Ligue des champions : "Ils ont manqué totalement d'humilité", estime Bixente Lizarazu après la défaite du PSG
"Ils ont manqué totalement d'humilité", a estimé, mercredi 8 mai, Bixente Lizarazu, consultant football de franceinfo après la nouvelle désillusion pour le PSG qui n’a pas réussi à battre Dortmund en demi-finale de la Ligue des champions. Le rêve d'une finale à Wembley s'est donc envolé. Pourtant, avant la rencontre, l’entraîneur espagnol Luis Enrique était sûr de la victoire. "On va gagner", avait-il déclaré en conférence de presse d'avant-match.
"Il a fait le crâneur. À un moment donné ça se paye face à une équipe qui sur les deux manches a gagné la bataille tactique", a expliqué l’ancien international français. Kylian Mbappé "n’a pas été à la hauteur de l'événement non plus", selon Bixente Lizarazu. "Il est complètement passé à côté" de son match. Mais Bixente Lizarazu pointe "la gestion pleine de tension" du cas Mbappé tout au long de la saison au sein du PSG.
Franceinfo : N’y a-t-il pas eu un excès de confiance des Parisiens ?
Bixente Lizarazu : Ils ont manqué totalement d'humilité. Depuis le tirage au sort contre Dortmund, ils avaient la certitude qu'ils iraient en finale. Je trouvais que ça manquait de respect vis-à-vis de Dortmund. Alors que déjà tu as perdu 1-0 et que tu as souffert, Luis Enrique a dit que le seul mot en français qu’il connaissait était : "On va gagner". C’est une attitude de "chulo", c'est un peu faire le crâneur. Il a fait le crâneur. À un moment donné, ça se paye face à une équipe qui, sur les deux manches, a gagné la bataille tactique.
Quelle était cette tactique ?
L'entraîneur de Dortmund a fait quelque chose d'assez simple. Il a défendu très bas pour empêcher justement les attaquants du Paris Saint-Germain de s'exprimer par leur vitesse. Il a bien mis de la densité dans l'axe. Il a fait jouer sur les côtés. Il a fait des prises à deux sur les côtés sur Dembélé et Mbappé. Ça a très très bien marché. Il a empêché Paris de s'exprimer comme ça. Avant ce match-là, on disait que le génie tactique, c'était Luis Enrique.
On a vu que ce n'était pas le cas puisque c'est Edin Terzić qui a gagné cette bataille-là. Ils ont vraiment pris de haut le Borussia Dortmund. Ils ont déjà gagné la Ligue des champions en 1997. Ce n’est pas n'importe qui en coupe d'Europe. Ils ont montré qu'ils avaient aussi un mental d'acier, parce qu'ils ont parfaitement bien réussi à contenir cette équipe du Paris Saint-Germain.
Une équipe qui pourtant ne joue pas les premières places en Bundesliga…
Ils ont une saison paradoxale en étant 5e. C’est une équipe qui devait jouer le championnat et la Ligue des champions, donc ils ont laissé beaucoup d'énergie. Mais pour autant, il y a de bons joueurs dans cette équipe. C’est une équipe qui a la culture européenne, qui sait se sublimer et qui sait garder son sang-froid. Ils l'ont fait. Paris n'a pas su le faire. Luis Enrique est un entraîneur chef, il faut absolument appliquer ses préceptes.
J’ai le sentiment du coup que le jeu du Paris Saint-Germain était beaucoup trop scolaire et que, en appliquant ses préceptes, on a des joueurs qui sont un peu robotiques et qui, à un moment donné, n'arrivent pas à se révolter individuellement. Je ne suis pas très fan de la culture du chef. Les joueurs doivent avoir une forme d'autonomie. J’ai vu des élèves appliqués, mais ça n'a pas fonctionné contre Dortmund.
Comment jugez-vous le match de Mbappé ?
Il est complètement passé à côté. Il rate sa sortie parce que, évidemment, on attendait qu'il fasse un gros match qu’il qualifie le Paris Saint-Germain pour la finale de la Ligue des champions. Mais là aussi, on peut s'interroger sur la gestion de Mbappé tout au long de la saison. Ça a été une gestion pleine de tension. Il a été mis de côté en début de saison. Luis Enrique a dit qu'il était un joueur comme un autre. À un moment donné, ça se paye dans les deux sens. Mbappé n'a pas été à la hauteur de l'événement non plus.
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