Le Mans, Orléans et Boulogne en salle d'attente
Faute de Roland-Garros en ce mois de mai Porte d’Auteuil, c’est du côté des instances du football français qu’on passe son temps à se renvoyer la balle du fond du court et difficile de savoir comment va se conclure cet échange qui dure. Lors d’un premier comité exécutif le 11 mai dernier, la FFF validait les montées de Pau et Dunkerque en Ligue 2, renvoyant à la LFP la responsabilité de définir le format de la compétition (à 20 ou 22 clubs) tout en restant "très vigilante quant aux décisions qui seront prononcées et qui devront être en cohérence avec celles déjà prises concernant les différents championnats nationaux et professionnels."
Au travers de cette formulation, la FFF laissait déjà transparaître son hostilité à un passage de la Ligue 2 à 22 clubs, qui n’entraînerait, de facto, aucune descente, contrairement à ce qu’il se passe en Ligue 1 et dans toutes les autres divisions. Or, à l’issue d’un vote lors de l’AG de la LFP le 20 mai, 57% des clubs professionnels se prononçaient pour une Ligue 2 à 22 clubs la saison prochaine...
Retour à l'envoyeur, Boulogne à l'affût
Une "première victoire" pour Le Mans et Orléans, clubs concernés en principe par la relégation, et une lueur d’espoir pour Boulogne-sur-Mer, 3e de National, mais le passing-shot de la LFP n’a pas eu raison de la FFF qui doit maintenant en théorie conclure le point au filet lors d’un nouveau comité exécutif. Et son président Noël Le Graët, interpellé par Olivier Sadran, patron du relégué Toulouse FC sur la notion d’équité sportive entre Ligue 1 et Ligue 2, n’a pas manqué l’occasion de réaffirmer très vite son hostilité à ce projet de L2 à 22 clubs, qui provoquerait selon lui des problèmes au niveau du calendrier et fragiliserait les décisions déjà prises.
"Ma position reste ferme. La fédération doit donner une image solide, même si elle ne peut pas faire plaisir à tout le monde", martelait encore le président de la FFF à l’issue du vote de l’AG de la Ligue. Autrement dit, Le Mans et Orléans ne sont pas encore assurés de sauver leur peau en Ligue 2. Ils seraient même relégués de facto en cas de maintien par la Fédération d’une L2 à 20 clubs.
Mais plus que le problème de calendrier surchargé que poserait une Ligue 2 à 22 (déjà solutionné en partie par la suppression de la Coupe de la Ligue qui libère plusieurs dates), c’est l’absence totale de relégation vers le National qui semble vraiment contrarier l’instance fédérale et son président.
Règlementairement en effet, la FFF est tenue de faire respecter le principe d’au moins une descente par division. C’est sur ce point que Boulogne-sur-mer joue son va-tout. S’estimant lésé par l’absence de barrage (qui l’aurait en principe opposé à Niort, 18ème de L2), le club nordiste, 3e de National au moment de l’arrêt du championnat, se verrait bien ainsi prendre la place d’Orléans, 20de et dernier de Ligue 2 en cas de passage à 22.
Dans un communiqué publié le 21 mai, l’US Boulogne Cote d’Opale militait activement pour "ce schéma qui aurait l’avantage d’être en parfaite cohérence avec l’ensemble des décisions prises jusqu’alors par la FFF, tout en étant solidaire puisqu’il permettrait le maintien du 18ème et du 19ème de Ligue 2."
Pas sûr qu’à Orléans, on voit les choses de la même façon. C’est en tout cas lors du prochain comité exécutif de la FFF mercredi que l’on abordera le jeu décisif de ce match devenu interminable. Celui-ci pourrait finalement se conclure sur le terrain judiciaire, à défaut de terre battue.
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