Football : "La Ligue 2 se retrouve un petit peu prise au piège de cette programmation défavorable", estime un économiste du sport

"La Ligue 2 se retrouve un petit peu prise au piège de cette programmation défavorable", estime Christophe Lepetit, économiste du sport au Centre de droit et d’économie du sport de l’université de Limoges, sur franceinfo, mardi 20 août, au lendemain de l'interruption du match entre le FC Metz et le SC Bastia. Des supporters ont perturbé la rencontre en lançant des centaines de balles de tennis sur la pelouse du stade Saint-Symphorien de Metz. Certains ont déployé des banderoles où était écrit "le foot, c'est le week-end", "beIN Sports tueurs d'ambiance" et "beIN Sports détruit le foot populaire". Des slogans qui visent directement le nouveau diffuseur du championnat.

Pour Christophe Lepetit, "on peut comprendre que les fans de Ligue 2 préfèrent avoir des rencontres programmées le week-end, notamment le samedi en fin de journée ou le dimanche, plutôt que le vendredi soir puisque c'est un horaire qui n'est pas propice pour que les fans se rendent au stade". Mais l'économiste du sport affirme que les "modalités" employées par les supporters en colère "ne sont pas les bonnes". En effet, "dégrader du matériel ou risquer de faire encourir une sanction à son club, notamment le FC Metz qui est déjà sous le coup de quelques sanctions, c'est un peu contreproductif", poursuit-il.

Une "conséquence collatérale" des négociations pour la Ligue 1

Le nouveau diffuseur a changé les horaires des matchs de Ligue 2, car il a "beaucoup d'autres droits sportifs à exploiter" et voulait "éviter une forme d'embouteillages d'avoir la Ligue 2 qui se retrouve confrontée avec d'autres droits, comme des compétitions européennes, qui sont diffusées le samedi et/ou le dimanche", d'après Christophe Lepetit.

C'est aussi "une conséquence un peu collatérale de la négociation pour les droits de la Ligue 1 qui a tardé", ajoute l'économiste du sport. Il appelle les supporters à "trouver la bonne façon de faire entendre cette colère-là et nouer des discussions avec la LFP et avec beIN Sports", même si "ça sera forcément un peu compliqué".

"Il faut essayer de trouver une solution, une porte de sortie, à cette difficulté, parce que tout le monde a intérêt à ce que la Ligue 2 soit bien exposée", estime le spécialiste. Selon lui, il est important que "beIN Sports puisse contribuer financièrement, à travers les droits qu'il paye à la LFP, mais aussi mette en valeur le championnat pour avoir un produit et une compétition de meilleure qualité".