Atletico Madrid-Real Madrid : duel de fortes têtes
Godin-Ramos, fortes têtes
Diego Godin et Sergio Ramos sont de la même race, celle des défenseurs solides comme des rocs et impériaux dans les airs. Le défenseur uruguayen doit encore penser à sa tête lobée en finale de la dernière Ligue des Champions. Elle avait permis aux hommes de Diego Simeone de rêver jusqu'à cette maudite troisième minute du temps additionnel (5 minutes au total) et l'égalisation, toujours de la tête, de Sergio Ramos. Les deux défenseurs seront encore des acteurs prépondérants de ce nouveau derby de Madrid, le septième déjà cette saison après la Supercoupe d'Espagne, le quart de finale de Coupe d'Espagne et les deux rencontres de Liga. Ils se retrouvent pour une revanche dans le ciel de Madrid au stade Vicente-Calderon. Si Diego Godin marque moins que Ramos cette saison (4 buts contre 6), ses buts "comptent".
C'est lui qui avait inscrit le but du titre l'an dernier face au FC Barcelone (1-1), c'est aussi lui qui avait envoyé l'Uruguay en 8e de finale de la Coupe du monde au Brésil l'été dernier (1-0). Godin et Ramos, deux combattants avec un avantage pour l'Uruguayen qui avait terminé avec un nez cassé le dernier derby remporté 4-0 par les Colchoneros. "Nous leur sommes passés dessus, dans tous les sens du terme, littéralement", avait-il résumé. Défensivement, les deux hommes auront également du travail puisque Godin croisera dans sa zone la meilleure paire d'Europe Benzema et Ronaldo (14 buts à eux deux), alors que Sergio Ramos et ses coéquipiers devront contrer la réussite offensive de l'Atletico sur coups de pieds arrêtés. En Liga, les Colchoneros ont marqué plus d'une vingtaine de buts sur ces phases, meilleur total d'Espagne.
Koke et Gabi, Kroos et Modric: lanceurs alertes
Godin et Ramos ont pour eux leur détente et leur timing, mais ils ont aussi des passeurs décisifs de haute volée. Luka Modric et Toni Kroos pour l'Espagnol, Gabi et Koke pour l'Uruguayen. Passés maîtres ès passes décisives, ils sont les parfaites rampes de lancement pour leurs coéquipiers. C'est Luka Modrid qui avait servit Sergio Ramos pour l'égalisation en finale de C1. Lui et les autres par leurs centres Grâce à la précision de leurs lancers sur corner ou coup franc, ces quatre tireurs alimentent leurs partenaires en passes décisives. Mardi, il faudra en particulier suivre le duel Koke-Modric : ces deux milieux tout-terrain ont été blessés cet hiver et leur absence a pesé sur le rendement de leurs équipes respectives.
Après la blessure de Koke lors du derby début février, l'Atletico a signé une seule victoire en six matches. Et sans Modric, absent quatre mois et de retour seulement depuis mi-mars, le Real a perdu pied et abandonné sa place de leader de Liga au FC Barcelone. Mais dans le domaine des remises en jeu, l'"Atleti" semble avoir également développé une botte secrète : à Cordoue (2-0) début avril, c'est un long lancer en touche de Jesus Gamez qui a permis à Saul de marquer. Et le même Gamez a récidivé samedi à Malaga sur le premier des deux buts d'Antoine Griezmann (2-2). Une piste pour mardi ?
Oblak-Casillas, gardiens des airs
L'an dernier le duel de la finale de la C1 opposait Thibaut Courtois à Iker Casillas. Cette année, le Belge est retourné garder les buts de Chelsea. Il a été remplacé par le Slovène Jan Oblak arrivé pour 16 millions d'euros en provenance de Benfica. Aussi jeune que Courtois (22 ans), il livrera un duel à distance avec la légende "San Iker". L'expérience de l'Espagnol reste sans égale, mais Oblak a aussi disputé une finale européenne au printemps 2014 : avec Benfica, il s'était incliné aux tirs au but en finale de l'Europa League contre Séville (0-0, 4 t.a.b. à 2). Décrié à son arrivée à l'Atletico, tant pour le prix de son transfert que pour un premier match raté (défaite 3-2 contre l'Olympiakos), le Slovène a profité de la blessure de Miguel Angel Moya pour s'imposer. Et plusieurs parades spectaculaires ont achevé de séduire le Calderon.
Iker Casillas, lui, a repoussé la concurrence de Kaylor Navas mais ne retrouve le niveau qui a fait de lui le meilleur gardien du monde que par intermittence. Tout le monde a en tête sa sortie hasardeuse sur l'ouverture du score de Godin en finale l'an dernier, ou encore son match raté lors du derby retour en Liga (0-4). Son point faible reste le jeu aérien, mais ses multiples arrêts décisifs mercredi le Rayo Vallecano (2-0) ont montré qu'il restait fort mentalement, malgré les critiques récurrentes. "Casillas a la peau dure et c'est un grand professionnel", a assuré vendredi son entraîneur Carlo Ancelotti. Il devrait être mis à contribution dans l'antre de Calderon où le Real reste sur trois défaites toutes compétitions confondues.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.