Renversé par Lyon, Evian-TG peut s'en mordre les doigts
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » (Pierre Corneille). Dans le cas de Cédric Barbosa, elle ne dévalue pas non plus sous le poids des ans. A 38 ans, le doyen du championnat de France montre que s’il n’est plus aussi fringuant que lors de ses années rennaises (2003/06) ou montpelliéraines (1998/03), sa technique sûre et ses coups de pattes soyeux ne périclitent pas avec le temps. Sauf que parfois, deux coups d'éclat ne suffisent pas.
Barbosa, la fin justifie le doyen
Avec cinq défaites concédées lors des six premières journées, Evian Thonon-Gaillard avait tout du candidat parfait à la relégation. Kévin Bérigaud, 10 buts la saison dernière sous le maillot rose et blanc, quittait la Haute-Savoie pour rallier le Montpellier de Roland Courbis, laissant l’attaque d’ETG orpheline d’un buteur digne de ce nom. Mais deux séries inattendues de trois victoires consécutives déjouaient les pronostics, et permettaient aux hommes du piquant Pascal Dupraz de se hisser à la 14e place du classement. De son côté, l’Olympique Lyonnais traversait une zone de turbulence, tourneboulé par une déculottée à Geoffroy-Guichard face à Saint-Etienne (0-3), et vainqueur poussif de Reims le week-end dernier (2-1). Il appartenait donc aux hommes d’Hubert Fournier de renouer avec la manière. Mais c’était sans compter sur Cédric Barbosa qui, en l’absence de Daniel Wass, tireur d’élite en série, avait décidé d’endosser son costume de bourreau. A la 28e minute, après deux coup-francs lyonnais idéalement placés mais jetés aux orties, l’ancien Rennais cale le sien dans la niche de Lopes, d’un délice de caramel qui fracasse le montant gauche avant de franchir la ligne (1-0, 28e).
Lacazette vit des hauts et des bas
Juste avant le coup de canon de Barbosa, Sougou manquait déjà de faire trembler les filets lyonnais, loupant de justesse un centre tendu de N’Sikulu. Côté Gones, Nabil Fékir, à qui Hubert Fournier avait confié les clés du jeu Rhodanien, ne semblait guère inspiré. Même constat pour Lacazette et Benzia qui, sur le front de l’attaque, couraient dans le vide. C’est pourtant le second qui reprenait le coup-franc du premier, trompant Hansen à bout portant (1-1, 57e). Lyon se rebiffait, retrouvait une cohérence dans le jeu, quand Barbosa concluait un mouvement d’école du pied gauche (2-1). Mais Lyon n’allait pas rester sonné bien longtemps. A la 68e minute, une tête au point de penalty de Lacazette force Hansen à sortir une parade peu académique, mais sa reprise du droit à la 82e trouvait un meilleur sort. Le nouveau meilleur buteur de Ligue 1, à la réception d’un corner au second poteau, expédiait un caramel sous la barre du portier danois, impuissant. Lyon continuait de pousser, et allait finir par être récompensé. Une main peu évidente de Tomasson dans la surface d'ETG offrait un penalty à Alexandre Lacazette, qui ne se faisait pas prier pour le transformer en force (3-2, 95e).
Malgré un Barbosa étincelant et un jeu poussif, l'Olympique Lyonnais remportait la victoire in extremis. Un triomphe tardif, et des questions. Mais d'aucuns retiendront l'excellente opération comptable des Gones, qui retrouvent la troisième marche du podium.
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