Foot : le PSG peut-il se relever après sa piteuse élimination face au Barça ?
En s'inclinant 6-1 à Barcelone, le Paris Saint-Germain est entré (à ses dépens) dans l'histoire du football. C'est la première fois, en effet, qu'une équipe ne se qualifie pas après avoir gagné 4 à 0 au match aller.
Historique... et douloureux. Face au FC Barcelone, le Paris Saint-Germain a été laminé 6-1, mercredi 8 mars, au Camp Nou, en match retour des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. C'est la première fois, dans l'histoire des coupes d'Europe de football, qu'une équipe ne se qualifie pas après avoir gagné 4 à 0 à l'aller. L'équipe coachée par Unai Emery arrivera-t-elle à se relever de cette défaite sans précédent ? Franceinfo s'est demandé s'il fallait croire à une renaissance du club de la capitale.
Non, les Parisiens ont le moral dans les chaussettes
"Une ambiance d’enterrement." Voilà à quoi ressemblait l'atmosphère dans les vestiaires du PSG après le match contre le Barça, à en croire les déclarations du défenseur parisien Thomas Meunier, cité par 20 Minutes. Les joueurs sont apparus presque sonnés à la suite de ce fiasco. "Je n’ai rien dit dans le vestiaire... Tu veux dire quoi ?" a déclaré de son côté le capitaine Thiago Silva. "Il faut juste réfléchir. Dans la tête, c’est encore trop chaud. Perdre comme ça, c’est le pire."
Personne ne semble aujourd'hui en capacité de relever le groupe. Il manque un leader au PSG, un aboyeur, capable de galvaniser ses troupes. Pour Dominique Bathenay, ancien international français, le coupable, c'est justement Thiago Silva, défenseur central et capitaine parisien. "Il n'est pas un leader. Il n'arrive pas à transcender ses coéquipiers, à être sur le devant de la scène dans les moments difficiles", lâche-t-il dans L'Equipe. Dans ces conditions, il semble bien difficile pour l'équipe de trouver les ressources nécessaires pour rattraper son retard de trois points sur Monaco en Ligue 1.
Non, des joueurs vont aller voir si l'herbe est plus verte dans d'autres clubs
Une nouvelle fois, le PSG ne parvient pas à se hisser parmi les toutes meilleures équipes d'Europe, alors que la direction du club a fait d'une victoire en Ligue des champions son objectif numéro 1. C'était cette ambition qui avait permis d'attirer des joueurs de renom comme Cavani, Ibrahimovic ou Di Maria. Mais cet été, le défenseur central David Luiz est reparti à Chelsea et Zlatan Ibrahimovic s'est envolé pour Manchester United.
Il est fort à parier que d'autres joueurs majeurs devraient suivre le mouvement après ce douloureux échec. Ces joueurs aux ambitions élevées vont maintenant douter de la capacité du club à gagner un titre européen et pourraient partir voir si la pelouse est plus verte ailleurs. On pense notamment à Marco Verratti, le jeune prodige italien du PSG, convoité par les meilleurs clubs du monde et qui semblait très marqué mercredi soir, au coup de sifflet final du match catastrophe contre le Barça.
Oui, l'arbitrage n'a pas joué en la faveur du PSG
A l'issue de ce match fou, le staff parisien n'a pas manqué de rappeler à la presse les deux penaltys accordés aux Blaugranas. "On ne va pas chercher d'excuses, mais il y a deux penaltys oubliés pour nous, et sur le penalty de Suarez, il n'y a pas penalty", déplorait le président qatari du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, juste après la rencontre.
Le penalty dont parle le dirigeant parisien a effectivement été un des tournants du match. A la 89e minute, alors que le PSG est mené 4 buts à 1 mais toujours qualifié, l'attaquant barcelonais Luis Suarez s'écroule dans la surface de réparation parisienne. Sur le ralenti, le défenseur brésilien Marquinhos semble pourtant ne faire qu'effleurer le numéro 9 catalan. L'arbitre voit une faute, transformée dans la foulée par Neymar. Cinq minutes plus tard, Sergi Roberto assomme définitivement les Parisiens en inscrivant le sixième but espagnol, celui qui qualifie le Barça en quarts.
