Le Mans au bord de l'abîme
Face au risque imminent de dépôt de bilan, M. Legarda, président depuis 2003 et actionnaire majoritaire, avait accepté le 27 mars de céder ses parts pour un euro symbolique aux futurs repreneurs - le groupe multinational Veolia, spécialisé dans le traitement des eaux et déchets et dans le transport, qui devait apporter 3 millions d'euros, et des investisseurs locaux (2 M EUR). Or, depuis, ce projet de reprise est resté lettre morte et aucune annonce n'a été faite à ce sujet.
La mairie a repris les choses en mains en confiant le dossier à un homme d'affaires, Claude Hervé, avec la charge de fédérer de nouveaux investisseurs autour de lui. Ceux-ci auraient d'ailleurs dernièrement fait de nouvelles propositions au président et au conseil d'administration, avec de nouvelles conditions, pour un changement de mains du club. Propositions qui ressemblaient fort à un ultimatum. Les repreneurs potentiels disent donc attendre mardi la suite donnée à ces propositions pour que la situation puisse se décanter.
Or, les actionnaires actuels du club, de leur côté, attendent aussi un engagement clair de Claude Hervé, refusant pour l'heure de lui signer une promesse de vente. "Il appartient à M. Hervé d'indiquer clairement désormais si lui-même ou les investisseurs qu'il déclare avoir trouvés sont prêts à mettre les moyens de nature à assurer la pérennité du club", a écrit M. Legarda samedi dans un communiqué, où il affirme que l'entrepreneur est "dans l'incapacité absolue de démontrer qu'il peut respecter l'engagement de l'investisseur de ne pas créer de passif supplémentaire pour Le Mans FC."
Une bataille d'arguments
La position ambigüe du président dont on ne sait plus s'il veut ou non se défaire du club, a entraîné une réaction des collectivités locales. Le maire de la ville, Jean-Claude Boulard, a contre-attaqué en considérant "comme inadmissible le doute porté sur la parole de Claude Hervé". Ce dernier a mobilisé "les fonds permettant d'assumer le paiement du solde des salaires des personnels du club pour février" et dégagé "les moyens financiers pour assurer le coût du match Le Mans-Tours vendredi, dont le club avait faute de moyens, annoncé l'annulation", a souligné l'élu, assurant que "les investisseurs rassemblés autour de Claude Hervé ont confirmé leurs engagements".
Une situation urgente
La décision du conseil d'administration sera donc scrutée avec intérêt dans la Sarthe, avec d'un côté un nouveau pool d'investisseurs qui se disent près à intervenir pour assurer les salaires de mars et préparer le match contre Istres, et de l'autre l'équipe sortante, de plus en plus méfiante, qui affirmait il y a deux jours qu'une nouvelle offre était "en cours".
Le club est confronté à un déficit de 7,5 millions d'euros, d'après ses dirigeants. Ce chiffre est largement sous-évalué selon M. Hervé, qui mène un audit des comptes. Selon une source proche du dossier, en l'absence d'une reprise rapide, dans la situation actuelle, le club a besoin de près d'un million d'euros par mois pour finir la saison.
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