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Tour de France de la Ligue 1 : Strasbourg, le défi de la confirmation

Le Racing Club de Strasbourg, encore en CFA 2 il y a huit ans, a réalisé une très bonne saison 2018/2019 au regard de ses objectifs initiaux. Parti pour garder son effectif dans l'ensemble, Strasbourg pourrait s'installer durablement parmi les clubs candidats aux places européennes cette saison.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Bilan 2018-2019 : Plus qu'un club

Il y a des clubs qui gravitent mollement autour de la 10e place des championnats de football, jamais menacés par la relégation, mais pas non plus attiré par les sommets. Ils sont là, ils existent. Et puis il y a ceux qui réalisent une saison extraordinaire pour leurs standards. Ceux à qui l'on promettait l'enfer du bas du classement, mais qui, on ne sait comment, parviennent même à jouer les premiers rôles. Le Racing Club de Strasbourg fait partie de la seconde catégorie. Personne n’attendait le club alsacien si haut dans la hiérarchie.

Ils se sont même posés en candidats crédibles au Top 5 jusqu'au dernier tiers de la saison. Manque de bol, une dernière ligne droite mal négociée les a finalement fait terminer hors du Top 10 (11e). Mais on a entrevu le potentiel. Les Strasbourgeois sont difficiles à manier, et dotés d’une grande force mentale dans les ultimes minutes des matches. Ce n’est pas pour rien qu’ils peuvent se targuer d’avoir accroché, à leur tableau de chasse, des noms aussi ronflants que l'Olympique Lyonnais, l'Olympique de Marseille ou  Lille. Et surtout, d'avoir remporté la Coupe de la Ligue au nez et à la barbe de ces mêmes mastodontes. 
 

Mais l'accomplissement des Alsaciens  se situe peut-être ailleurs. La Meinau a flambé cette année. Le stade alsacien a illuminé la Ligue 1 de son ambiance et de sa frénésie.  C'est un chaudron, là où, il y a quelques années encore, on y gelait tellement le public y était amorphe, hormis quelques courageux ultras. Les supporters sont devenus insatiables, portés par le souffle mystique d’un club revenu de l’enfer. Car il ne faut pas oublier que l’on parle d’un club rétrogadé en CFA 2  en 2011. Remonter cinq divisions en à peine sept ans, puis finir 11e de Ligue 1 la huitième année, le RCS est un miraculé. Jusqu’où ira leur progression ? 

Mercato d’été : Kenny Lala, perle à garder

Kenny Lala est clairement le gros dossier de l’été pour le club alsacien. Révélation de la dernière saison (10 passes décisives), il serait sur les tablettes de quelques gros poissons français et européens. Son contrat court jusqu’en 2021 mais les offres pullulent. Le PSG, en France, aurait des vues sur le latéral. En Europe, on l’envoie tantôt du côté de la Fiorentina, tantôt du côté du FC Séville. Quoi qu’il en soit, si Strasbourg venait à conserver son latéral, ce serait l’un des coups de l’été en Ligue 1.

Et s’il venait à partir, ce serait une bonne nouvelle pour la tirelire ; d’autant que les besoins se font sentir ailleurs. S’ils ont consolidé leur défense avec la signature d’Alexander Dijku en provenance de Caen, et du défenseur central Lamine Koné, le milieu alsacien est clairsemé. Anthony Gonvalces (5 buts la saison dernière) part à Caen. Trouver un autre milieu qui est parti, et une rumeur de milieu qui arrive. 

Le joueur à suivre : Lebo Mothiba

L’attaque alsacienne repose en grande partie sur son Sud-Africain, Lebo Mothiba. Le potentiel du numéro neuf est énorme. Habile balle au pied, doté d’une vision du jeu plus que correcte pour son poste, et physiquement imposant, Mothiba a tout du grand artilleur. De plus, son jeune âge (23 ans) laisse entrevoir une énorme marge de progression.

  (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Malheureusement, il n’a jamais vraiment décollé la saison passée. En tout cas, pas à la hauteur attendue au vu de ses capacités. 12 buts en 39 matches, c'est un bilan plus qu'honorable.Mais les plus fidèles supporters de la Meinau savent que leur avant-centre vaut mieux. Mothiba est un serial buteur en puissance. Cette saison pourrait être celle de sa consécration, d'autant que son compère d'attaque, Ludovic Ajorque, pourrait rejoindre l'Eintracht Francfort selon une information de l'Equipe. 

Les enseignements de l’avant-saison : sur de bons rails ! 

Comme un boulet de canon, le RCS s'est lancé dans sa saison à pleine vitesse en restant invaincu dans ses matches de préparation. Ludovic Ajorque a été l'un des grands artisans de cette pré-saison, en inscrivant un but contre le FC Zurich, seizième de finaliste de la dernière Ligue Europa, puis deux contre le Standard, 3e du dernier championnat belge, pour une victoire 2-0. les Alsaciens ont également collé un cinglant 7-0 à la Réunion, ainsi qu'un facile 3-1 à Toulouse.

Enfin, Strasbourg est l'un des seuls clubs à avoir joué en match officiel avant la reprise de la Ligue 1. Face au Maccabi Haïfa, le RCS s'est qualifié pour le 3e tour préliminaire de la Ligue Europa en battant les Israéliens 3-1 à domicile (1-2 à l'extérieur). 

Les ambitions pour la saison : Top 10 et Ligue Europa

L’objectif minimal pour les hommes de Thierry Laurey sera de terminer dans le Top 10. 11e l’an dernier, un moins bon résultat sanctionnerait une régression ; et ce, même s’il s’agit d’un club qui, on le rappelle, figurait en 4e division il y a encore six ans. La remontée est fantastique mais elle implique des exigences très élevées, même si celles-ci sont peut-être disproportionnées par rapport aux moyens du club. Voir Strasbourg terminer 8e ou 9e serait au mieux une bonne satisfaction, alors même qu’il s’agirait, en soi, d’une très belle performance.

Quant à la Ligue Europa, une qualification pour le tour principal serait déjà un très bon résultat. Que leur aventure se prolonge au-delà de la phase de groupe serait exceptionnel pour le club alsacien. Strasbourg a changé de dimension l’an dernier. Mais la prochaine saison sera la plus intraitable : celle de la confirmation. 

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