Saint-Etienne : Ghislain Printant seul responsable ?
En football, c'est toujours la même chanson. Des mauvais résultats ? C'est de la faute de l'entraîneur. Et lorsque l'on analyse le jeu des Verts, les choix parfois déroutants de Printant, le tacticien héraultais a bien sûr sa part de responsabilité. Profitant en outre d'un recrutement conséquent cet été, l'entraîneur de 58 ans est évidemment la cible de tous les supporters, et devient le fusible idéal.
Une direction bicéphale
"Je suis inquiet pour l'ASSE", a-t-il lui-même expliqué après la déroute de dimanche. Les mots ont un sens et ceux –déjà détachés- du coach révèlent un mal plus profond. Jean-Louis Gasset, dont il est proche, avait fait le choix de partir l'été dernier, miné par sa relation tendue avec Roland Romeyer. Le président du directoire avait notamment reproché à Gasset ses nombreux allers-retours à Montpellier lorsqu'il était en poste, mais aussi sa gestion de certains joueurs comme Robert Beric. Et comme les deux hommes n'ont pas de langue de bois, il y a eu quelques étincelles dans le Forez… De son côté, le président du Conseil de surveillance Bernard Caïazzo est loin d'être toujours sur la même longueur d'ondes que l'autre président du club.
Car oui, il y a deux patrons à l'ASSE : d'un côté Romeyer –respecté pour son attachement au club- gère le sportif, de l'autre, Caïazzo s'occupe plus de l'aspect politique de l'ASSE. Et cette direction bicéphale qui est en place depuis 2004, a bien du mal à regarder dans la même direction. Quand en 2017, l'un (Romeyer) avait déjà contacté Claude Puel pour officier sur le banc, l'autre (Caïazzo) avait finalement fait venir Oscar Garcia. Le scénario s'était répété en juin dernier lorsque Caïazzo avait sondé dans son coin Printant. Rebelote aujourd'hui, avec le probable futur successeur de Printant. Selon L'Equipe, Caïazzo aurait d'ores et déjà pris contact avec Gasset pour un éventuel retour, une information démentie par le président du conseil de surveillance.
Des joueurs d'influence
Certains supporters regrettent le temps où Christophe Galtier (coach de 2009 à 2017), qui avait à la fois le mérite d'obtenir des résultats, et aussi la faculté de tenir le vestiaire. Des joueurs comme Rémy Cabella, Mathieu Debuchy ou encore Yann M'Vila –tous proches de Gasset- ont pris naturellement un rôle d'importance sur le terrain et en dehors. "Si le coach est amené à partir, il y a de grandes chances que je parte", avait à l'époque affirmé le milieu de terrain. "C'est la direction qui devra faire les efforts pour le convaincre de rester", s'était-il permis de dire. Quatre mois après cette déclaration, M'Vila est pourtant resté malgré le départ de Gasset.
Mais le discours de son successeur ne passe plus. "Avant le match (contre Angers), j'avais dit cette semaine aux joueurs qu'ils avaient la chance de faire un beau métier. Je n'ai eu qu'une demi-réponse, en première période", a regretté Ghislain Printant, à Angers. Aujourd'hui, la situation du club est inquiétante. Les Verts se retrouvent 17e au classement, et vivent leur pire début saison depuis 2008-2009. Si le départ probable de l'éternel fusible peut avoir un effet salvateur, c'est tout un club qui doit se remettre en question.
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