Si l'arbitre a été très généreux avec les Barcelonais, il est également passé à côté d'une faute de l'Argentin Javier Mascherano sur son compatriote Angel Di Maria, dans la surface barcelonaise. Cette fois, aucun coup de sifflet. Le défenseur argentin a avoué avoir fait faute. "C'est clair que j'ai fait faute sur Di Maria mais je ne crois pas que cela soit la raison de l'élimination du PSG", a-t-il commenté après coup.
#PSG L'arbitre a commis 2 erreurs importantes : 1 penalty oublié sur Di Maria et celui accordé à Suarez. #FCBPSG
— Arbitres L1.fr (@Arbitres_L1) 9 mars 2017
Si perdre un match et accuser l'arbitrage est un grand classique, l'argument réglementaire reste insuffisant pour expliquer le naufrage du PSG, tant les joueurs sont passés à côté de leur match. "On ne peut s'en prendre qu'à nous même, on a été mauvais aujourd'hui", a ainsi déclaré Thomas Meunier. Le latéral belge est d'ailleurs lui-même à l'origine du premier penalty barcelonais.
Oui, les Qataris n'ont pas investi pour rien
Certes, plusieurs grands joueurs pourraient faire leurs valises. Mais le PSG version qatarie ne vas pas s'écrouler du jour au lendemain. Le club a de quoi trouver d'autres vedettes, lui qui appartient depuis 2011 à QSI, un fonds d'investissement directement lié à l'émirat du Qatar, disposant de faramineuses ressources financières.
Rien n'indique que les Qataris vont laisser tomber leur projet de faire du PSG une marque internationale rentable. "Nous voulons entrer dans le Top 10 des marques de sport comme le Real Madrid, le FC Barcelone, Manchester United, Ferrari ou les All Blacks", déclarait Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué du club. en 2013 aux Echos.
Mais les enjeux de ces investissements vont au-delà du football. "Ce pays [le Qatar], qui vit aujourd'hui à 60% de l'exploitation de ses ressources naturelles, veut diversifier son économie", avait ajouté le dirigeant parisien. "L'ambition du Qatar, c'est de faire du tourisme une activité qui, d'ici 2030, générerait plus de 10 milliards de dollars [soit 9,4 milliards d'euros]."
Afin d'augmenter sa notoriété, l'émirat veut s'appuyer sur l'image que renvoie la ville de Paris, à travers son club de foot. Sauf qu'une bonne image s'obtient grâce à de bons résultats. Il n'a donc pas lésiné sur les moyens, en se projetant sur le long terme : 300 millions d'euros pour un nouveau centre d'entraînement, 75 millions pour rénover son stade, sans parler des investissements dans le club de handball. On les imagine mal abandonner tous ces efforts.
Oui, ce qui ne tue pas vous rend plus fort
Selon l'adage, chuter est plus rapide que de remonter la pente. Le foot n'étant pas une science exacte et la concurrence étant très forte entre les grands clubs européens, le PSG doit être patient.
Le milliardaire russe Roman Abramovitch, qui a racheté le club londonien de Chelsea en 2003, a ainsi attendu 9 ans avant de remporter la Ligue des champions, en 2012. Persévérant, il a investi 17% de sa fortune personnelle dans le club pour parvenir à ce résultat, soit un peu moins de 2 milliards d'euros, d'après Le Figaro.
Alors pour repartir de l'avant, rien de tel qu'une belle introspection. "Il ne faut surtout pas être dans le déni, analyse Mélanie Maillard, psychologue du sport, interrogée par Europe 1. Il faut regarder ses erreurs en face et les nommer. Le risque, c'est de ne pas accepter la défaite, de vouloir se chercher des excuses."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.