Anthony Lopes, un casse-cou fort dans sa tête
Du côté de Lyon cette saison, on assiste parfois à une véritable partie de bonneteau. Quand Tolisso va mieux, c'est Lacazette qui flanche. Lorsque Lacazette revient en forme, c'est Ferri qui passe au travers. Ferri de nouveau dans le bon tempo et c'est Tolisso qui disparaît des écrans radars... Difficile de s'y retrouver. Au milieu de cet effectif tourmenté, ce vestiaire que Jean-Michel Aulas a récemment qualifié de "compliqué (doux euphémisme !), un joueur se comporte avec un réel professionnalisme, sans se plaindre. Ou presque. Il s'agit du gardien de but Anthony Lopes, remarquable, comme par hasard, à chacune de ses prestations. Et, même si la défense rhodanienne ne donne pas toujours des signes de parfaite étanchéité, elle ne prend pas énormément de buts. Sept buts encaissés en onze matches de Ligue 1, il y a plus laid. Un bilan qu'elle doit beaucoup à son portier franco-portugais. Dans une récente interview à "Lyon Capitale", son prédécesseur dans le but de l'OL, Grégory Coupet, n'a pas été avare en éloges, même s'il voudrait que son successeur prenne plus de responsabilités : "Ce que j'adore chez lui, c'est qu'il ne recule pas, il avance tout le temps. Mais, s'il doit prendre une autre dimension et progresser, c'est au niveau du leadership. Je ne le vois pas assez remuer ses troupes !"
Prolongation à l'OL
Pourtant, l'été dernier, Anthony, qui a débuté à l'OL dès l'âge de 10 ans, n'a pas hésité à pousser un coup de gueule. Après la piètre démonstration de Lyon lors du Trophée des Champions, perdu à Montréal contre le PSG (0-2), le protégé de Joël Bats s'était permis de mettre les crampons dans le plat : "Lorsqu'on est à l'OL, on se doit de mouiller le maillot." Le natif de Givors (25 ans) ne cachait plus son agacement devant le comportement de certains de ses potes, visiblement plus concentrés sur une réévaluation de salaire ou clairement l'esprit ailleurs par l'attrait d'un éventuel transfert juteux à l'étranger. Lui aussi aurait pu céder aux sirènes, notamment celles de la Liga. Des rumeurs l'envoyaient, début juillet, vers le FC Valence. Club très proche de son agent, le sulfureux Jorge Mendes. C'était allé un peu vite en besogne et, finalement, Anthony Lopes a prolongé son contrat à Lyon. Très vite, par respect pour des couleurs qu'il vénère ("Vraiment, ça ne me dérangerait pas de faire toute ma carrière ici"). Tout ceci afin de ne pas se laisser polluer par les mirages lucratifs d'un mercato qui a ébranlé tout l'édifice lyonnais.
Fracture des vertèbres
Spectaculaire dans ses interventions, le gardien gone a payé un lourd tribu à ses exploits dans sa cage. Déjà victime de fractures aux deux péronés par le passé, dans son style kamikaze, il s'est aussi gravement blessé aux vertèbres en novembre 2013. Plusieurs semaines dans un corset ne l'ont guère vacciné. "Oui, il faut être un peu fou quand on est à ce poste, admet-il aisément. Il faut être capable de mettre les mains là où d'autres ne mettraient pas les pieds. J'aime bien aller au contact, montrer que je suis là. Cela fait partie de mes qualités." Malgré cette fracture au niveau de la colonne vertébrale, le partenaire de Cristiano Ronaldo en sélection portugaise n'a rien perdu de sa vista : "Cette blessure ne m'a pas freiné. Elle m'a plutôt endurci." Ancien gardien de but, Elie Baup est tombé sous le charme d'un garçon certes casse-cou mais réfléchi : "Il a un tel sens de l'anticipation, une telle qualité de jeu au pied ! Il met les attaquants adverses en difficulté par son agressivité, dans le sens où il est conquérant, offensif sur le ballon." Les buteurs du Zenit sont prévenus, Hulk et Dzyuba en tête.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.