Chelsea - Real : atouts, faiblesses, impact dans le jeu… Le duel Giroud – Benzema, un match dans le match
Chelsea reçoit le Real Madrid, mardi 27 avril, à l’occasion du match aller des demi-finales de la Ligue des Champions. Un an après la polémique "F1-karting", les avant centres français, Olivier Giroud et Karim Benzema, seront adversaires pour la première fois de leur carrière. Sans cesse comparés et décriés, les deux attaquants ont au moins un point commun : celui de n’avoir jamais fait l’unanimité au sein du public français.
Alors, peut-on réellement parler de F1 et de karting ? Marinette Pichon, ancienne internationale française, et Eric Roy, ancien joueur et entraîneur, ont livré leurs analyses sur les deux joueurs.
• Quels atouts ?
L’explosivité de Karim. Le jeu de tête d’Olivier. L’élégance à la Benzema. La combativité à la Giroud. Deux joueurs, deux styles. "Benzema est un attaquant très complet et moderne. Il est autant un buteur, qu’un organisateur de jeu. Il est dans le mouvement et crée du liant dans l’animation offensive de son équipe. Un attaquant comme lui offre des solutions immenses à son entraîneur", observe Eric Roy. Alors oui, en terme de QI football, KB9 n’a pas grand-chose à envier aux autres attaquants. Dribbler, orienter, passer, finir, servir le collectif ; autant de qualités qui caractérisent le numéro 9 des Merengues. "Il est très diversifié, il est capable de joueur avec les pieds, d’évoluer à la fois dans la surface et aux abords, mais aussi de déclencher des attaques qui partent de la moitié de terrain adverse", fait remarquer à son tour Marinette Pichon.
Olivier, lui, ce qu’il aime, c’est être dans les airs. Son terrain de jeu ? Les 16 mètres. Depuis ses débuts en Premier League en 2012, le numéro 9 de Chelsea a inscrit plus de buts de la tête qu’aucun autre joueur dans la compétition. Cette saison, il n’a marqué aucun but en-dehors de la surface de réparation. "Olivier a vraiment une force très identifiée, qui est sa présence et sa prestance dans la surface, de part sa taille (1,93m), sa détente, son excellent jeu de tête, et son sens du but, analyse Marinette Pichon. "C’est un garçon qui pèse dans les deux surfaces, aussi bien offensivement que défensivement, complète l’ancien milieu défensif niçois. Il s’investit énormément et occupe le rôle de premier défenseur lorsque son équipe perd le ballon." Olivier, c’est aussi le joueur qu’on n’attend pas forcément, mais qui sait répondre présent dans les pires moments et faire taire ses détracteurs. "Lorsque Chelsea était en difficulté, qui est sorti de l’ombre pour marquer des buts ? C’est lui. C’est un peu le vengeur masqué. Quand t’es coach et que t’as un gars comme ça sur le banc, t’es content ! C’est une valeur sûre", fait valoir l’ancienne internationale française.
En terme de statistiques, l’écart entre les deux joueurs est plus faible qu’on ne le pense. En moyenne, Benzema est décisif toutes les 185 min en Ligue des Champions (buts inscrits et passes décisives). Giroud, quant à lui, l’est toutes les 195 minutes. L’écart est donc infime.
• Quelles faiblesses ?
Le travail, ça paye. Ce dicton n’a jamais aussi bien porté son nom que lorsqu’il s’agit de Karim Benzema et Olivier Giroud. Deux trajectoires différentes, mais énormément d’investissements tout au long de leur carrière. Il n’empêche que chacun a encore des points faibles. Pour Giroud, il 'agit de "sa capacité à étendre son volume de jeu et son jeu aux pieds", selon Marinette Pichon. "Avoir un temps de jeu limité", d’après Eric Roy. Cette saison, toutes compétitions confondues, l’international français n’est apparu que dans 26 matches avec Chelsea, pour un bilan total de 1154 minutes disputées.
Quant à Benzema, l’ancien directeur sportif de Watford lui voit "beaucoup de qualités, mais pas de faiblesses footballistiquement parlant". Pour Marinette Pichon, "même s’il marque de la tête, son jeu aérien pourrait être encore meilleur".
• Lequel est le plus indispensable à son équipe ?
D’un côté, le titulaire indétrônable. De l’autre, le joker gagnant. Mais quelle équation fonctionne le mieux ? "Benzema et le Real Madrid, pour sa prestance, sa régularité, sa capacité à endosser le rôle d’élément déclencheur lorsque son équipe fonctionne moins bien", argumente l’ancienne attaquante des Bleues. KB9 est arrivé au Real Madrid le 9 juillet 2009. Depuis, il n’est jamais parti et a su conforter sa casquette de joueur indispensable. "Il l’était déjà là lorsqu’il y avait Cristiano Ronaldo. Le Portugais n’aurait pas été aussi efficace sans Karim à ses côtés. Pour être titulaire indiscutable depuis si longtemps, cela en dit long sur ses qualités et sa place dans l’équipe", s’accorde Eric Roy.
Olivier Giroud, c’est un peu la botte surprise des Blues. Qui se souvient de son quadruplé inscrit durant les phases de groupe de Ligue des Champions face à Séville, le 2 décembre dernier ? Ou encore de son superbe retourné lors du huitième de finale aller face à l'Atletico Madrid (0-1) ? Pourtant, le Français n’est pas le choix numéro un du tacticien allemand, Thomas Tuchel. « Même s’il est un grand professionnel, cette situation ne doit pas le satisfaire. Thomas Tuchel privilégie ces temps-ci Kai Havertz, qui n’est pas un véritable avant-centre. Avant cela, Olivier était déjà en concurrence avec Tammy Abraham », rappelle l’ancien joueur de l’OGC Nice. Avantage, donc, au jour du Real Madrid sur ce point.
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