Corruption : Adbelnasser Ouadah se défend et veut contre-attaquer
L’affaire à fait grand bruit ce vendredi dans le microcosme du football français. Les nouveaux soupçons, qui pèsent sur la rencontre Nîmes-Istres comptant pour la 33e journée du championnat de Ligue 2 de la saison dernière après les révélations du Parisien, sont remontés aux oreilles d’Abdelnasser Ouadah. Selon le quotidien, l’ancien milieu offensif de Metz et de Montpellier aurait tenté de corrompre Cyril Jeunechamps, joueur de Istres à l’époque. Une version que Ouadah réfute en bloc : "quand j’ai appris ça, je suis tombé des nues, j’étais mort de rire". Des rires qui ont laissé place à la stupéfaction, vu l’ampleur prise par l’affaire vendredi. "Le journaliste du Parisien m’a appelé, il m’a dit qu’il avait en sa possession un procès verbal de la Commission de discipline de la Ligue… Je découvrais alors toute l’affaire puisque la Ligue ne m’a jamais contacté, ni cherché à m’interroger", nous a-t-il expliqué.
Effectivement, Ouadah a bien contacté Cyril Jeunechamp, qu’il connaît. Mais pas à des fins de corruption. "Oui je l’ai appelé avant la rencontre Nîmes-Istres, mais pour parler d’un événement malheureux qu’il avait vécu. Puis nous avons parlé de football, de tactique et de sa situation. A l’époque (avril 2014, ndlr), il arrivait au bout de son contrat en juin et ses dirigeants ne lui avaient toujours rien proposé. Je lui ai dit que Nîmes pouvait être intéressé. J’ai eu vent de cet intérêt en parlant avec des actionnaires au club que je connais. Mais, je n’ai pas tenté de le corrompre, ni même proposé un futur contrat comme l’affirme Le Parisien. Je ne suis pas dirigeant de Nîmes".
L’intervention décisive de Jeunechamp
Abasourdi, Ouadah est néanmoins serein. Car il "n’a rien à se reprocher", martèle-t-il. Mais aussi car Cyril Jeunechamp, lui-même, a tenu à démentir les propos du Parisien. Sur RMC ce vendredi, le joueur, qui a prolongé à Istres, a donné sa version. "À deux jours du match, un copain, Nasser Ouadah, m’appelle et me dit connaitre les repreneurs de Nîmes et qu’ils sont intéressés pour une venue l’année suivante, en cas de maintien. Je lui dis : ‘Je suis encore sous contrat avec Istres jusqu’au mois de juin. Je finis la saison et on verra bien’. La discussion s’est arrêtée là. À aucun moment, on ne m’a demandé de lever le pied. On parlait de Nîmes avec le président et je lui ai parlé de ça. Peut-être qu’il a interprété ça différemment. Je n’ai jamais dit qu’il m’avait demandé de lever le pied. Personnellement, avec moi, il n’y a pas d’affaire".
"Mon meilleur avocat, ça été Cyril Jeunechamp, déclare Ouadah, il a toujours été droit dans ses pompes, s’il y avait eu quelque tentative de ma part, il l’aurait dit. Depuis le 1er janvier 2014, il était libre de s’engager où il voulait, je n’ai rien fait de mal. Merci à lui d’avoir démenti.
Contre-attaque
La "longue journée" de vendredi a obligé Nasser Ouadah a réagir. "Je veux monter au créneau, je n’ai pas envie d’avoir des préjudices à cause de cette affaire. Toute personne qui mettra en cause mon honnêteté et mon intégrité aura désormais à faire avec mon avocat M. Reïss", assure-t-il. Dans son viseur ? Le Parisien, mais aussi le président de Istres, Henry Cremadès dont il n’a guère goûté les propos de vendredi dans le quotidien. Cremadès y évoquait, après avoir revu la rencontre en vidéo, "des choses bizarres". "Henry Cremadès m’a appelé hier (vendredi, ndlr). Il m’a dit qu’il ne me remettait pas en cause et qu’il ne me citait pas. Il m’a dit que son club était victime et qu’il espérait une compensation financière ou une réintégration en Ligue 2. Dans le même temps, j’apprends qu’il veut vendre son club. Est-ce que ce n’est pas mieux de le vendre en Ligue 2, plutôt qu’en National ? Je pose la question…".
Pour Ouadah, la rencontre Istres-Nîmes n’a rien de truqué. "Istres doit gagner ce match 9 fois sur 10, mais comme le dit président dans Le Parisien, ‘une erreur d’un gardien ou d’un défenseur, ça arrive dans le football’. De plus, entre la 31e et la 38e journée la saison dernière, Istres avait perdu sept fois et fait un nul. Cremadès essaye de se raccrocher à cette histoire…". Désormais, Abdelnasser Ouadah attend la suite. "Si la Ligue ou la police veut m’appeler, pas de problème. Je suis serein. On a fait une montagne de cette histoire, mais elle va accoucher d’une souris. Même pas, d’une puce".
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