Dortmund enfin taillé pour l’Europe
Leonardo a souvent insisté sur son PSG plus à l’aise en Ligue des champions qu’en Ligue 1. Sur sa préférence à jouer dans des espaces moins resserrés que sur les pelouses françaises. Pour Dortmund, c’était plutôt le contraire. Depuis son sacre en C1 face à la Juventus en 1997, dans le stade olympique de Munich, le BVB et l’Europe se sont éloignés. La fin de l’ère Ottmar Hitzfeld – Matthias Sammer a sonné le glas des ambitions européennes du club. La faillite du club a elle aussi favorisé cet éloignement malgré un soutien populaire de plus en plus affirmé. Les abonnements montent en flèche et ils sont plus de 80.000 spectateurs en moyenne à investir le Signal Iduna Park (ex Westfalenstadion).
Les années noires
Le début des années 2000 est un vrai cauchemar pour le club de Rhénanie. La dette est colossale (près de 120 millions d’euros). Entre non qualification, élimination en Coupe Intertoto ou au premier tour de l’UEFA, ça frise parfois le ridicule. Il faut attendre l’arrivée de Jürgen Klopp et la génération talentueuse des Barrios, Grosskreutz, Schmelzer, Hummels pour tutoyer à nouveau les sommets. Mais en Bundesliga seulement. Le championnat allemand a depuis longtemps fait sa mue et mis le spectacle au cœur de son jeu. Les équipes ont ouvert les vannes offrant des matches très spectaculaires. Le Borussia s’engouffre lui aussi dans cette boucle vertueuse. La mayonnaise prend chez les Jaunes. Une nouvelle période dorée s’ouvre au grand dam du rival munichois.
Retour raté
Partout ? Non car l’Europe résiste encore à ces irréductibles rhénans. Bien trop joueur, parfois laxiste en défense, le Borussia connaît deux désillusions successives. En 2010/2011, le club est éliminé des poules de la Ligue Europa après une défaite à domicile contre Séville et deux nuls contre le PSG. De retour en Ligue des Champions grâce à son 7e titre national, le BVB 09 doit encore s’arrêter au niveau des poules, à la dernière place de son groupe. La fin est cruelle pour les Allemands qui pouvaient encore se qualifier en battant Marseille 3-0. Après deux buts rapides, Dortmund s’écroule et s’incline même 3-2 en fin de match. L’équipe n’est pas encore prête, pas assez mature. Heureusement, elle se console avec son premier doublé coupe d’Allemagne-Championnat et un record de 28 matches sans défaites sur la saison.
La mayonnaise prend chez les Jaunes
2012/2013 va marquer un tournant. Il n’y aura pas de triplé en Bundesliga à cause du retour en flamme du Bayern. En revanche, l’heure est venue de briller en C1. Placé dans la poule de la mort avec l’Ajax Amsterdam, Manchester City et le Real Madrid, Dortmund réussit l’exploit de terminer en tête avec quatre victoires et deux nuls. Cette fois, son jeu fait de vitesse, de puissance et de technicité à parfaitement fonctionné. La pression mise par les jaunes est énormes et les occasions s’enchaînent. Pas forcément avec beaucoup de réalisme mais les chiffres sont là. Le BVB est la seule équipe invaincue en C1 (7 victoires et 4 nuls) et reste sur 6 succès à domicile sur 6. Le Real Madrid avait buté sur le mur en poules. Mercredi, les briques sont tombées sur le champion d’Espagne (4-1). "C'est définitivement un match qui va rentrer dans l'histoire du Borussia Dortmund, a indiqué le coach du Borussia Jürgen Klopp. Quand on visite notre musée, on voit toujours les mêmes films, là, il va y avoir de nouvelles images. » Il n’y a plus qu’à encadrer une photo de Weidenfeller brandissant la coupe d’Europe à côté de celle de 1997 et l’histoire de Dortmund aura pris un sérieux coup de jeune.
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