Saint-Etienne déchante devant Caen
Rien ne sert d'avoir le ballon si l'on n'en fait rien. Les Stéphanois pourront méditer là-dessus. Et ce n'est pas seulement la frustration engendrée par l'élimination en Ligue Europe qui peut suffire à expliquer cette contre-performance. Les Stéphanois ont en effet eu l'essentiel du jeu, surtout au milieu de terrain, mais ils ont manqué de justesse technique pour utiliser leurs ballons à bon escient. Au contraire, ils en énormément perdu dans les duels, et se sont mis souvent en danger du fait de marquages beaucoup trop élastiques.
Des Verts pâles
Pourtant seul en pointe dans une équipe qui avait densifié sa défense, Andy Delort côté Caennais a créé le danger à plusieurs reprises sur les buts de Ruffier, et si le gardien stéphanois est intervenu comme il le fallait, c'est surtout le fait que l'attaquant normand n'ait pas toujours cadré ses frappes qui a permis aux Stéphanois d'être préservés. Ceux-ci, de leur côté ont aussi tenté, mais ils se sont montrés trop maladroits, incapables de réussir le dernier geste alors qu'ils avaient des occasions pour prendre le score et la maîtrise du match. Tannane, Soderlund, ou Roux étaient bien trop faibles techniquement pour cela.
Des Caennais réalistes
Au contraire, les Stéphanois ont laissé les Caennais prendre confiance. Ballottés au milieu par la vivacité caennaise, mis très souvent en danger dans une défense dont les relances laissaient passer des frissons dans les travées de Geoffroy-Guichard, les Verts tentaient tant bien que mal d'entretenir l'illusion de pouvoir sortir de leur marasme. Mais à trop jouer avec le feu défensif, à trop gâcher ses occasions, il arrive ce qui doit arriver. Et Saint-Etienne a dû déchanter à moins d'un quart d'heure de la fin. Andy Delort encore étrangement oublié au marquage négociait parfaitement un bon ballon en profondeur pour tromper Ruffier (1-0, 78e). A peine les Verts avaient-ils le temps de se secouer après ce coup sur la tête, qu'ils se faisaient piéger une deuxième fois. Un énième ballon perdu, par Pogba cette fois, et un nouveau cadeau cette fois pour Rodelin (2-0, 82e).
Dans une sorte de réaction désorganisée, mais surtout trop tardive, les Stéphanois consentaient enfin à attaquer comme ils auraient dû le faire avant. Mais ce sursaut était aussi inutile que brouillon. Il fallait finalement un coup-franc direct d'Eysseric pour sauver l'honneur dans le temps additionnel. Mais ce but ne suffisait à effacer la véritable déception du public qui était tout à fait en droit de gronder devant la cacophonie technique proposer par son équipe. Alors qu'ils avaient sans doute le calendrier de fin de championnat le plus favorable de tous les prétendants au podium, les hommes de Galtier ont déjà grillé un joker.
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