Eric Roy : "Avec Neymar en forme et investi, ce n’est plus la même histoire pour le PSG"
Qu’avez-vous pensé de la performance des Parisiens face à Leipzig (3-0), en demi-finale de Ligue des champions ?
Éric Roy : "J’espérais ce genre de match et les Parisiens l’ont fait. On sait qu’ils ont un effectif et les qualités mais les années précédentes, ils n’avaient pas réussi à les exploiter. Contre Leipzig, ils ont simplement joué à leur niveau, face à une équipe jeune qui manque d’expérience à ce niveau-là. Je suis très heureux et fier pour le football français parce que cela répond à beaucoup de critiques, notamment sur la Ligue 1. C’est une magnifique perspective de voir une grande finale dimanche."
Après avoir été blessé les années précédentes, Neymar a été étincelant dans contre Bergame puis Leipzig, même sans marquer. Cette saison, c'est lui qui a tout changé ?
ÉR : "C’est la première année que Neymar est en forme sur une phase finale de Champions League et c’est la première année qu’ils vont aussi loin, donc c’est évident. Mbappé a aussi changé le match contre l’Atalanta quand il est entré en jeu car Neymar ne peut pas tout faire tout seul. Mais avec Neymar en forme, investi, heureux d’être là et de jouer, ce n’est plus la même histoire pour le Paris Saint-Germain et surtout pour ses adversaires."
"La grande remontada de Barcelone aura permis au PSG d’être encore plus performant cette année, surtout dans l’état d’esprit."
Les victoires contre Dortmund puis Bergame ont été présentées comme des déclics après plusieurs échecs en quarts de finale. Est-ce que cette qualification en finale, ce n’est pas le vrai déclic ?
ÉR : "Toutes les victoires amènent quelque chose. Le club s'est également construit avec les grandes défaites parce que c'est en passant par des moments difficiles que l’on construit les victoires de demain. La grande remontada de Barcelone aura permis au PSG d’être encore plus performant cette année, surtout dans l’état d’esprit. C’est certainement ce qui manquait à Leipzig, un club récent (fondé en 2009) avec une histoire en coupe d’Europe et un effectif jeunes. Contrairement à ce que j'ai entendu, ils n'ont pas été faibles. Leipzig est une équipe forte mais chaque match est un rapport de force et quand tu es face au trident offensif du PSG avec Di Maria, Mbappé et Neymar, forcément, tu es plus craintif, inquiet et prudent. Ça a fait déjouer Leipzig, qui a peut-être aussi joué le match avant l’heure. C'est souvent le cas des clubs qui n’ont pas l’habitude de jouer ce genre de situation."
Les années précédentes, il y a eu les remontées de Barcelone puis de Manchester United, lors des matches retours. Est-ce que les Parisiens ont été avantagés par cette formule du Final 8, avec des matchs secs ?
ÉR : "Je ne pense pas que ça les ai avantagés dans une confrontation contre l’Atalanta et Leipzig. Au contraire, je pense que ces équipes avaient plus de chances de battre les Parisiens sur un que sur deux matches. Le Final 8 aurait plutôt tendance à avantager des équipes sur le papier plus faibles, à l'image de Lyon contre Manchester City (3-1). La vraie question c’est le niveau de préparation des uns et des autres et leur fraîcheur. Avec le recul, on s’aperçoit que l’accumulation des matches de toutes ces équipes, à part peut-être les Allemands, en demande beaucoup physiquement. D’ailleurs, les Allemands gagnent parce qu’ils ont fini plus tôt et ont eu le temps de se régénérer, de récupérer un peu de fraîcheur."
"Le talent et l’état d’esprit du PSG font qu'il a les armes d’aller au bout."
Le parcours du PSG a été mis en avant, pour le critiquer. Outre le Real Madrid, il a affronté Bruges, Galatasaray, Dortmund, Bergame puis Leipzig...
ÉR : "(Iloupe) Quand le tableau du Final 8 a été tiré, c'était difficile d’avoir un meilleur tirage que le leur. Il est préférable de jouer l’Atalanta et Leipzig que Barcelone puis le Bayern pour accéder à la finale. En plus, à chaque fois qu’ils vont jouer, les Parisiens auront eu plus de repos que leurs adversaires. Sur la finale, ils auront un jour de récupération en plus. Or en fin de compétition, trois jours de récupération pour un club et quatre pour l’autre, cela peut créer une grande différence. Les planètes sont pour l’instant alignées. Il y avait beaucoup d’indices, par rapport à la qualité de l’équipe et l’état d’esprit que l’on a découvert. Encore faut-il maintenant aller au bout, que ce soit pour le PSG et pourquoi pas pour Lyon (sourire)."
Le PSG est capable d'aller au bout, selon vous ?
ÉR : "Bien sûr. Sur le papier, le PSG n’a jamais été aussi fort, notamment dans les fins de saison et les matches importants. Pour moi l’équipe de (Laurent) Blanc était celle qui jouait le mieux au football, collectivement. Mais il n’y avait pas Neymar ni Mbappé. Il disposait d’autres joueurs qui étaient un ton en-dessous, comme les équipes de (Carlo) Ancelotti et d’(Unai) Emery. Cette année, avec la présence de Verratti voire de Keylor Navas pour la finale, le PSG dispose du meilleur onze possible. En plus, contrairement aux autres années, quand des joueurs importants ne sont pas là, ceux qui jouent apportent leur pierre à l’édifice, à l’image d'(Ander) Herrera, (Leandro) Paredes et (Eric-Maxim) Choupo-Moting. Ils ont montré qu’un véritable esprit collectif se dégageait. C’est le talent et en même temps l’état d’esprit du PSG qui font qu'il a les armes d’aller au bout. Et je ne sais pas qui en Europe peut se targuer d’avoir un meilleur trident offensif, avec Neymar, Mbappé et Di Maria. Je ne l’échangerais pas avec le Liverpool de Klopp, le FC Barcelone et même le Bayern Munich."
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