Damien Comolli, un globe-trotter à la présidence du Toulouse FC
Son nom était apparu ces dernières semaines dans les médias en sa qualité de représentant français du fonds d'investissement américain RedBird capital Partners, qui a officiellement racheté 85% du TFC lundi. Mais Damien Comolli, 47 ans, a déjà beaucoup voyagé depuis deux décennies. "Quand on reprend un club, on accepte les drames, les joies, les responsabilités", disait-il récemment à l'AFP. Avec Toulouse, il sera servi: bon dernier de Ligue 1 au moment de l'interruption anticipée de la saison pour cause de coronavirus, le club de la Ville rose a été relégué en Ligue 2 alors qu'il évoluait dans l'élite depuis 2003.
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"C'est un pro qui connaît la planète football, dur mais loyal"
La carrière de Damien Comolli, c'est d'abord l'histoire d'une longue collaboration avec Arsène Wenger. Il le suit de Monaco à Nagoya, au Japon, puis à Arsenal, où le coach alsacien est nommé entraîneur en 1996. En 2004, le protégé de Wenger prend son envol en devenant directeur sportif de l'AS Saint-Etienne, à seulement 32 ans. Peu après, les Verts recrutent Frédéric Piquionne, Pascal Feindouno, Zoumana Camara, des joueurs qui vivront certaines de leurs plus belles années dans le Forez.
Comolli s'y distingue par son sens des négociations. "C'est un pro qui connaît la planète football, dur mais loyal", résume auprès de l'AFP Frédéric Guerra, agent de nombreux joueurs de L1. Après une saison que les Verts, entraînés par Elie Baup, aient terminé au 6e rang alors qu'ils visaient le maintien, Damien Comolli retourne à Londres, nommé directeur du football à Tottenham. Le dirigeant aux fines lunettes y passera trois années. Deux très bonnes premières saisons, conclues sous la direction du Néerlandais Martin Jol par deux cinquièmes places de Premier League, une troisième plus difficile, le club de Londres terminant seulement 11e.
Après un recrutement manqué à l'été 2008, retour à Saint-Etienne pour le directeur sportif. Aux côtés d'Alain Perrin d'abord, puis à partir de décembre 2009 de Christophe Galtier, il vit là une période difficile: Saint-Etienne termine deux fois 17e de Ligue 1, bien loin de la belle époque des Verts.
Une nouvelle étape en Angleterre avant la Turquie
Au lendemain de sa démission du club stéphanois en novembre 2010, il trouve un point de chute prestigieux en rejoignant Liverpool. "La meilleure équipe du monde", dira-t-il à l'AFP. Sur les rives de la Mersey, ce dirigeant converti aux nouvelles méthodes de gestion, comme l'analyse de données, est nommé directeur de la stratégie du football par le tout nouveau propriétaire des Reds, l'homme d'affaires américain John Henry.
Liverpool entame alors la (courte) ère Roy Hodgson. Faute de résultats, le coach anglais ne restera que six mois au club, remplacé en janvier 2011 par Kenny Dalglish. Aux côtés de l'Ecossais, Comolli prend de l'importance, nommé en mars directeur du football. "Dans le peu de temps dont Damien (Comolli) a disposé depuis son arrivée au club, il nous a grandement impressionné par sa connaissance de ce sport, son éthique de travail et sa vive intelligence", assure alors John Henry dans un communiqué.
C'est sous sa responsabilité qu'est négociée, notamment, l'arrivée à l'hiver 2011 de Luis Suarez, de même que le départ pour Chelsea de Fernando Torres. Mais, là encore, les résultats tardent à arriver. Liverpool termine 6e de Premier League en 2011 puis 8e en 2012, quelques mois après le départ en avril de Damien Comolli pour raisons familiales.
Après quelques années loin des postes à responsabilités, il arrive à l'été 2018 en Turquie, à Fenerbahçe. Il démissionne en janvier 2020, sur fond de tensions avec les supporters et la direction du club stambouliote, avant de rebondir à Toulouse comme président. Un nouveau rôle mais un cadre connu pour ce globe-trotter de retour dans le midi de la France, non loin de sa ville natale de Béziers.
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