Malgré les coups du sort, Le Mans promet de revenir
Plusieurs années de Ligue 1, un stade tout neuf, une plongée jusqu'en division d'honneur puis une lente remontée... Cette fois-ci, Le Mans a trouvé le Covid-19 sur son chemin: saison tronquée et relégation en National. Mais le club l'assure, son avenir est parmi l'élite.
Un espoir était né la semaine dernière: l'assemblée générale de la Ligue (LFP) avait accepté le principe d'une Ligue 2 à 22 équipes la saison prochaine, un élargissement qui aurait permis de repêcher Le Mans FC, 19e de L2 au moment de la suspension des compétitions pour cause de pandémie, et Orléans, 20e. Mais la Fédération française de football a rejeté la réforme mercredi. "C'est un nouveau coup de massue", explique à l'AFP le coprésident du Support'R Club, Clément Coulon, 25 ans, qui a accompagné l'équipe sur deux décennies d'un cruel yo-yo.
Des coups durs année après année
Il a connu les années 2000 et l'installation progressive au sein de l'élite du football professionnel, ponctuée aussi de trois demi-finales de Coupe de la Ligue. Des années suffisamment fastes pour que la ville lance en 2009 la construction d'un stade moderne de 25.000 places, pour un coût officiel de 104 millions d'euros. Pas de chance: lors de l'inauguration en janvier 2011, le club est déjà redescendu en Ligue 2. Et en 2013, une liquidation judiciaire le précipite au 6e échelon national.
Grâce à l'entraîneur Richard Déziré, arrivé en 2015, et au président Thierry Gomez, ancien président de Troyes arrivé en 2016, le club remonte, échelon après échelon, jusqu'à ce but à la 97e minute il y a un an en match de barrage retour à Ajaccio qui lui rouvre les portes de la L2. L'engouement est réel, comme lorsque le MMArena refait le plein pour un 8e de finale de Coupe de la Ligue contre le Paris SG (1-4) en décembre. Mais les retrouvailles sont difficiles, et fin février, Richard Déziré, qui n'avait jamais évolué plus haut que le National 3 avant d'officier au Mans, est remercié.
Préparer au mieux la saison prochaine malgré le covid-19
Réginald Ray, ancien attaquant du club, avec lequel il avait été sacré meilleur buteur de D2 en 1998, a alors 11 matches pour redresser la barre. Le premier, le 6 mars à Chambly, se solde sur un frustrant 2-2 alors qu'à 25 minutes de la fin, les Manceaux menaient 2-0 et jouaient à 11 contre 10. Il n'y aura pas de deuxième match pour Ray: la crise sanitaire met fin au championnat et Le Mans, à égalité de points avec Niort mais dépassé à la différence de buts, se prépare à replonger, même si des recours sont encore possibles.
"Aujourd'hui, il faut surtout reprendre de l'énergie et la consacrer au projet du club, pour préparer au mieux la saison prochaine, qui va être une saison compliquée. On va être attendus partout", assure M. Gomez à l'AFP. "C'est la force du sport. On perd un week-end et on est très malheureux mais dès le lundi on se projette sur le week-end d'après pour se préparer à gagner."
Une situation compliquée mais la mobilisation perdure
Cela ne sera pas simple. En effet, le budget de 11 millions d'euros va "au minimum être divisé par deux, sans compter les répercussions négatives du Covid sur cette fin de saison, qui se comptent en plusieurs centaines de milliers d'euros", explique le dirigeant. Première conséquence de la relégation: Réginald Ray a donc déjà refait ses valises jeudi matin...
D'autant que si M. Gomez assure avoir reçu des marques de solidarité des partenaires et des collectivités locales, il est encore trop tôt pour savoir sur quels financements il pourra compter, alors que les conséquences de la pandémie et du confinement pèsent sur tous les budgets. Ainsi, le maire du Mans Stéphane Le Foll (PS) a fait part sur les réseaux sociaux de sa déception mercredi: "J'apporte tout mon soutien au club, à ses dirigeants et aux joueurs." Mais sollicitée par l'AFP, la mairie n'a pas souhaité faire plus de commentaire.
Le club pourra au moins compter sur ses supporters. "On reste mobilisés. On va y aller avec la rage de vaincre, à chaque match. L'objectif, c'est la remontée immédiate. Le projet du club est professionnel", conclut Clément Coulon.
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