PSG : Thiago Silva, au sommet de son art, ne ressent pas le poids des années
Au Paris Saint-Germain, les discussions autour du contrat de Thiago Silva, qui prendra fin en juin 2020, font jaser en interne. Les dirigeants parisiens doivent-ils proposer une prolongation de contrat à "O Monstro", qui a fêté ses 35 ans il y a un mois ? Ou le laisser libre de s'engager ailleurs, après huit années de bons et loyaux services, dont sept avec le brassard de capitaine ? Au vu du début de saison exceptionnel du défenseur brésilien, les observateurs sont tentés de conseiller aux dirigeants parisiens la première option. Car Thiago Silva, en plus des prestations de grande classe qu'il multiplie depuis le mois d'août, ne semble pas subir le poids des années, à 35 ans, un âge avancé pour un footballeur professionnel.
Qu'il s'agisse de rencontres contre Lyon, Angers ou le Real Madrid, Thiago Silva est irréprochable et incarne la solidité de la défense parisienne. Cette dernière n'a pris que six buts en 14 matches depuis le début de la saison, dont seulement deux quand son capitaine était sur le terrain. "Il est revenu à son meilleur niveau", confie à France tv sport Mohamed Sissoko, ancien milieu de terrain du PSG qui a évolué aux côtés de Thiago Silva pendant une demi-saison (2012-2013). "Et quand il est à son meilleur niveau, il est l'un des meilleurs centraux au monde." Fort de ces performances, "O Monstro" a, une nouvelle fois, rendu une copie de très haut niveau contre Bruges (5-0), cette semaine en Ligue des Champions. Une rencontre qui a permis d'apercevoir toutes les facettes du défenseur brésilien cette saison. "Il a été très fort dans le duel, très bon de la tête, très rarement pris à défaut", souligne Éric Roy, consultant football pour France Télévisions. "Surtout, il est très propre à la relance, comme sur le premier but où il met Di Maria sur orbite avec une belle ouverture."
Des qualités que l'on connaissait chez Thiago Silva, qui semble aller davantage au charbon en ce début de saison que par le passé : "Contre Bruges, il a corrigé énormément de situations", juge Piotr, suiveur influent du club sur Twitter, avant de poursuivre : "Le replacement de Marquinhos au milieu fait que Thiago Silva intervient plus souvent qu'auparavant." Avec 1,8 tacle et 1,9 interception par match depuis le début de la saison, le capitaine parisien est donc plus sollicité par les attaquants adverses, mais leur répond parfaitement jusque-là. Des performances qui permettent au PSG d'afficher un bilan défensif (presque) parfait en Ligue des Champions : 0 but encaissé et un seul tir cadré concédé en trois matches.
Revenu en pleine confiance après la Copa América
À 34 ans, et après une blessure au ménisque en avril dernier qui l'a écarté des terrains jusqu'à la fin de la saison avec son club, rien n'était moins sûr quant à un retour au plus haut niveau. "Quand on l'a vu partir pour la Copa América après sa blessure, on a pensé que ça allait être un tournant et que ça allait devenir compliqué pour lui", admet Piotr. Mais en remportant la compétition - avec un seul but encaissé en finale contre le Pérou (3-1) -, Thiago Silva a fait le plein de confiance pour revenir au top en début de saison avec le PSG. Surtout, son hygiène de vie lui permet de performer sur la durée à ce niveau-là. "Quand on joue derrière, on peut gérer ses efforts. Mais pour continuer d'être bon, il faut obligatoirement être un grand professionnel", explique Éric Roy, qui poursuit : "Il doit être irréprochable sur ce qu'on appelle la préparation invisible, à savoir les éléments en-dehors du terrain comme la diététique ou la récupération."
Tout un ensemble d'éléments qui permettent à Thiago Silva de continuer à guider la défense parisienne, même dans les matches à enjeux - le Brésilien a été impérial contre Lyon et le Real Madrid -, pour lesquels il est très régulièrement critiqué. "Je n'ai jamais compris ces critiques à son égard", déplore Mohamed Sissoko. "C'était un défenseur qui te rassurait, on était sereins en sachant qu'il était derrière nous. Et surtout, pour avoir évolué contre lui (lorsque lui jouait à la Juventus et Thiago Silva au Milan), il est très intimidant pour l'adversaire et les attaquants."
"Chaque année compte double en fin de carrière", Éric Roy
À moins de huit mois de la fin du contrat de Thiago Silva, les dirigeants parisiens semblent hésiter à lui proposer une prolongation, alors que le défenseur ne serait pas opposé à poursuivre son aventure dans un club et une ville qu'il apprécie tout particulièrement. Son âge avancé ne semble en tout cas pas poser de problème aux supporteurs, comme Piotr : "Il est dans la tradition des défenseurs italiens qui durent longtemps, perdent physiquement mais qui compensent par l'intelligence de jeu et le placement. Ce serait une grave erreur de le laisser partir. Retrouver un défenseur qui offre ce qu'offre Thiago Silva actuellement, ça coûte très cher."
Mais selon Éric Roy, attention à ne pas faire la saison de trop. Ancien joueur de Nice, l'Azuréen avait arrêté sa carrière à 36 ans et parle en connaissance de cause : "En deux-trois mois, avec l'âge, il peut y avoir une usure physique qui fait que tu es moins véloce, moins tonique. Chaque année compte double en fin de carrière." Malgré ses 35 ans passés, Thiago Silva semble avoir retrouvé les jambes de ses 20 ans, et les mobilisera à nouveau lors du Classico de dimanche contre Marseille (21h00), un match que le PSG n'a plus perdu depuis son arrivée.
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