Un surprenant mois d'août
Cela va faire maintenant un mois que les affaires ont repris en L1. Au bout de quatre journées de championnat, les copies rendues par les pensionnaires de l'élite ne sont pas toutes très propres. Si certains promus, à l'image d'Arles-Avignon, ont déjà souillé leur feuille de l'encre de la défaite, ce qui n'est pas vraiment surprenant, d'autres élèves annoncés comme les premiers de la classe ont apparemment fait l'impasse sur leurs révisions de l'été tant leurs premières confrontations en championnat ont été décevantes. Il s'agit là des Lyon, Bordeaux et autres Marseille.
La chute des grands favoris
Le "Big Three" de la L1 (Lyon, Bordeaux et Marseille) aurait-il attrapé une insolation sur les pelouses hexagonales ? Jouissant d'un effectif de qualité, paré pour se hisser dans les sommets du championnat, les Bordelais et Marseillais ont été cueillis à froid dès la première journée, respectivement face à Montpellier et Caen (défaites 1-0 et 2-1), tandis que Lyon n'avait pas su prendre la mesure des Monégasques (0-0). Erreur de passage, présumait-on alors. Sauf que ces premières contre-performances laissaient présager d'autres déconvenues. Contre Toulouse pour les Girondins, à Valenciennes pour les Phocéens et face à Caen pour les hommes de Claude Puel. En quatre journées, les trois "blessés" du championnat se sont tout de même donnés un peu de baume au cur en gagnant tous au moins un match avant de retomber dans leurs travers et d'être à nouveau tenu en échec voire privé de victoire.
Qu'a-t-il donc bien pu se passer pour que ces grosses écuries entament leur début de championnat de la plus mauvaise des manières ? La réponse n'est pas simple. Mais une partie de celle-ci est sûreemnt à chercher du côté du rendement des joueurs. Attendus comme les hommes forts de leurs clubs, Jérémy Toulalan et Yoann Gourcuff n'ont pas été à la hauteur de leur talent lors des premiers matches. Posté en défense centrale, Toulalan, véritable patron dans l'entrejeu lyonnais l'an passé, n'a pas montré la même assurance un cran en dessous. Entre erreur de marquage et relance parfois approximative, le Lyonnais doit encore prendre ses marques à un nouveau poste, qui pourrait le sevrer définitivement de l'équipe de France. A Bordeaux, Gourcuff n'a pas été plus étincelant. En perte de vitesse depuis quelques mois déjà, le fiasco sud-africain ne l'a pas aidé à retrouver de l'allant. Transféré à l'OL, le Breton semble avoir encore besoin d'un peu de temps avant de retrouver son niveau d'antan.
Le mois d'août n'a pas été plus clément avec l'AJ Auxerre. Reléguables en championnat (19e), les Icaunais ont montré un tout autre visage en Ligue des Champions, réussissant l'exploit de se qualifier pour la phase de poules au détriment du Zenit Saint-Petersbourg. Les coéquipiers du précieux Benoît Pedretti, qui ont terminé sur la plus petite marche du podium lors de l'exercice précédent, ont prouvé qu'ils avaient le potentiel pour jouer l'Europe. Mais avec un effectif réduit, l'AJA risque de s'émousser très vite, si ce n'est déjà le cas. Le club a donc intérêt à se renforcer d'urgence (le mercato prend fin mardi, minuit). Au risque d'entendre: entre Ligue des Champions et championnat, AJA, fais-ton choix.
Recruter, Arles-Avignon sait le faire. Mais le club arlésien n'a pas encore trouvé la recette du succès. Malgré ses seize renforts, tous acquis à moindre prix, le promu, que bon nombre d'observateurs voit redescendre fissa en L2, n'ont pour l'instant, pas su déjouer les pronostics. En quatre rencontres, les hommes de Michel Estevan ont enregistré quatre défaites, avec donc, toujours 0 point au compteur. Pourtant, les Provençaux arrivent à se procurer des occasions, mais manquent cruellement d'efficacité. A l'issue de sa victoire samedi dernier face à Arles (1-0), l'entraîneur de Rennes, Frederic Antonetti, s'est montré optimiste concernant la situation du petit poucet de la L1. "Cette équipe d'Arles-Avignon nous a posé de nombreux problèmes et je suis sur qu'elle va créer des surprises dans ce championnat", a-t-il lâché.
Toulouse démarre sur les chapeaux de roues
A l'inverse des Arlésiens, le Téfécé n'a connu jusque-là que le bonheur de la victoire. Leader au classement, les Toulousains ont exposé, au cours des rencontres, de la solidité, un jeu projeté vers l'avant et de l'efficacité. En somme, les ingrédients nécessaires pour bâtir une équipe rudement compétitive. Chapeau, messieurs les Toulousains ! Rennes aussi, s'est montré émérite. Connue pour ne jamais "rien lâcher", la formation bretonne a confirmé ses qualités de battante, sans oublier celles d'un jeu léché, pour se hisser à la deuxième place du classement. Trois victoires en quatre matches, le résultat est honorable.
Au rang des surprises, Caen et Saint-Etienne décrochent la timbale. Montés de L2 cette saison mais habitués à fréquenter l'élite, les Normands ont réalisé un début de championnat tonitruant, faisant chuter, coup sur coup, Marseille et Lyon. A l'image de leur attaquant Youssef El-Arabi, les Caennais jouent sans pression, et jouissent d'une réussite, presque insolente. "Sainté" revient également de loin. Longtemps embourbés dans des marasmes, tant sur le terrain qu'en dehors, les Verts ont retrouvé de la sérénité. Samedi, ils ont signé leur deuxième succès de la saison face à Lens (3-1), grâce à un triplé de Dimitri Payet, très en vue. Le Réunionnais semble avoir gagné en constance. Pour le bonheur des Stéphanois. Et des amateurs du beau jeu.
Par Rayan Ouamara
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