PSG-OM : sous Luis Enrique, un Kylian Mbappé plus finisseur que feu follet
Tous les regards seront encore tournés vers lui. Kylian Mbappé sera – sans surprise – l'arme principale du PSG lors du Classique en Ligue 1 face à l'OM, dimanche 24 septembre, au Parc des Princes. Depuis le début de la saison, les deux tiers des buts du club de la capitale ont été inscrits par ce dernier (8/12), pendant que les recrues offensives que sont Randal Kolo Muani, Ousmane Dembélé ou Gonçalo Ramos sont toujours muettes.
La dépendance à Kylian Mbappé est l'un des derniers vestiges du PSG du printemps dernier, que l'été s'est chargé d'enterrer. Qui dit plus de Neymar ni de Lionel Messi, dit encore plus d'espace et de lumière pour lui. "Non, il n'y a pas de Mbappé dépendance au PSG, a pourtant balayé Luis Enrique, samedi, en conférence de presse. Kylian est un leader, avec une mentalité positive, toujours le sourire sur le visage, c'est très important pour le Paris Saint-Germain d'avoir un leader d'un tel calibre."
Son football, il a changé
D'une efficacité exemplaire, le leader montre la voie depuis son tout premier match, à Toulouse, il y a un mois. Depuis le début de la saison en Ligue 1, Kylian Mbappé marque en moyenne 1,8 but par match (sept en quatre apparitions). Un rythme effréné qu'il aura du mal à tenir toute la saison. Face au but, il se montre également plus tranchant, trouvant les filets tous les 2,6 tirs, contre un but tous les cinq tirs la saison passée. Un autre indicateur permet de confirmer cette impression, les "Expected Goals" (buts attendus). Cette statistique attribue une valeur de 0 à 1 en fonction de la dangerosité de chaque tir (1 très dangereux, 0 faible dangerosité). En s'appuyant sur ces chiffres, le champion du monde a marqué 3,4 buts de plus que prévu toutes compétitions confondues en 2023-2024 : ses frappes ont abouti à huit buts, alors que l'indicateur tablait sur 4,6.
Sous Luis Enrique, Kylian Mbappé a retrouvé l'aile gauche, après avoir occupé une position plus centrale sous Christophe Galtier. Mais, paradoxalement, il n'a jamais été un attaquant aussi létal. Dans le plan de jeu de l'Espagnol, le bloc parisien joue beaucoup plus haut sur le terrain, ce qui diminue les possibilités de trouver le meilleur buteur de l'histoire du club lancé dans le dos de la défense. Alors qu'il brillait dans cette forme de jeu, le numéro 7 parisien a trouvé une nouvelle manière de s'exprimer.
Celui qui fêtera ses 25 ans en décembre et qui vit déjà sa neuvième saison en Ligue 1 voit son jeu évoluer. S'il n'a jamais été maladroit face au gardien adverse, Kylian Mbappé devient de plus en plus un buteur froid qu'un ailier virevoltant. La baisse de ses tentatives de dribbles (4,9 par match, il n'a fait pire qu'en 2018-2019 avec 4,5) traduit l'impression visuelle laissée lors de ce début de saison : sur le papier ailier gauche, Kylian Mbappé se réaxe en réalité la plupart du temps, laissant Vitinha et Lucas Hernandez animer son couloir, comme face à Dortmund.
Plus proche du but, moins dans le vent
Connu pour sa capacité à transpercer le terrain, le Français passe une moins grande partie de son temps à porter la balle vers l'avant. Seulement 46 % de ses courses ballon au pied sont verticales, son plus faible ratio sous les couleurs parisiennes (en 2019-2020, ce ratio atteignait un pic à 59 %). Les explications sont à rechercher du côté du changement de physionomie des rencontres pour le PSG qui, sous Luis Enrique, pratique un jeu d'occupation, gouverné par deux principes : confiscation du cuir et récupération la plus haute possible dès la perte du ballon.
Kylian Mbappé a moins d'espaces à avaler, mais cela le rapproche du but adverse. Il touche d'ailleurs 19 % de ses ballons dans la surface adverse (un ratio plus élevé que lors de chacune de ses trois précédentes saisons en Ligue 1), tout en touchant le même nombre de ballons que la saison passée (57 par rencontre). S'il participe toujours aux circuits de création, son style de jeu s'est aseptisé. Moins de dribbles donc, mais aussi moins de passes risquées (il tourne à 88% de passes réussies, alors que son ratio fluctuait entre 76 et 81 % les saisons précédentes) et aucune passe décisive pour le moment.
La tendance qui ressort de cet échantillon de cinq rencontres doit encore être confirmée. Aux premiers pas de sa nouvelle ère, si l'on en croit sa communication, le Paris Saint-Germain s'appuiera dans tous les cas sur Kylian Mbappé. Mais il devra trouver la solution pour répartir la menace dans son trident offensif.
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