Valère Germain : "On ne calcule pas trop"
Lorsque vous acceptez le prêt à Nice cet été, vous attendiez-vous à un début de saison si performant de la part de votre nouveau club ?
Valère Germain : Quand j’ai rencontré le coach (Claude Puel), ainsi que mes nouveaux dirigeants, et que nous avons discuté, je m’attendais à quelque chose de bien. Je savais qu’il y a avait eu un recrutement de qualité. Pour être franc, je ne connaissais pas tous les joueurs qui arrivaient, mais je savais que nous allions avoir une équipe qui allait jouer au ballon, qui prendrait du plaisir. Honnêtement, je ne savais pas qu’on allait aussi bien réussir. Au terme des premiers matches amicaux, durant la préparation, j’ai senti qu’on pouvait carburer. Et tous les joueurs en ont vite pris conscience. Dès les premiers matches amicaux, contre Galatasaray ou Naples, on a pratiqué un beau football. Ce qui nous a immédiatement donné confiance.
Le groupe niçois est très jeune, l’insouciance est-elle l’une de vos forces ?
V.G. : Oui, je pense. On ne calcule pas trop. Mais, revers de la médaille, c’est ce qui nous a fait défaut sur certains matches. A Troyes, on mène 3-1 en étant à onze contre dix, alors qu’il reste un quart d’heure et on se fait rejoindre à 3-3. C’est à nous à bien gérer les temps faibles. Lorsque nous aurons moins de réussite, aux plus anciens dans le vestiaire - et j’en fais partie - de raccrocher le groupe au plan de jeu que veut mettre en place le coach. Après chaque victoire, lui nous rappelle que ça ne représente que trois points. A chaque fois, dès le lundi, il faut remettre les pieds sur terre et se remettre en question pour la suite.
"Sur une bonne dynamique"
Justement, comment sentez-vous votre déplacement ce samedi à Toulouse ?
V.G. : On se retrouve dans la même configuration qu’avant notre défaite au Gazélec (1-3). On est sur une bonne dynamique et on se rend chez un mal classé. On est prévenus : à nous d’éviter les mêmes erreurs qu’en Corse. Un groupe relativement jeune apprend de chaque erreur commise. Je ne pense pas que l’on va commettre au Stadium les mêmes boulettes !
Comment l’appréhender au mieux, ce match, puisque vous en êtes les favoris ?
V.G. : Cela nous met de la pression, c’est sûr. Maintenant, les joueurs le vivent bien. On n’a pas de retenue particulière lorsque l’on débute le match. Mais c’est nouveau pour certains d’entre nous d’être dans la peau du favori. D’autant que Nice, la saison passée, n’a pas fait une grande saison. Dans la préparation, ça peut modifier les repères. Mais, franchement, c’est quand même plus motivant et nous donne plus de confort. On a montré que l’on pouvait battre n’importe quelle équipe. Même les plus fortes du championnat. On sait désormais, pour l’avoir appris à nos dépens, ce qu’il faut faire contre les plus petites.
Dans votre rôle de joueur expérimenté, votre implication est-elle différente qu’à Monaco ?
V.G. : De par mon temps de jeu déjà, j’ai plus de responsabilités. Même si je n’ai que 25 ans, avec Mathieu Bodmer, Hatem Ben Arfa et Jérémy Pied, je crois que je suis l’un des plus anciens dans le vestiaire aussi. C’est à nous de montrer, sans forcément prendre la parole à tout bout de champ, que l’on se donne à fond et que l’on tire dans le même sens. Cela montre l’exemple aux plus jeunes et leur sert pour aborder chaque rencontre.
"Ben Arfa réalise des matches incroyables"
La présence de Ben Arfa libère des espaces devant, puisque les défenseurs le surveillent de près. Est-ce un plus pour vous, les attaquants ?
V.G. : Bien sûr ! Déjà, lui, par ses qualités, peut, à tout moment, faire changer le cours d’un match. Hatem est quelqu’un qui respire le football. Evoluer à ses côtés est une chance. Même s’il est capable d’exploits individuels, il a aussi la capacité de donner de très bons ballons. Depuis le début de saison, il réalise des matches incroyables. C’est vrai que les adversaires se focalisent sur lui, ça libère des espaces. Au bénéfice des attaquants, mais aussi d’autres joueurs. Certains milieux, qui arrivent de plus loin, profitent de son travail et marquent pas mal.
Certains vous voient sur le podium en fin de saison. Êtes-vous prêts à relever le défi ?
V.G. : C’est prématuré d’en parler. On n’en est qu’au tiers du championnat. Certes, on pratique un beau football, parce qu’on a les qualités pour, et on obtient des résultats. Maintenant, avec notre équipe de minots, on sait très bien qu’il y a de sacrés clients en Ligue 1. Même si certains gros clubs ont mal débuté, Marseille, Lyon et Monaco possèdent des joueurs nettement plus expérimentés que nous. A nous de poursuivre ainsi, sans trop faire de bruit. Mais c’est vrai qu’on commence à voir pas mal de médias autour de nous, donc l’effet de surprise ne joue plus vraiment. On est plus attendus. Je pense qu’on a les moyens pour poursuivre à ce rythme, sans craquer. On verra en janvier ou en février si on peut parler de podium. Pourquoi pas, oui ?
"Pourquoi ne pas rester à Nice ?"
A titre personnel, votre avenir est à Nice ou envisagez-vous un retour en Principauté le plus tôt possible ?
V.G. : On verra en fin de saison. A l’heure actuelle, je me sens très bien à Nice, dans un super groupe. Je m’éclate ! Je vais tous les jours avec le sourire à l’entraînement. Je prends du plaisir durant les séances puis, le week-end, en match. On verra en fonction de la place qu’occupe Nice en fin de saison. Savoir si on joue quelque chose. Monaco voudra-t-il me récupérer ? D’autres clubs peuvent-ils être intéressés par mon profil ? Je ne me fixe aucune limite pour l’instant. Mais, pour l’instant, je ne me concentre que sur le Gym. Si on décroche en fin de saison une place européenne, pourquoi ne pas rester ici ?
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