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Drogba et Huntelaar ravivent le passé

Opposés à Chelsea et au Real Madrid en 8e de finale de Ligue des champions, Didier Drogba et Klaas-Jan Huntelaar retrouvent leurs anciens clubs. Passé à Galatasaray, l'Ivoirien pousse le mimétisme jusqu'à recroiser la route de son ancien mentor José Mourinho, revenu aux commandes du club londonien. Avec Schalke 04, le Hollandais pourrait se rappeler au bon souvenir d'une formation qui ne lui a jamais fait confiance.
Article rédigé par franceinfo
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José Mourinho et Didier Drogba réunis sous les couleurs de Chelsea

"Je ne pense pas qu’on puisse le remplacer. Vous pouvez acheter les meilleurs joueurs et investir comme Chelsea l’a fait, mais il n’y aura qu’un Drogba, dans l’histoire du championnat anglais et de Chelsea." Ce vibrant hommage est signé José Mourinho. Les peu prolifiques Fernando Torres, acheté 55 millions d'euros, Demba Ba, 9 millions d'euros et Samuel Eto'o accréditent la thèse du "Special One". Depuis le départ de Didier Drogba à l'été 2012, l'attaque des Blues est orpheline d'un buteur efficace. "Drogba est là dans les moments cruciaux. La finale (de la Ligue des champions 2012 gagnée face au Bayern Munich), un grand match, il sera présent. Quand l’équipe est menée à domicile, Drogba intervient", poursuit le technicien portugais, dithyrambique envers son ancien joueur.

Arrivé sur le banc de Chelsea à l'été 2004, le tout frais champion d'Europe avec Porto insiste pour recruter un attaquant qui casse tout du côté de Marseille. Finaliste malheureux de la Coupe UEFA, Didier Drogba a porté l'OM sur ses larges épaules tout au long de la saison. Trente-sept millions d'euros en provenance de Londres, et l'Ivoirien aux 32 buts sous le maillot phocéen traverse la Manche. D'emblée, Mourinho prend l'Eléphant sous son aile. "Il m’a dit : 'Si tu veux devenir un grand attaquant comme Thierry Henry ou Ruud Van Nistelrooy, tu dois venir et jouer avec moi en Angleterre, à Chelsea'. C’est vrai que j’étais un bon joueur dans le championnat français à cette époque, mais il a fait de moi l’un des meilleurs d’Europe", témoigne DD. 

"Le Roi Didier" revient sur ses terres

Au cours de leurs trois saisons communes dans le club du Russe Roman Abramovitch, les deux hommes développent une relation quasi-filiale. "J'ai pleuré quand José nous a dit au revoir, confie l’actuel buteur de Galatasaray. Je lui dois tout. J'ai senti une douleur comme si j'avais perdu un père." Le Mou ne file pas la métaphore familiale mais crie lui aussi son amour à l'ex-guigampais. "Si je devais partir en guerre, le seul joueur que je prendrais se nomme Drogba." Déjà adversaires en 8e de finale de C1 l'année dernière, alors que le Portugais officiait à Madrid, les retrouvailles auront cette fois un autre goût. Surtout lors du match retour à Stamford Bridge. "C’est un héros ici pour tout ce qu’il a fait et c’est un super mec en plus d’être un excellent footballeur (...). J'ai eu un accueil génial pour mon retour contre Hull. Le Roi Didier mérite cela et même deux fois, trois fois plus", s'emballe l'enfant de Setubal. "Stamford Bridge, c’est chez moi. Je pourrais y marquer les yeux fermés (...). Chelsea aura toujours une place spéciale dans mon coeur et dans ma vie", lui répond un Drogba nostalgique. 

Les rumeurs prêtent à DD et Mourinho l'intention de se retrouver chez les Blues l'été prochain. "Je vais étudier toutes les offres", élude celui qui a marqué 157 buts en 341 matches sous le maillot de Chelsea. Coéquipier du triple champion d'Angleterre lors de ses huit saisons à Londres, Franck Lampard ne verrait pas ce retour d'un mauvais oeil. "Dans le vestiaire, c’était un véritable leader et ça, les gens ne le voient pas. Il était si complet. Il est le meilleur avec qui j’ai joué, uniquement pour le fait qu’il était présent dans les grands matchs." En attendant cet éventuel "happy end", Mourinho et Drogba ne viseront qu'une chose à l'occasion de leur double retrouvailles: la victoire. "José a transformé de bons joueurs en des joueurs qui gagnent. On ne pensait qu’à gagner. Il adore ça", résume l'international ivoirien. Tombeur de la Juve avec Galatasaray, l'ancien Manceau se verrait bien croquer un autre gros calibre qui reste sur 12 matches sans défaite en Premier League. 

Huntelaar pour perpétuer la malédiction allemande

Côté chiffres, l'autre affiche de ce mercredi soir est défavorable au favori. Leader de Liga en quête de la 10e Ligue des champions de son histoire, le Real Madrid se déplace en Allemagne. Une terre maudite. Outre-Rhin, les Merengue n'ont remporté qu'un seul de leurs 25 déplacements. Leur dernier succès date de la saison 2000/01, lorsqu'ils étaient tenants de la Coupe aux grandes oreilles... Symbole de ce malaise en terres germaniques, le Borussia Dortmund avait infligé une déculottée à la Casa Blanca en demi-finale de C1 la saison passée (4-1). Ce soir-là, Robert Lewandowski s'était amusé de l'arrière-garde des visiteurs. A la Veltins-Arena, le Néerlandais Klaas-Jan Huntelaar rêve d'un destin similaire. Débarqué dans la capitale espagnole lors du mercato d'hiver 2008, l'ex-goleador de l'Ajax Amsterdam n'avait eu que 20 matches pour s'illustrer sous la tunique blanche. Ses huit buts n'avaient pas convaincu les dirigeants madrilènes de le garder. "Il n’y a pas de sentiment de revanche, assure pourtant le meilleur buteur de Bundesliga 2011/2012 (29 buts) (...). Je n’ai aucune amertume au sujet de mon départ. Je ne vis pas dans le passé ou dans l’avenir. Et le Real a été une très belle expérience."

Sous ce discours de façade, l'international batave laisse toutefois transparaître un peu de rancoeur. "J'ai fait ce que je pouvais. Le reste, c'était de la politique, et je ne pouvais pas influer sur ça. Ce n'est pas drôle quand un nouveau coach (Pellegrini a remplacé Ramos à l'été 2009) arrive et dit: 'Tu n'auras pas ta chance ici, nous voulons te vendre'. Ce sont de nouvelles personnes, de nouvelles politiques. C'est la nouvelle stratégie du Real..." Récemment revenu de blessure, Huntelaar affole déjà les compteurs sur le sol allemand. A 30 ans, l'attaquant Oranje n'a plus de temps à perdre. Ni passé, ni avenir, KJH veut marquer le présent. Et poursuivre la série noire du club madrilène en Allemagne... 

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