Bayern Munich-PSG : après une énième déception européenne, quelle fin de saison pour Paris ?
Chaque année, le Paris Saint-Germain tente de pousser son rocher jusqu'en haut de la montagne, et finit par dévaler la pente. Eliminé des les huitièmes de finale de la Ligue des champions par le Bayern Munich (0-1, 0-2), mercredi 8 mars, le club de la capitale a rangé au placard ses ambitions de sacre européen dès son premier rendez-vous crucial de la saison. Alors qu'il lui reste encore trois mois de compétition, le PSG n'a plus que la Ligue 1 à jouer, un championnat qu'il se doit de gagner, qui est un devoir avant d'être un objectif.
Comme lors de l'avant-match, Christophe Galtier a refusé d'acter l'échec de la saison parisienne en conférence de presse : "On va faire en sorte d'aller chercher le titre de champion. Il ne faut pas minimiser les choses. Je laisserai les gens juger si c'est une mauvaise saison si nous ne sommes que champions". Confortablement leader avec huit points d'avance sur Marseille, à douze journées de la fin, Paris n'a certes pas fini le travail, mais le peu de suspense empêche d'imaginer un printemps alléchant. Sur le plan strictement sportif, c'est peut-être le cas, mais d'autres chantiers importants sont à poursuivre.
Poursuivre son hégémonie sur la scène nationale
Les premiers pas prolifiques de Christophe Galtier avaient donné l'impression d'un retour sur les bons rails, mais la flamme a faibli à l'automne et s'est presque éteinte au retour de la Coupe du monde. Battu par Lens, Rennes, Marseille et Monaco en 2023, le PSG a donné du crédit à la thèse selon laquelle il ne fait plus peur à tout le monde. Remporter le championnat pour la deuxième année consécutive avec une marge conséquente remettrait l'église au milieu du village.
Le PSG est sans aucun doute le club français le plus compétitif, mais il n'est plus le tyran qu'il était au milieu des années Laurent Blanc ou au début du mandat de Thomas Tuchel. Titré avant la fin de la saison en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, le club de la capitale avait dû s'incliner devant Lille en 2021. S'il a récupéré son trône en 2022, il ne sait plus imposer un règne sans partage.
Profiter de Kylian Mbappé et Lionel Messi
Il reste donc douze matchs au Paris Saint-Germain édition 2022-2023. Il y a des chances que ce soit les derniers de l'un, de l'autre ou des deux sous les couleurs parisiennes. A l'heure actuelle, le contrat de Lionel Messi ne court que jusqu'au 30 juin. S'il ne prolonge pas d'ici-là, l'Argentin quittera librement la capitale après deux saisons qui laissent, pour le moment, un goût d'inachevé. Il ne reste potentiellement plus que six apparitions du septuple Ballon d'or au Parc des Princes.
En ce qui concerne Kylian Mbappé, la situation est encore plus floue. Le prodige français a prolongé il y a un an, s'engageant avec le club de "sa ville" jusqu'en 2025. S'il a envoyé des signaux positifs depuis son retour de la Coupe du monde, promettant de ne rien vouloir d'autre que "faire les beaux jours du PSG" le soir où il est devenu le meilleur buteur de l'histoire du club, ce dernier est régulièrement dit sur le départ. Lui-même n'a jamais caché son rêve de jouer un jour pour le Real Madrid. Et plus la fin de son contrat approchera, plus sa valeur marchande baissera.
Poursuivre le développement des jeunes dans un contexte favorable
Critiqué depuis de longues années pour ne pas assez mettre en avant ses jeunes, avec un pic atteint à la fin du mandat de Mauricio Pochettino (qui n'a accordé quasiment aucun temps de jeu aux pépites du centre de formation même quand son équipe était assurée d'être championne de France), le PSG a eu droit à un rafraîchissement cette saison. Christophe Galtier n'a par exemple pas hésité à titulariser à plusieurs reprises Warren Zaïre-Emery, dont lors du huitième de finale aller face au Bayern, malgré ses 16 ans. Le peu que le milieu a montré en vingt apparitions a suffi à fonder de grands espoirs, à tel point qu'il n'est déjà plus très loin de passer devant Vitinha ou Fabian Ruiz au milieu.
La pression étant retombée et la marge étant suffisante en championnat, tous les feux sont au vert pour lui donner plus de minutes, au même titre qu'El Chadaille Bitshiabu. Agé de 17 ans, le titi parisien va avoir du travail, au moins à court terme, car il va rapidement falloir pallier les absences de Presnel Kimpembe (indisponible jusqu'à la fin de la saison), Marquinhos et Nordi Mukiele (tous les deux sortis sur blessure mercredi). Nuno Mendes (20 ans), Ismaël Gharbi (18 ans), Hugo Ekitiké (20 ans) font aussi partie de cette liste de joueurs talentueux mais à polir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.