Relégation en L2 : Amiens saisit le Conseil d'Etat
La formation picarde s'oppose à la décision du 30 avril du Conseil d'administration de la Ligue (LFP) qui, se rangeant derrière l'injonction du gouvernement d'Edouard Philippe, a mis un terme définitif au Championnat. Le classement final, décidé en fonction d'un ratio de points gagnés par matches joués, a scellé la descente d'Amiens, 19e au moment de la suspension, alors qu'il lui restait dix journées à disputer.
"Amiens est toujours dans le combat contre cette décision que l'on trouve injuste, incohérente et infondée", a déclaré le président amiénois Bernard Joannin à l'AFP. "Le Conseil d'administration de la LFP a prononcé une relégation arbitraire de notre club. Nous trouvons que la justice est le seul rempart qui nous reste pour combattre cette iniquité. On va s'adresser au Conseil d'Etat."
"Pourquoi la Ligue 1 resterait isolée dans sa position ?"
Dans le détail, son club a déposé un recours en référé (procédure d'urgence) pour suspendre les effets de la décision de la Ligue, dont il espère avoir une réponse dans un délai de 15 jours. En parallèle, il a aussi introduit un recours pour excès de pouvoir, sur le fond, qui vise à obtenir l'annulation de la décision du CA.
"La décision du Conseil d'administration se heurte à plusieurs principes juridiques, en particulier le principe d'égalité, et celui d'équité sportive qui en est une déclinaison, dans le sens où d'autres sports professionnels et même la Ligue 2 n'ont pas prononcé de descentes. Pourquoi la Ligue 1 resterait isolée dans sa position ?", a expliqué Me Guillaume Tapie, qui conseille le club.
Le juge des référés du Tribunal administratif de Paris a rejeté vendredi un premier recours de l'équipe picarde, en estimant que les décisions par la CA de la LFP ne pouvaient être contestées que devant le Conseil d'Etat.
"Notre combat pour une Ligue 1 identique est de plus en plus justifié"
"Je rappelle qu'Amiens n'a subi aucun revers judiciaire. La LFP n'a rien gagné au fond. C'est une bonne chose que le Conseil d'Etat soit saisi de cette affaire qui concerne, au fond, tout le football professionnel", a poursuivi l'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. En plus de l'ASC, la Communauté d'agglomération d'Amiens (Amiens Métropole) a aussi décidé de porter l'affaire devant le Conseil d'Etat.
"Amiens Métropole a déposé son recours auprès du Conseil d'Etat en soutien de l'Amiens SC. Les 44 clubs professionnels ont voté pour une Ligue 2 à 22. Notre combat pour une Ligue 1 identique est de plus en plus justifié. UNION SACREE", a écrit mardi sur Twitter Alain Gest, président d'Amiens Métropole.
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L'Olympique Lyonnais et l'AC Ajaccio ont déjà saisi le Conseil d'État
Le club de Lyon, septième selon le classement final et donc privé de Coupe d'Europe par le biais du Championnat, a également saisi lundi le Conseil d'Etat. Toulouse, lanterne rouge, n'a pour sa part pas souhaité confirmer ses intentions auprès de l'AFP.
De son côté, l'AC Ajaccio, troisième de L2, va également solliciter les sages du Palais-Royal. Le club corse, qui demande à jouer des barrages d'accession, a vu lundi son recours rejeté par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
"Nous maintenons que l'AC Ajaccio, a vocation à évoluer la saison prochaine en Ligue 1. Nous allons donc saisir immédiatement le Conseil d'Etat d'un recours afin que nos droits et l'équité sportive soient respectés", a fait savoir l'ACA lundi soir dans un communiqué.
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