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Ligue 2 - Niort : Des Chamois devenus chats noirs

La chance aurait-elle tourné chez les Chamois niortais? Maintenus miraculeusement en Ligue 2 sans passer par la case "barrages" en raison de la crise sanitaire, le club des Deux-Sèvres (18e au moment de l’arrêt du championnat, avec le même nombre de points que Le Mans, 19e, relégué à la différence de buts) accumule depuis les déboires sur le terrain et en dehors. À l’heure actuelle, il n’a toujours pas disputé le moindre match de préparation.
Article rédigé par Manu Roux
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (JABOUTIER / MAXPPP)

"Chat noir niortais": le compte -parodique- existe déjà sur les réseaux sociaux et, depuis la reprise de l’entraînement des Chamois (nom donné au club de football de la ville dont les "chamoiseries", fabriques de peaux de chamois, furent longtemps l’une des spécialités), il est particulièrement actif. Depuis plusieurs semaines en effet, le club, qui séjourna naguère une saison en D1, l’ancêtre de la Ligue 1 (1987-88), fait beaucoup parler de lui. Mais pas pour ses performances sportives puisqu’à l’heure actuelle il n’a pu disputer aucun match de préparation... Le Chamois niortais FC, dont le regretté Emiliano Sala porta les couleurs en 2013-2014, a d’abord alimenté la chronique des faits divers avec l’interpellation en pleine séance d’entraînement, menottage à la clé, le 11 juillet dernier d’Ibrahima Conté, accusé de faits de violences conjugales par sa compagne. Placé sous contrôle judiciaire après avoir été présenté au parquet de Niort, le défenseur central guinéen sera jugé le 26 novembre prochain.

On ne sait toujours pas à ce jour quel a été l’impact de cet événement - somme toute rarissime dans la vie d’un club de football - sur le groupe pro puisque les deux premiers matches de préparation prévus au programme des Chamois (initialement contre Orléans le 17 juillet et Châteauroux le 22) ont disparu du calendrier d’avant-saison. La raison ? Un cas de Covid-19 a été décelé au sein de l’effectif deux-sévrien entraînant l’annulation des deux rencontres par mesure de précaution.

Débuts retardés pour le nouvel entraîneur Sébastien Desabre

On est même passé tout près d’un troisième faux-départ puisque le FC Bressuire, qui devait accueillir le match Niort-Laval dans son stade samedi prochain a finalement déclaré forfait cette semaine, le club local ne s’estimant "pas en mesure d’assurer la qualité d’accueil que chacun est en droit d’attendre en raison des contraintes liées au respect des mesures sanitaires imposées par décret ministériel." La rencontre devrait quand même bien avoir lieu mais sur le terrain d’entraînement des Chamois, à huis-clos et à condition qu’un deuxième cas de Covid-19 ne soit pas décelé d’ici là lors d’un nouveau test...

Une drôle de première pour le nouvel entraîneur Sébastien Desabre, successeur de Franck Passi sur le banc niortais durant l’intersaison. Le technicien, qui a sillonné le continent africain (il était notamment le sélectionneur de l’Ouganda lors de la dernière CAN) doit commencer à se demander quel marabout ou sorcier vaudou a bien pu jeter son dévolu sur Niort, son premier point de chute professionnel en France... Si d’autres matches de préparation venaient à être sacrifiés, le club de la ville, célèbre pour ses mutuelles, pourrait démarrer le prochain championnat de Ligue 2 sans beaucoup d’assurances dans sa course devenue annuelle pour le maintien.

Plus de matches dans les prétoires que sur les terrains

Les seuls matches récents disputés par le club deux-sévrien l’ont été sur le terrain judiciaire. Et on ne peut pas dire que la réussite ait été, pour l’heure, au rendez-vous. En avril dernier, le Chamois niortais FC a ainsi été condamné par le conseil des Prud’hommes de la ville à verser un total de  600.000 euros à son ancien entraîneur Denis Renaud (450.000) et son ex-adjoint Stéphane Figureau (150.000) pour ruptures abusives de contrats. Le duo avait été licencié en février 2018, un mois seulement après avoir été prolongé pour deux saisons... Le club a fait appel de la décision mais doit quand même s’acquitter dans l’immédiat d’une partie de la somme, l’exécution provisoire du jugement ayant été ordonnée. Et l’avocate du club niortais ne chôme pas en ce moment puisqu’un autre ancien entraîneur des Chamois, Patrice Lair, limogé en décembre 2018, a lui aussi décidé de recourir à la Justice. Défendu par l’ancien secrétaire d’Etat aux sports Thierry Braillard, le technicien conteste l’accusation d’abandon de poste pouvant constituer un motif de licenciement pour faute grave soutenue par le club, justifiant ainsi son renvoi. Une décision sera rendue à la rentrée.

D’ici là, le chat noir niortais pourrait avoir de nouveau quelques croquettes dans sa gamelle... À moins que le mauvais esprit ne finisse par s’éloigner de la Venise verte deux-sévrienne.

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