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Triaud: "Bordeaux est dans l'urgence"

Jean-Louis Triaud, le président des Girondins, 10e de L1, a reconnu, ce mardi, que si le bilan de son équipe est "déficitaire en termes comptables, Bordeaux n'est pas en crise mais dans l'urgence." "On est entré dans une spirale négative, mais elle n'est pas un facteur propre à Bordeaux. La clé, ce sont les joueurs qui la détiennent", a-t-il confié.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Jean-Louis Triaud

Q: La situation de Bordeaux est difficile, peut-on parler de crise ?
R: "En termes comptables, le bilan est déficitaire. Nous avons perdu trop de points avec l'effectif qualitatif que nous avons. Un tournant important a été le nul contre Lens (2-2), une victoire nous aurait permis de partir avec 29 points au classement, à portée de fusil des places européennes. La situation est difficile. Je dirai que Bordeaux n'est pas en crise, mais dans l'urgence. Aujourd'hui nous avons un entraîneur, on lui maintient notre confiance. On n'a jamais pensé qu'il était utile d'agir dans l'urgence ou de paniquer face aux évènements, on préfère essayer de se ressaisir ensemble. Les exemples ont prouvé que certains clubs qui ont changé sept fois d'entraîneur en peu de temps ne sont pas mieux lotis. Ici, on essaie de faire une analyse objective. Essayons de trouver une réponse, de la trouver ensemble."

Q: Jean Tigana est conforté. Très souvent quand un président accorde sa confiance, l'entraîneur est rapidement démis...

R: "Je savais que vous alliez me poser cette question. C'est mauvais signe. Voilà, je vais vous dire que je n'ai aucune confiance en Jean Tigana, comme ça vous allez pouvoir dire: c'est un signe que vous le conservez (rires)."

Q: Jean Tigana a-t-il la clé pour sortir de cette spirale ?

R: "On est entré dans une spirale négative, mais elle n'est pas un facteur propre à Bordeaux. La clé, ce sont les joueurs qui la détiennent. Il faut qu'ils se lâchent, qu'ils soient plus ambitieux ou jouent moins avec à l'esprit la peur du résultat. C'est un manque d'enthousiasme, de fraîcheur, de confiance qui nous manque. Mais ça va aussi vite dans un sens que dans l'autre. Si on enchaîne deux, trois bons matches, ce qu'on a jamais su faire depuis le début de la saison, cela ira forcément mieux. En perdant des points à domicile, on se met la pression sur des matches improbables (comme Marseille, ndlr). Il n'y a pas de quoi paniquer. Il reste 54 points à distribuer, à nous d'en prendre le maximum."

Q: L'actionnaire se satisfait-il de cette situation ?
R: "Croyez-vous que je me contenterai de finir 13e ou 14e et que les joueurs s'en contenteraient ? L'actionnaire, comme nous, souhaite pour continuer sur notre lancée maintenir le même budget et accrocher une place européenne. C'est quelqu'un qui connaît bien le foot, sait qu'entre nos voeux et la réalité, il peut y avoir un hiatus inexplicable, incompréhensible. Aujourd'hui, notre seul objectif est de prendre des points et ne plus regarder le classement à chaque fois qu'on gagne ou qu'on perd. Il sera toujours utile de le regarder fin mai. Arrêtons le fatalisme, le catastrophisme et concentrons-nous sur le championnat."

Q: Etes-vous toujours à la recherche d'un joueur, d'un attaquant ?

R: "On vit une situation frustrante. L'actionnaire est prêt à s'investir, il a toujours suivi le club dans ces projets d'investissement. Un joueur a été ciblé, ça ne s'est pas fait, c'est dommage parce qu'il avait un profil complémentaire à l'effectif. Un recrutement est toujours possible sauf que les cibles sur le profil visé sont rares et ne sont pas sur le marché actuellement. Recruter pour recruter, je n'en vois pas l'utilité. Aujourd'hui, il faut un joueur performant et efficace de suite, si ce n'est pas le cas, autant attendre juin."

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