Thiriez et "les clubs en danger"
"J'interpelle les pouvoirs publics. Le coût supplémentaire d'une telle taxation est de 82 millions d'euros par an. C'est totalement insupportable", a déclaré Frédéric Thiriez. "Quelques grands clubs pourraient être amenés à déposer le bilan, c'est une opération perdant/perdant.". Et le Président de la Ligue d'énumérer les contraintes qui pèsent sur les clubs français, avec la vieille antienne des fameuses "charges" que l'on retrouve dans le discours de toutes les entreprises: "Pour la quatrième année consécutive, les clubs français ont perdu de l'argent, à cause de la crise économique, mais aussi en raison des contributions fiscales et sociales qui s'élèvent à 687 millions d'euros. C'est plus que les droits télé de la Ligue".
Frédéric Thiriez a ajouté qu'en plus des subventions en baisse à tous les niveaux, de la diminution du sponsoring et du plafonnement des entrées dans les stades, les clubs vont devoir subir une baisse des droits télévisuels de 40 millions d'euros a partir de la saison 2014-2015.
D'autres raisons aux problèmes des clubs
Effectivement, après avoir voulu grappiller le plus de fonds possibles en concentrant les diffusions de matches, et en écartant les solutions alternatives, la Ligue a poussé au maximum le montant des droits possibles, lesquels par contrecoup vont forcément baisser désormais.
Mais si la Ligue fait un constat, celui que la masse salariale des clubs est décalée par rapport aux recettes, elle n'aborde pas la question de l'attractivité du championnat ni de la lisibilité des projets qui n'incitent pas des partenaires potentiels à s'engager, elle n'évoque pas les rémunérations des entraîneurs et joueurs souvent surévalués par rapport à la qualité du jeu proposé et de son impact auprès du public. Elle ne s'attarde pas non plus sur les multiples erreurs de gestion de certains clubs qui ont voulu copier les autres football européens en consentant -avec les collectivités locales qui aujourd'hui se désengagent également pour cause de crise- des investissements pour des infrastructures surdimensionnées, des stades notamment, dans des régions où l'on n'a pas pensé à d'abord pérenniser le sportif.
Par ailleurs, beaucoup à la Ligue comme dans les autres clubs, se sont réjouis de l'arrivée du Qatar à Paris et maintenant de la manne russe à Monaco, en espérant faire des affaires et vendre des joueurs sur le marché français, et en estimant que cela allait tirer le championnat vers le haut. Le retour de boomerang pourrait bien être douloureux, car dans la concurrence acharnée que vont se livrer les clubs les plus riches, ce sont sans doute plutôt les salaires qui vont être tirés vers le haut et qui vont pousser les clubs qui resteront sportivement ambitieux à s'endetter encore bien au-dessus de leurs moyens pour tenter d'exister.
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