Ligue 2 : un joueur agressé lors de Bordeaux-Rodez, le match définitivement arrêté

Il devait s'agir d'une soirée de fête au Matmut Atlantique de Bordeaux. Un an après leur relégation en Ligue 2, les Girondins pouvaient retrouver l'élite en cas de victoire, vendredi 3 juin, face à Rodez à domicile. Le spectacle a cependant tourné court après 22 petites minutes de jeu, lors de l'ouverture du score de l'équipe visiteuse, après laquelle le match a été définitivement interrompu. Buteur, Lucas Buades a en effet été bousculé par un supporter des Girondins qui a fait son entrée sur la pelouse.

À première vue anodine, l'agression a provoqué des conséquences chez le joueur "commotionné" comme l'a précisé l'arbitre Nicolas Rainville lors d'une conférence de presse improvisée après le match. Buades n'a ainsi pas été en mesure de reprendre la partie. Après une longue interruption de la rencontre, Nicolas Rainville s'est donc présenté pour annoncer sa décision : match définitivement arrêté. Un acte lourd de sens mais conforme au règlement, comme l'a précisé l'officiel.

"Le joueur a été ausculté par le médecin du club visiteur et du médecin urgentiste de garde. Les éléments sont probants et le joueur ne peut pas reprendre le match parce qu'il est commotionné. En collaboration avec l'équipe de délégués et la LFP, nous avons respecté le règlement, à savoir que le match ne reprendra pas", a précisé l'arbitre.

Une fin de saison incertaine

La situation vient fausser cette 38e et dernière journée de Ligue 2, au cours de laquelle Bordeaux jouait donc la montée, alors que Rodez luttait pour son maintien. En même temps que ces événéments au Matmut Atlantique, les neuf autres matchs de cette dernière levée se poursuivaient. Le match interrompu en raison d'un supporter bordelais, les Girondins seront-ils sanctionnés et auront-ils match perdu ?

"Un rapport sera établi et ce sont les commissions de discipline et des compétitions qui seront maîtres sur ce dossier-là", a précisé Nicolas Rainville. Comme il est indiqué dans le règlement disciplinaire de la LFP, "toute atteinte à l'intégrité physique des acteurs du match, que la rencontre soit ou non arrêtée de manière définitive, est susceptible, pour le club responsable des incidents, d'entraîner un retrait de point(s) au classement de l'équipe dans le cadre d'une compétition en cours ou à venir".

La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), qui se réunira lundi, décidera donc de la marche à suivre. En cas de retrait de points, Bordeaux serait condamné à jouer une saison de plus en Ligue 2 car le club au scapulaire ne pourrait plus dépasser au classement le FC Metz, vainqueur vendredi soir contre Bastia (3-2).

Bordeaux veut rejouer le match

L'autre possibilité est que le match entre Bordeaux et Rodez soit rejoué. Interrogé par La Chaîne L'Équipe, Pierre-Olivier Murat, le président du club de Rodez, a écarté cette hypothèse : "Dans les règlements, je n'ai jamais vu un match rejoué après la fin de la saison. Mais on prendra acte de la décision, on se rangera derrière, quelle qu'elle soit."

En conférence de presse après l'interruption de la rencontre, Gérard Lopez, le président de Bordeaux, s'est lui positionné pour rejouer le match : "Il est clair que j'aimerais que ça se joue sportivement et sur un terrain. Après tout, c'est du foot." Le dirigeant bordelais, qui a annoncé que les Girondins porteraient plainte contre le supporter auteur de l'agression, a également avancé que le club au scapulaire "fera valoir tous [ses] droits, [ses] droits en appel" devant la commission de discipline de la LFP.

Metz et Annecy font aussi les frais de cette sale soirée au Matmut Atlantique. Les Messins espéraient fêter leur montée après leur victoire contre Bastia (3-2). Les Annéciens espéraient, eux, officialiser leur maintien, en fonction du résultat entre Bordeaux et Rodez. Finalement, les quatre clubs - Metz, Bordeaux, Rodez et Annecy - devront patienter jusqu'à lundi et la décision de la commission de discipline pour savoir, avec certitude, quelle suite sera donnée à cette soirée totalement folle.