Didier Tholot : "Pau, une vraie chance pour moi en France"
Comment s’est concrétisée votre venue au Pau FC ?
Didier Tholot : "Après Nancy, j’avais décidé de couper pendant quelque temps avec le foot pour revenir m’installer dans la région bordelaise, faire construire et profiter de mes enfants. J’ai eu la chance d’avoir deux propositions ces dernières semaines: l’une en Suisse (à Sion, NDLR) très intéressante financièrement, et celle de Pau, pas très loin de chez moi et de ma famille. J’ai privilégié Pau, un club à taille humaine, et ses dirigeants avec lesquels j’ai un très bon feeling depuis longtemps. Je leur avais même filé un petit coup de main avant d’aller à Nancy. Maintenant, même si les rapports humains sont bons, je sais que je serai avant tout jugé sur les résultats. En tout cas, c’est un challenge intéressant. Pas facile mais intéressant."
Comment avez-vous vécu cette période d’inactivité, entre chômage et confinement ?
DT : "Pas trop mal. Au départ, faire un break était mon choix. J’ai même refusé des sollicitations les premiers mois en prenant le risque que le train ne repasse plus après, mais j’avais vraiment besoin de m’aérer l’esprit. Ensuite, avec la pandémie, je n’ai pas eu trop la tête à penser au foot et au fait que je n’avais pas de club. Il y avait des choses beaucoup plus graves qui se passaient autour de moi. Avec la maison que je venais de finir de construire et le jardin dont j’ai pu profiter, je me suis même senti privilégié, comparé à beaucoup d’autres. Je n’ai pas eu à me plaindre."
"Je signe de suite pour un maintien le plus rapide possible !"
En raison de l’arrêt prématuré du championnat, le club n’a pas trop eu la possibilité de fêter son accession à la Ligue 2, vous pensez vous rattraper avec le maintien ?
DT : "C’est bien sûr l’objectif que l’on s’est fixé. Je veux aider ce club à se construire, se structurer et se pérenniser en Ligue 2. On a des petits moyens (autour de 7 millions de budget la saison prochaine en Ligue 2, NDLR) et il va falloir se montrer malins. Mais je signe de suite pour un maintien le plus rapide possible ! On va garder un noyau dur ayant participé à la montée, et recruter six ou sept joueurs pour le renforcer."
Vous êtes plutôt favorable à une Ligue 2 à 20 ou 22 clubs ?
DT : "Je suis partisan d’une Ligue 2 à 20 clubs. 22, ce serait illogique vis-à-vis de la Ligue 1 et du monde amateur."
"La loyauté paye rarement"
Comment expliquez-vous avoir mieux réussi en Suisse (deux coupes nationales avec le FC Sion) qu’en France en tant qu’entraîneur jusqu’ici ?
DT : "Je ne sais pas. En tout cas, avec Pau, j’ai l’occasion de prouver, peut-être une dernière fois en France, que je peux être reconnu dans mon travail d’entraîneur. Enfin, si je réussis, ce sera pas la dernière ! (Rires). On va plutôt dire que c’est une vraie réelle chance de montrer ce dont je suis capable. Et de rebondir."
Vous avez eu quelques expériences malheureuses en France, notamment à Bastia ?
DT : "J’étais l’adjoint de Claude Makélélé (en 2014) et on m’a proposé son poste quand il a été limogé. J’ai refusé parce que ce n’est pas dans mes principes de vie, et je n’aurais pas été bien dans ma tête et mes baskets en acceptant. Je suis peut-être passé à côté d’opportunités pour ces raisons mais je n’en garde aucun regret. Ce qui est sûr, c’est que dans ce métier, la loyauté ne paie pas souvent. Et même rarement."
Avec Pau, vous récupérez la meilleure attaque de National (43 buts inscrits avant l’arrêt du championnat), ça doit faire plaisir à l’ancien avant-centre que vous êtes ?
DT : "Bien sûr ! Surtout qu’à Nancy, c’était le secteur qui me posait le plus de problèmes. On avait même dû attendre le huitième match de la saison pour inscrire notre premier but... Bon après, il faut rester vigilant, ce n’est parce que Pau a beaucoup marqué en National que ce sera la même chose en Ligue 2. Il y a un fossé important entre les deux divisions mais j’espère voir la saison prochaine un football qui pétille, avec des joueurs qui croquent la vie et prennent du plaisir sur le terrain."
"Il y a quelque chose à faire ici"
Pau est plutôt connu comme une terre de rugby et de basket. Vous pensez que le football peut y trouver sa place ?
DT : "Ça frétille! Il commence vraiment à y avoir des supporters, de l’engouement pour le club. Je sens qu’il y a quelque chose à faire ici."
En tant qu’ancien Girondin, comment vivez-vous la crise que traverse le club actuellement ?
DT : "Mal, forcément. Quand on évoque les Girondins, je préfèrerais parler football, projet de jeu et ambition plutôt que de problèmes avec le propriétaire, les supporters... Ce club est vraiment en plein marasme et ça me peine."
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