Tour de France de la Ligue 1 : Marseille repart de zéro
• Bilan 2018-2019 : Le calice jusqu'à la lie
Plus dure est la chute lorsque l'on croit être tout en haut. Un an après avoir vécu une folle épopée européenne conclue par une défaite en finale de la Ligue Europa, l'Olympique de Marseille a vécu une saison 2018-2019 des plus compliquées. Il y a d'abord eu la digestion post-mondial pour Florian Thauvin, Adil Rami et Steve Mandanda. Mais aussi pour la nouvelle recrue olympienne Duje Caleta-Car, battu avec la Croatie en finale par les Bleus. Les Marseillais ont aussi traîné comme un boulet leur manque de numéro 9 pendant la première partie de saison. Mitroglou et Germain n'ont jamais fait l'affaire et Rudi Garcia a attendu Mario Balotelli comme un messie durant six mois.
Éliminé piteusement dès la phase de poules de la C3, l'Olympique de Marseille a aussi longtemps été à la traîne en championnat, toujours situé entre la 5e et la 10e place. Le manque de jeu, une défense approximative et des recrues qui n'ont jamais eu le rendement escompté (Strootman, Radonjic, Caleta-Car), il n'en fallait pas plus pour voir le divorce être consommé entre les supporters et le club. Avec pour principale cible, Rudi Garcia. Remercié au terme d'une saison qui aura vu son équipe ne pas se qualifier pour une Coupe d'Europe, l'ancien coach de la Roma n'a jamais réussi à retrouver l'esprit commando qu'il avait su insuffler l'année précédente.
• Mercato d’été : OM Reset Project
Pour retrouver de l'allant, Jacques-Henri Eyraud a donc appuyé sur le bouton reset. Fini les pleins pouvoirs pour Rudi Garcia, le président olympien est allé chercher André Villas-Boas en accord avec son directeur sportif Andoni Zubizarreta. Une manière de redonner des prérogatives à l'ancien international espagnol. Le coach portugais est un nom ronflant dont le palmarès n'est plus à faire. Champion du Portugal avec Porto, il a remporté la Ligue Europa en 2011 lorsqu'il était encore le "Special Two", sorte de disciple de José Mourinho. Mais ses expériences à Tottenham puis, plus surprenant, à Shanghai, ont mis à mal sa réputation. Un filet d'opacité entoure désormais les ambitions de cet ex-grand espoir du coaching mondial.
Du côté de l'équipe, Adil Rami a payé sa mauvaise saison et devrait bientôt quitter ses partenaires suite à son escapade à Fort Boyard au printemps dernier. Alvaro Gonzalez a fait son arrivée en provenance de Villarreal pour concurrencer Caleta-Car. Un coup signé Zubizarreta. Mais la recrue phare de ce mercato est arrivée ce dimanche à Marseille. Dario Benedetto a signé un contrat de quatre ans et pourrait être le grand attaquant que l'OM attendait tant après le départ de Mario Balotelli et le manque de garanties offertes par Valère Germain. En provenance de Boca Juniors, le joueur de 29 ans y avait planté 46 pions en 76 rencontres.
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• Le(s) joueur(s) à suivre : Mandanda, une cure de responsabilités
Souvent critiqué pour avoir été en léger surpoids la saison dernière, Steve Mandanda a vécu une année compliquée à l'image de son club. Alors que Rudi Garcia lui avait retiré le brassard de capitaine à son retour de Crystal Palace, le portier tricolore a progressivement perdu pied.
À désormais 34 ans et alors que l'on pourrait l'annoncer sur la fin, Mandanda a apporté un premier élément de réponse au retour à l'entraînement il y a quelques semaines. Visiblement délesté de ses kilos superflus grâce à une cure à Merano, le gardien olympien s'est montré dans une forme digne de ses meilleures années. Intéressant lors de l'EA Ligue 1 Games face à Saint-Étienne et Bordeaux, il a ainsi fini de convaincre son nouveau coach quand il s'est agi de délivrer de nouvelles responsabilités. Le numéro deux des Bleus a ainsi récupéré son brassard de capitaine et les responsabilités au détriment de Dimitri Payet. Un signe fort et un challenge nouveau qu'il faudra relever pour l'international français.
• Les enseignements de l’avant-saison : un "titre" et des promesses
Vainqueur de la EA Ligue 1 Games notamment face à Saint-Étienne et Bordeaux, les hommes d'André Villas-Boas ont montré leurs bonnes dispositions du moment. Avec un Dimitri Payet affûté et en pleine forme et un Radonjic qui semble enfin à son niveau, les Marseillais sont dans les temps pour leur début de saison. Seule une défaite face à Naples dimanche est venue entacher leur bonne forme. Mais là encore, si le niveau était trop élevé, les Olympiens ont montré de belles choses dans le jeu.
• Les ambitions : retrouver l'Europe à tout prix
Si l'Olympique de Marseille repart de zéro et doit s'attendre à une saison de transition, l'avenir du club dépend de sa participation en Coupe d'Europe. Si la Ligue des champions semble inaccessible aux Marseillais tant la concurrence est féroce en dehors du PSG (Lyon, Monaco, Saint-Étienne, Lille...), les hommes d'André Villas-Boas tenteront de briller en Coupe et de terminer aussi dans les places qualificatives pour la Ligue Europa. Au-delà des ambitions sportives, il faudra aussi retrouver un plan de jeu séduisant. Ce dernier est porté disparu depuis quelques années.
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