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Auxerre: des espoirs de freiner la chute

Au bord de la descente en National, l’AJ Auxerre, 17ème de Ligue 2 à égalité de points avec le premier reléguable Istres, connaît la crise depuis trois ans. Le temps de la Ligue 1 semble bien loin. Une fois encore, le club bourguignon espère s’appuyer sur sa formation florissante pour faire oublier les divisions en interne qui ont affaibli le club.
Article rédigé par franceinfo
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Oliveria pris en sandwich par les Auxerrois

Étonnant non ? A quatre journées de la fin de la saison (12 points à prendre), Auxerre est un monument en péril, à la lutte avec Châteauroux, Laval, Istres et Nîmes pour ne pas descendre. Deux de ces quatre équipes accompagneront le CA Bastia en National. Pendant que leurs aînés s’apprêtent à disputer un match couperet sur la pelouse de Niort ce soir (20h), les jeunes pouces auxerrois seront au Stade de France demain pour la finale de la Coupe Gambardella contre Reims (17h15), en lever de rideau de la finale de la Coupe de France entre Guingamp et Rennes. Un contraste saisissant, quand on sait que depuis trente ans, c’est justement cette formation à l’Auxerroise qui apporte les succès à l’équipe première.

Car l’AJA reste l’une des plus belles histoires du football français du siècle dernier. Le club entraîné alors par Guy Roux fait la une des journaux télévisés en 1979, lorsqu’il est le premier club amateur à accéder à la finale de la Coupe de France depuis 1933. La défaite contre Nantes au Parc des Princes (1-4 après prolongation) n’empêche pas l’accession parmi l’élite la saison suivante. Sous la houlette de Roux, les Bourguignons remporteront le championnat de D1 en 1996, ainsi que quatre coupes de France (1994, 1996, 2003, 2005). Sur la scène européenne, Auxerre brille aussi. On retiendra un quart de finale de Ligue des champions en 1997, un autre en Coupe des coupes en 1995 et même une demi-finale de Coupe UEFA en 1993.

La descente aux enfers

La saison 2010-2011 marque le dernier coup d’éclat de cette petite bourgade de 40 000 habitants. Une participation à la Ligue des champions, une élimination attendue dès la phase de groupes, et puis une descente à l’issue de la saison suivante. "L'objectif cette saison n'est pas de se maintenir, mais bel et bien de finir dans les trois premiers", déclarait pourtant le vice-président Bourgoin ambitieux. "Le but est de retourner en Ligue des champions." Après trente-deux ans au sein de l’élite, l’AJA tire sa révérence. Comme si le football moderne n’était pas fait pour ce club à la gestion patriarcale.

Guy Roux parti en 2005, le président Jean-Claude Hamel l’imite en 2009 et cède sa place à Alain Dujon. Mais insatisfait de la gestion économique du club, Hamel et Roux forment avec Gérard Bourgoin le clan des putschistes et reprennent la main en 2011. Deux ans plus tard, c’est Guy Cotret qui est aux commandes. Difficile de dépoussiérer un club à la gestion féodale et guetté par les sanctions de la DNCG. "La chute d’Auxerre découle d’une accumulation d’erreurs de la part des dirigeants de 2005 à 2012", résume Guy Roux. "Avoir une passion sans compétence, ça revient à faire n’importe quoi."

S’en remettre aux jeunes

Pourtant, le centre de formation de l’AJA est 4ème au classement établi par la FFF. Signe que la formation à l’Auxerroise perdure malgré les remous de la crise (600 000 euros de déficit l’an passé). Du pain béni pour un club aux moyens toujours plus limités et qui espère voir ses jeunes faire le grand saut en intégrant l’équipe première. "Le modèle n'est pas en panne, la formation auxerroise se porte bien", confirme dans L’Equipe Fabrice Herrault, directeur général. Ce dernier multiplie depuis plusieurs mois les contacts avec les pays émergents pour exporter la méthode AJA et ainsi attirer un financement vital au club. "Nous commençons à peine, mais cette démarche à l'export doit contribuer à terme à augmenter le budget du club, voire à nouer des partenariats plus étroits à l'international", poursuit-il.

Les dirigeants étrangers qui s’arrêteront dans l’Yonne pourront admirer le nouveau centre de formation, bâti en 2013 sur 4000 m2. Coût de l’opération : 10 millions d’euros. Depuis juin dernier, c’est Jean-Marc Nobilo qui dirige la formation. Et le travail entrepris porte déjà ses fruits. Pour la première fois depuis 2007, les U19 entraînés par l’ancien joueur bourguignon Johan Radet (1996-2007) disputent la finale de la Coupe Gambardella. Club le plus titré de la compétition (6) et le plus présent en finale à égalité avec Saint-Etienne (9), la nouvelle génération auxerroise défiera Reims. Avec pour illustres modèles Philippe Mexès, Djibril Cissé et Lionel Mathis, vainqueurs en 1999 et en 2000, ou plus récemment Paul-Georges Ntep, vendu à Rennes cet hiver. Auxerre n’espère qu’une chose : voir ses jeunes redonner vie à un club en perdition. Si possible en Ligue 2.

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