Quatre entraîneurs passés au crible
Il n'y a pas de règle pour faire un bon coach, c'est un fait. De grands joueurs font parfois de grands entraîneurs (Beckenbauer, Cruyff, Rijkaard, Guardiola) et parfois non (Giresse, Maradona). Des joueurs moyens (Sacchi, Mourinho, Houiller) ont obtenu de très bon résultats mais pas toujours. En ce qui concerne les patrons techniques des équipes vedettes de la Ligue 1, le profil varie également. Si Kombouaré et Garde ont effectué une belle carrière de joueur, elle est sans commune mesure avec la trajectoire d'un Deschamps au palmarès conséquent.
Deschamps et Garcia plus tranquilles...
La stature acquise ensuite par ces jeunes pousses de la profession diffère encore de par la trajectoire empruntée. Vainqueur de la Coupe de la Ligue avec Monaco et Marseille, lauréat du championnat avec l'OM et finaliste de la C1 avec le club de la Principauté, l'ancien capitaine des Bleus a aussi fait remonter immédiatement la Juventus en Série A. "La Desch" a fait ses preuves et il suscite aujourd'hui l'intérêt de quelques grands clubs européens (Roma, Chelsea). S'il a finalement prolongé dans la cité phocéenne, c'est pour faire progresser le seul club français vainqueur de la Ligue des champions. Au sortir d'une saison plutôt bonne (2e de L1, deuxième Coupe de la Ligue d'affilée et trophée des champions), Deschamps sait qu'il doit redonner le titre à Marseille pour continuer à profiter de cet aura. Une seconde place d'honneur de suite serait considérée comme un semi-échec.
Comme "Dédé", Rudi Garcia bénéficie d'un bon crédit après le doublé du Losc. Après une carrière d'entraîneur discrète (Saint-Etienne, Dijon, Le Mans), le natif de Nemours a véritablement pris son envol à la tête des Dogues. Redonner le titre à Lille après 57 ans d'attente peut être considéré comme un exploit d'autant que les Nordistes n'avaient pas le meilleur effectif sur le papier. Garcia a su façonner un style de jeu chatoyant et efficace qui a convaincu ses ouilles et le public français, heureux de ce retour au sommet. Après le championnat, Lille a en effet enchaîné avec un succès en Coupe de France qui n'a fait que confirmer le talent de son jeune coach.
Kombouaré et Garde sous pression
Pour Antoine Kombouaré, la donne diffère un peu. Après quelques années délicates et un maintien en Ligue 1 arraché en 2008 sous la férule de Paul Le Guen, le PSG a progressivement remonté la pente aux ordres du Néo-Calédonien, formateur dans l'âme. Après des passages remarqués à Strasbourg puis Valenciennes, Kombouaré a eu le mérite de relancer le club de la capitale vers les sommets. Une Coupe de France (2010) et une place de 4e au printemps sont venues accréditer l'idée que l'équipe montait en puissance. Avec les renforts annoncés par les repreneurs qatariens, l'ancien joueur du FC Nantes devrait avoir les moyens de ses ambitions. Et la pression inhérente à cet objectif. Certains se demandent toujours s'il est bien l'homme de la situation et si Kombouaré n'a pas raté le coche la saison dernière en ne montant pas sur le podium de la Ligue 1 qui semblait promis à son club. Maintenant, beaucoup ont fait le constat que le jeu pratiqué était de qualité et qu'avec un bon gardien
Quant à Rémy Garde, il s'agit d'un cas tout à fait différent. Le Lyonnais n'a jamais uvré au plus haut niveau en tant que coach. Le président Aulas, lassé des années Puel qui ont suivi la période dorée de l'histoire du club -7 titres de champion entre 2002 et 2008, a décidé d'offrir sa chance à l'un des Gones historiques. Garde avait participé à la remontée en L1 de l'OL. Même s'il a coaché l'équipe réserve, Rémy Garde ne présente pas forcément toutes les garanties pour entraîner l'une des locomotives du football français. Il va devoir faire ses preuves dans un milieu qui n'en laisse pas toujours le temps. Contrairement à ses collègues cités plus haut, lui aura la pression d'entrée surtout si le début de saison n'est pas conforme aux ambitions affichées. Une place sur le podium est le minimum pour un club comme Lyon car la Ligue des champions reste le nerf de la guerre. Mais finalement, nos quatre entraîneurs veulent tous monter sur la boîte et (au moins) l'un d'eux échouera dans sa mission. Avec peu d'espoir de rester en place
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