Encore éliminé en quarts, le PSG n’avance plus
L’Europe toujours sans le PSG
Pour la première fois de l’ère qatari, le PSG a écarté un grand d’Europe, en l’occurrence Chelsea, en 8e de finale. C’est un progrès. Mais le club ne fait toujours pas partie des grands du Vieux Continent. En effet, éliminer un cadors ne suffit pas à atteindre les demi-finales de la Ligue des Champions. Pour la deuxième fois, le FC Barcelone s’est mis en travers de la route parisienne. Chelsea l’avait également fait la saison passée. Contrairement aux deux éliminations précédentes, la qualification n'a jamais paru à la portée du collectif parisien, amputé par les blessures et les suspensions lors de la double confrontation. Dans le jeu, Paris était très loin de l'une des meilleures équipes d'Europe.
Malgré tous les moyens financiers mis en place, malgré des recrues de premier ordre, Paris reste sur le quai de la gare, loin du niveau requis pour soulever la coupe. Pour atteindre l’objectif fixé à son arrivée, le club n’a plus qu’une saison pour conquérir ce trophée. Avec les contraintes budgétaires liées au fair-play financier, il ne pourra pas recruter comme bon lui semble lors du prochain Mercato. Sauf à vendre.
Une suprématie nationale contestée
Il y a quatre saisons, Qatar Investment Authority prenait les commandes du PSG. Des transferts à foison (Ménéz, Sissoko, Sirigu, Gameiro, Matuidi, Bisevac, Lugano, Pastore), des transformations à tous les étages, mais à l’arrivée, aucun titre. Carlo Ancelotti, arrivé à l’hiver en remplacement d’Antoine Kombouaré, ne peut faire mieux que 2e de Ligue 1, derrière Montpellier. Autres résultats :1/4 de Coupe de France, 1er tour en Coupe de la Ligue, sortie en phase de poule en Ligue. La saison suivante, les arrivées conjuguées de Lavezzi, Verratti, Ibrahimovic et Thiago Silva donnent un peu plus de puissance de feu au groupe. Lucas et Beckham arrivent pendant l’hiver. Le titre de champion est dans la poche, avec 12 points d’avance sur l’OM et seulement 23 buts encaissés. Mais la Ligue des Champions se finit en quarts, comme la Coupe de France et la Coupe de la Ligue. En 2013-2014, pour la première fois de son Histoire, le PSG reste champion de France, avec 9 points d’avance sur Monaco. La troupe de Laurent Blanc fait même le doublé avec une victoire en Coupe de la Ligue. En revanche, la route s’arrête encore une fois en quarts en Ligue des Champions, en 8e de finale en Coupe de France.
Cette saison, la Coupe de la Ligue est déjà dans la poche, la Coupe de France peut suivre le même chemin si les Parisiens dominent Auxerre en finale. En revanche, la L1 ne lui est pas encore acquise. A égalité de points avec l’OL mais avec un match de moins, Paris a encore son destin en mains. Mais son avance ne sera pas abyssale. Et cet arrêt en quarts de finale de Ligue des Champions ne donne pas plus de relief au parcours parisien. Pas d’avancée sur le plan européen, moins de suprématie en championnat, le constat peut paraître sévère.
L’avenir en questions
Incapable de franchir les quarts de la C1, le PSG doit forcément se poser des questions. Car son objectif de départ était bien de la remporter avant 2016. L’année prochaine, Zlatan Ibrahimovic aura 34 ans, et sera en fin de contrat en juin 2016. Thiago Motta sera dans le même cas avec ses 33 printemps. Maxwell arrive en fin de contrat à l’issue de cette saison, à bientôt 34 ans. Et Thiago Silva aura 31 ans, avec un contrat le menant jusqu’en 2018. Malgré la qualité de ses joueurs, leur pedigree, leur expérience, Paris n’a pas réussi à combler en si peu de temps le fossé qui le séparait des habituels prétendants au titre, que sont le Real Madrid, le FC Barcelone, le Bayern Munich…
Avec ces cadres vieillissants, l’équipe peut-elle le faire la saison prochaine ? C’est possible, surtout avec la jeune garde déjà bien armée (Marquinhos, Verratti, Rabiot, Lucas). Contraint budgétairement par le fair-play financier, le club de Jean-Claude Blanc ne peut pas tout changer. En vendant, il peut néanmoins modifier son visage à certains postes-clés. Pêle-mêle, Digne, van der Wiel, Cabaye, Lavezzi ou Cavani n’ont pas forcément apporté ce que les dirigeants attendaient d’eux. Si certains partent, il faudra les remplacer, en mieux…
Et Laurent Blanc ? Depuis sa prise de fonction, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France est accompagné par des rumeurs de départ permanentes. Il n’a pas le palmarès de Carlo Ancelotti, ni la puissance médiatique d’un José Mourinho. A-t-il fait du mauvais boulot ? Certainement pas. Peut-il aider l’équipe à franchir un cap supplémentaire ? La question est posée. Mais il reste dépendant des hommes mis à sa disposition. A l'issue de l'élimination à Barcelone, Nasserl Al-Khelaïfi a déclaré: "Il fait un très bon travail."
Et les dirigeants ? En claironnant l’ambition de remporter la Ligue des Champions dans les cinq ans, Nasser Al-Khelaifi a été sans doute présomptueux. Le dirigeant parisien a peut-être oublié que les grands d’Europe avaient également de gros moyens financiers. Et à l’époque, le fair-play financier n’existait pas encore. Souvent critiqué pour sa grande proximité avec certains joueurs-cadres au détriment de l’autorité de son entraîneur, forcément partie-prenante lors des recrutements, le président du club a sa part de responsabilité dans ces résultats. "Quand on a racheté le club, on savait que ça allait être compliqué", a-t-il dit après la défaite (2-0) à Barcelone. A ce point-là ?
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