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Chelsea sacré champion d'Europe !

Chelsea a remporté sa première Ligue des Champions en battant le Bayern Munich en finale à l'issue des tirs au but (1-1, 4 t.a.b à 3). Auteur du but égalisateur à deux minutes de la fin du temps réglementaire, Didier Drogba a réussi le penalty victorieux qui offre le titre aux Blues. Encore une fois héroïque en défense, l'équipe anglaise, décroche, au courage, le plus beau trophée de son histoire.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

C'était écrit d'avance. Déjà miraculé en demi-finale contre le Barça, Chelsea a de nouveau su forcer le destin pour arracher sa première Ligue des Champions. Le milliard d'euros investi par le milliardaire russe Roman Abramovitch depuis son arrivée au club y a contribué mais c'est bien avec ses tripes que l'équipe londonienne est allée écrire l'histoire sur les terres munichoises. Avec cette défaite, la plus cruelle qui soit, le Bayern termine donc la saison sans titre. Battus par Dortmund en championnat et en Coupe d'Allemagne, les partenaires de Ribéry se préparent des heures difficiles. A Chelsea, un homme, encore plus que les autres, rayonne. Après une première défaite en finale en 2008 face à Manchester United et deux autres échecs Coupe d'Afrique des Nations, à chaque fois aux tirs au but, Didier Drogba a enfin pris sa revanche. Auteur de l'égalisation, et du penalty victorieux, l'Ivoirien est le grand artisan de cette victoire avec Cech, le gardien aux nerfs d'acier, et Roberto Di Matteo, l'entraîneur miracle. 

Avec un Ryan Bertrand (22 ans) titulaire et Torres et Malouda sur le banc, Di Matteo crée d'emblée la surprise. Privé de plusieurs titulaires (Terry, Ivanovic, Mereiles Ramires), le coach des Blues a été obligé de s'adapter. L’attelage londonien, rafistolé, va pourtant magnifiquement tenir la route. Car c'est bien là la grande force de cette équipe, savoir s'adapter aussi bien aux circonstances qu'aux adversaires. Pas impressionné, le Bayern donne le ton d'entrée en faisant sonner son artillerie lourde. Schweinsteiger (3e) puis Kroos (4e) déclenchent leur frappe de loin. Sans danger pour Cech mais les Bavarois démontrent que, contrairement au Barça en demi-finale face aux Anglais, ils entendent bien utiliser les tirs longue portée pour forcer le barrage des Blues. Sans être pour autant génial, Munich pousse mais se voit priver de son arme principale, l'utilisation des couloirs, par une formation de Chelsea qui bloque parfaitement les ailes. Les Allemands s'en remettent donc à la qualité individuelle de leurs attaquants mais ni la tête de Gomez (13e), ni la reprise de volée de Robben (18e) ne sont cadrées. Le Néerlandais ne se résigne pas et c'est de lui que va venir l'éclair de cette première période. Profitant d'un écran de Ribéry, Robben perfore la défense londonienne et enchaîne une frappe soudaine que Cech, dans un réflexe peu orthodoxe, parvient à détourner miraculeusement sur son poteau (21e) ! 

Dominateurs au milieu de terrain, les Munichois pêchent pourtant dans la finition où ils manquent singulièrement d'explosivité. La défense archi-regroupée des Blues y est sans doute pour quelque-chose... Les hommes de Roberto Di matteo n'en oublient cependant pas d'attaquer quand l'occasion, rare, se présente. Drogba décale ainsi son compatriote Kalou sur la droite mais la frappe de l'Ivoirien est aisément stoppée par Neuer (37e). Ce sera le seul tir de Chelsea durant ces 45 premières minutes, une statistique qui en dit long sur l'option tactique choisie par les Blues... Une dernière frayeur, avec cette frappe au dessus de Mario Gomez, pourtant idéalement placé (42e), et Chelsea peut rejoindre les vestiaires avec le sentiment d'une première partie de mission parfaitement accomplie. 

Drogba dans tous ses états

Le début de la seconde période ne laisse pas entrevoir d'éclaircies quant à un éventuel emballement de cette finale. Entre un Bayern qui domine stérilement et des Blues qui défendent aussi bas que bien, la finale sombre dans une torpeur inquiétante. Certes, Ribéry inscrit bien un but mais ce dernier est justement annulé pour un hors-jeu indiscutable (54e). Munich tente bien de forcer la décision mais, sur ses quelques incursions dangereuses, il y a toujours un pied bleu pour dévier in extremis les frappes bavaroises, comme ce sauvetage de Cole devant Robben. Rien ne semble pourvoir arriver à ce Chelsea, déjà miraculé face au Barça en demi-finale... Et pourtant, la baraka va abandonner Petr Cech à la 81e minute quand l'Allianz Arena ne s'y attendait plus. Sur un centre de Kroos, la défense de Chelsea, focalisée sur Gomez, oublie complètement Müller. Ce dernier pique son coup de tête et le ballon, facétieux, rebondit devant le portier tchèque avant de heurter la transversale et de franchir la ligne (1-0, 83e). 

Mais il y a un joueur qui refuse d'abdiquer à Chelsea. Encore héroïque tout au long du match, omniprésent en défense et véritable tour de contrôle devant, Didier Drogba se détend de tout son long pour couper au premier poteau un corner et égaliser d'un coup de tête rageur (1-1, 88e) ! La finale, verrouillée jusque-là, vient de voler en éclats en quelques minutes. Raison de plus pour faire durer le plaisir le temps des prolongations... Ces dernières commençaient par un coup de tonnerre avec cette faute maladroite de Drogba, subitement devenu héros malheureux, sur Ribéry dans la surface munichoise. Arjen Robben, qui avait déjà raté un pénalty décisif en championnat face à Dortmund, ne se cache pas et s'avance face à Cech. Malheureusement pour le Batave, le gardien des Blues, diabolique, a choisi le bon côté et bloque la tentative (95e) ! Dans la foulée, Ribéry, victime de crampes et auteur d'un match relativement discret, sort et c'est Chelsea qui a désormais le vent en poupe. L'égalisation de Drogba et le penalty raté de Robben ont scié les jambes bavaroises. En dépit de quelques soubresauts courageux de part et d'autre, la finale file droit jusqu'aux tirs aux buts.

Une fois encore, le Bayern vire en tête pendant cette séance, Neuer sortant la première tentative de Mata, mais Olic, qui voit Cech stopper sa frappe, remet les Anglais en selle et, après un nouvel échec de Schweinsteiger, c'est Didier Drogba qui s'avance. La suite n'appartient plus qu'à lui...

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