Alerte rouge pour Manchester United
Edifiant. Des six premiers au classement de la Premier League, Manchester United, avec seulement 20 buts inscrits, présente la moins attaque, derrière Leicester (32), Manchester City (30), Arsenal (27), Tottenham et West Ham (25). Pas glorieux pour des Red Devils réputés, jusqu'à un passé récent, pour leur capacité à enfiler des pions comme les supporters, des fish and chips à la sortie d'Old Trafford. Autre indice inquiétant pour les fans des Red Devils, cette récente étude de la BBC concernant le rendement offensif de l'équipe. Lors de la saison 2012-2013, la dernière sous l'ère Alex Ferguson, après 14 journées de championnat d'Angleterre, ManU cumulait 229 tirs, dont 84 cadrés pour 33 buts plantés. Deux saisons plus tard, avec Louis van Gaal aux commandes, c'est nettement moins séduisant au même "temps de passage" : 146 tirs seulement, pour 53 cadrés et donc 20 buts en tout et pour tout !
Van Gaal sur la sellette
L'ancien adjoint de Ferguson, le Néerlandais Rene Meulensteen, ne cache pas son agacement devant le jeu proposé par le Manchester United actuel : "Six Alex était clair, le succès était indispensable ici. L'équipe devait tout le temps gagner ses matches, remporter le maximum de trophées, mais nous avions l'obligation de distraire les fans !" En creux, le technicien batave concède que ce n'est plus le cas. Certains n'hésitent pas a baptisé l'équipe actuelle de "boring ManU" (ennuyeux Manchester United). Et non des moindres ! D'anciens joueurs ruent dans les brancards, comme Michael Owen : "MU est juste une équipe défensive avec quelques attaquants, mais qui ne reçoivent aucun soutien." Les clés du jeu confiées à Juan Mata ne convainquent personne et lorsque Louis van Gaal affirme que "Manchester domine", l'ancien entraîneur de l'Ajax et du Barça est en total décalage avec le ressenti des supporters, mais aussi des spécialistes outre-Manche.
Sur le banc, Ryan Giggs, l'homme aux 963 matches sous la tunique mancunienne, devenu adjoint de van Gaal, ne bronche pas. Mais le Gallois est-il encore en phase avec son boss ? La dernière prestation, samedi dernier à Old Trafford, contre West Ham (0-0) l'a certainement contrarié. A la 74e minute, les "Attack ! Attack ! Attack !" qui se sont élevés dans le ciel, depuis les travées du "Théâtre des Rêves", en disaient long sur le ras-le-bol des supporters. La tactique stricte imposée par le technicien néerlandais déboussole l'ensemble et inhibe les attaquants. Seul point positif : la défense tient le choc (10 buts seulement encaissés). Mais, devant, ça ronronne... Après des débuts corrects, Memphis Depay et Anthony Martial n'ont plus le même rendement pour porter le danger devant. Paul Scholes ne s'est d'ailleurs pas gêné pour critiquer l'attitude de l'international français, donnant l'impression de ne pas être concerné par les résultats, à qui le club a pourtant fait un pont d'or l'été dernier. "Cela n'a pas l'air de le déranger !", s'offusque le rouquin, ancien mythe au milieu de terrain des Red Devils.
Rooney boite bas
Pour le déplacement de la dernière chance en Allemagne, pour y défier le VfL Wolfsburg, Manchester United joue également de malchance. Outre le probable forfait de Marcos Rojo, qui s'est démis l'épaule à l'entraînement, et celui de Morgan Schneiderlin, touché à la hanche, le club anglais devra probalement se passer aussi des services de Wayne Rooney. Victime d'une "nasty injury" (blessure sévère) à la cheville, le capitaine des Red Devils va cruellement manquer à un groupe à la recherche de charisme. "Son état s'est empiré, admet Louis van gaal en personne. Nous devons lui laisser du temps pour que sa cheville se solidifie. Wayne reçoit les soins nécessaires au niveau de sa rééducation." Dommage pour l'attaquant anglais qui aurait pu disputer à cette occasion son 500e match officiel sous le fameux maillot rouge.
Dans ce groupe B de Champions League, ManU est en position inconfortable au classement : deuxième derrière son adversaire du jour (9 points contre 8), l'équipe mancunienne n'a surtout qu'une longueur d'avance sur le PSV Eindhoven qui reçoit, dans le même temps, un CSKA Moscou déjà éliminé dans cette C1. Lors de ses deux sorties à l'extérieur, United s'est contenté d'un nul en Russie (1-1), agrémenté d'une défaite à Eindhoven (1-2). Pas très rassurant. Seule éclaircie : le résultat du match aller contre les "Loups". Manchester United avait dominé, mais péniblement, Wolfsburg (2-1), après avoir inversé la tendance contre des Allemands qui avaient ouvert le score. Mata et Smalling avaient ensuite sauvé la mise. Mais, déjà à l'époque, l'édifice mancunien semblait bien fragile.
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