Rennes peut prendre les rênes
Sorti vainqueur du derby face à Nantes dimanche dernier (2-0), les Bretons n’ont pas seulement remporté un derby cher à leurs supporters, mais ils continuent inlassablement de grimper pour se placer aujourd’hui solidement comme le dauphin du Paris Saint-Germain, à un petit point de l’ogre de la capitale. Serait-ce (enfin) la saison du Stade Rennais ? Depuis leur défaite inaugurale sur la pelouse de Bastia, Ntep et ses troupes accumulent les points et les victoires importantes notamment face à Lyon (2-1) et face à Nantes donc (2-0) et réalisent ainsi le meilleur départ du club depuis 65 ans. "Rien que ça, ça fait parler" raconte Sylvain Armand dans les colonnes de l’Equipe de jeudi.
Des victoires solides à défaut d’être flamboyantes
Si les supporters se satisfont allègrement de la victoire de leurs protégés face à l’ennemi nantais, la prestation des hommes de Montanier a eu le même écho que lors des succès face à l’OL ou à Toulouse (victoire 3-1). C'est-à-dire une victoire plus solide que flamboyante dans le jeu. Mais ce match résume peut-être là l’émergence d’un nouveau Rennes. Car sans réaliser un match de folie, Rennes a su arracher la victoire là où elle s’écroulait la plupart du temps ces dernières saisons. Ces premières journées ont donc montré un Stade Rennais capable de ramener les trois points au panache, sans être réellement brillant. Des points qui assurément compteront à la fin de la saison.
Ntep n'est plus l'unique joueur frisson
En plus de son début de saison remarqué, Rennes a fait taire les railleries plutôt récurrentes à son sujet ces dernières saisons en finalisant dans les dernières heures du mercato les arrivées du prodige colombien Juan Quintero et celle du jeune français Jérémie Boga. Cerise sur le gâteau, le feuilleton Yoann Gourcuff a lui pris fin en début de semaine, ce dernier ayant apposé sa signature au bas d’un contrat d’une durée d’un an. Aux côtés des Giovanni Sio, Pedro Mendes, Ludovic Baal ou Mehdi Zeffane, le remaniement opéré cet été par Philippe Montanier et son staff semble aujourd’hui trouver sa pleine mesure dans un nouveau système à trois centraux qui, s’il ne favorise pas un jeu forcément porté vers l'avant, a le mérite de mettre dans les meilleurs dispositions les profils dont dispose le coach rennais. En attendant les grands débuts de ses trois flamboyantes recrues, Montanier peut déjà compter sur l’intégration réussie de Sio, Zeffane et Mendes mais surtout sur un Paul-Georges Ntep déjà flamboyant et décisif.
Rennes ne s’y voit pas encore
Un groupe plus solide et complet que l’an passé, associé à des résultats prometteurs en cinq journées… Il n’en fallait pas plus pour imaginer le Stade Rennais en principal outsider pour le podium. Philippe Montanier tient pourtant à rester prudent sur les ambitions de son club, pour ne pas retomber dans les travers d’un passé où les Bretons ont eu tendance à s’écrouler dans les moments fatidiques. "La réalité aujourd'hui, c'est que l'on fait un bon début mais que l'on ne peut pas se projeter dans cinq, six, sept mois. Aujourd'hui, on est bien, on va tout faire pour rester bien mais je n'ai aucune garantie. Ça peut vite basculer", analyse le technicien rennais. Le discours est quelque peu plus ambitieux dans la bouche d’Abdoulaye Doucouré. "A Rennes, on veut toujours jouer l'Europe. On le dit tous les ans mais j'espère que cette année ce sera la bonne", a déclaré le milieu de terrain breton. En s’imposant ce soir face à Lille, les Rennais pourraient continuer de créer la surprise en s’asseyant provisoirement sur le trône de la Ligue 1, et montrer que Rennes aura peut-être son mot à dire dans la course à l'Europe cette saison. Tout ça en attendant que Gourcuff, Quintero et Boga pointent leur nez sur la pelouse du Roazhon Park…
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