Supporteur blessé: Manifestation calme, Toubon ouvre une enquête
En fin d'après-midi, les manifestants se sont dispersés sans qu'aucun incident n'ait eu lieu, malgré les craintes que suscitait le rassemblement, organisé à l'issue d'une semaine au cours de laquelle des heurts violents avaient opposé à plusieurs reprises manifestants et forces de l'ordre. Le cortège, comprenant de nombreux fans du SC Bastia, dont le principal club de supporters, Bastia 1905, avait appelé à défiler, et beaucoup d'étudiants, est parti du Palais de justice de la villle et a emprunté le boulevard Paoli, la principale artère de Bastia, avant de s'arrêter devant la mairie de la ville, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vers 16H20, un appel à la dispersion a été lancé, et un peu plus d'une heure plus tard, le calme était revenu dans une ville qui était sous tension dans l'attente de la manifestation, qui a rassemblé plus de 10.000 personnes selon les organisateurs, 1.500 selon la police. Dans un contexte marqué en outre par les crispations entre Paris et les dirigeants nationalistes corses parvenus au pouvoir à la faveur d'une victoire historique lors des élections territoriales de décembre, beaucoup craignaient que la manifestation ne dégénère. Peu avant le départ du cortège, la préfecture de Haute-Corse a annoncé que des policiers avaient découvert près de la préfecture des engins explosifs "dangereux pour les personnes".
Le Défenseur des droits veut enquêter
Scandant "Tous avec Maxime", "Ghjustizia per Maxime" ou "Liberta per Di Caro", les manifestants portaient en nombre des drapeaux corses ou aux couleurs du Sporting Club de Bastia. "On n'oublie pas Rémi (Di Caro) qui a soutenu Maxime et qui paie pour cela", a déclaré un des porte-parole de Bastia 1905, Jean-Etienne Venturi. Rémi Di Caro, 20 ans, a été condamné jeudi à à 10 mois de prison, dont 5 ferme, après avoir été interpellé après une manifestation qui a dégénéré mardi soir à Corte, où se trouve l'Université de Corse. Des affrontements parfois violents, même s'ils n'ont pas fait de blessé, ont opposé à plusieurs reprises à Bastia et Corte manifestants et forces de l'ordre depuis les incidents qui ont eu lieu à Reims le 13 février.
Des slogans plus politiques comme "FLN!" ou "Etat français assassin!" ont également été scandés par les manifestants, dont certains ont pris à partie des journalistes. "Nous devons dénoncer les élus qui sont restés chez eux (...). Nos élus tremblent pour leurs sièges, on leur a donné le pouvoir mais aussi des devoirs qu'ils n'ont pas assumés aujourd'hui", a également lancé dans un mégaphone un des organisateurs de la manifestation. Des dirigeants et cinq joueurs du SC Bastia ont aussi pris part au rassemblement devant le Palais de justice mais n'ont pas défilé ensuite, a constaté un journaliste de l'AFP. Les appels à l'apaisement s'étaient multipliés avant la manifestation. Samedi matin, Maxime Beux lui-même, tout juste rentré en Corse, avait appelé par la voix de son avocate Cynthia Costa-Sigrist "à la sérénité, la dignité et au calme".
Le jeune homme assure avoir été blessé par un tir de Flash-Ball des forces de l'ordre dans les incidents qui ont opposé des supporters bastiais et des policiers à Reims le 13 février après le match Reims-Bastia. Le parquet de Reims affirme de son côté qu'il se serait blessé en tombant sur un poteau alors qu'il était poursuivi par des policiers. Une information judiciaire pour "violences volontaires" a été ouverte pour clarifier les circonstances des incidents, et l'Inspection générale de la police nationale a été saisie. Samedi, le Défenseur des droits Jacques Toubon a par ailleurs annoncé qu'il allait ouvrir une enquête sur les circonstances dans lesquelles le jeune homme a été blessé "au titre de sa mission de contrôle du respect des règles de déontologie par les forces de sécurité".
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