un, qui endosse le costume laissé libre par le PSG ? "D’un point de vue sportif, le choc actuel, c’est contre Lyon. Parce que l’OM et l’OL ont des objectifs similaires sur les dernières années", nuance René Malleville. Sans compter quelques transferts ou tentatives qui ont mis de l’huile sur le feu, et l’arrivée récente de Rudi Garcia (coach de l'OM de 2016 à 2019) sur le banc lyonnais.
Il n’y a qu’un vrai rival historique qui perdure pour l’OM, c’est Saint Etienne. Le reste, c’est périodique. Paris, c’était dans les années 1990. Aujourd’hui, c’est fini.
L’écart sportif entre le PSG et l’OM aurait donc eu raison de la passion autour du Classique, même si Nicolas tient à ne pas l’enterrer trop vite : "Le football c’est des cycles : qui nous dit qu’on ne sera pas aussi riche et fort que Paris dans cinq ou dix ans ? ". D’ici là, l’OM foulera la pelouse du Parc des Princes dimanche soir, sans trop d’espoir parmi ses supporters. "Le résultat, on s’en cogne. L’important c’est que les joueurs se dépouillent sur le terrain, et surtout qu’ils battent Lille et Lyon ensuite", prévient René Malleville. Avant de conclure : "Par contre si on gagne, la fête que ça va être, je te dis pas !". Quelques fumigènes sur le Vieux Port pour rallumer la flamme du Classico ?
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