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Football : premiÚre femme à arbitrer un match de Ligue des champions, Stéphanie Frappart "n'en finit pas d'écrire l'histoire", salue Nadia Benmokhtar

L'ancienne joueuse Nadia Benmokhtar, consultante football de franceinfo, Ă©voque le parcours formidable de StĂ©phanie Frappart, dĂ©signĂ©e arbitre centrale de la rencontre masculine Juventus Turin-Dynamo Kiev en Ligue des champions de ce mercredi soir.

Article rédigé par franceinfo
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StĂ©phanie Frappart, le 9 aoĂ»t 2020, lors du match amical NĂźmes Olympique - Olympique de Marseille, Ă  NĂźmes. (PASCAL GUYOT / AFP)

"Elle est un peu un symbole : c'est celle qui ouvre toutes les portes, puisqu'elle n'en finit pas d'ĂȘtre la premiĂšre et d'Ă©crire l'histoire", a expliquĂ© l'ancienne joueuse Nadia Benmokhtar, consultante football de franceinfo, Ă  propos de StĂ©phanie Frappart, qui a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e arbitre centrale de la rencontre masculine Juventus Turin-Dynamo Kiev mercredi 2 dĂ©cembre en Ligue des champions.

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La Française de 36 ans devient ainsi la premiÚre femme à assumer cette responsabilité dans la prestigieuse compétition. "Pour en arriver à ce niveau-là, évidemment, c'est grùce à ses compétences mais elle a dû faire preuve d'une détermination encore plus forte que si elle était un homme", a souligné Nadia Benmokhtar.

franceinfo : Quand Stéphanie Frappart a-t-elle commencé à arbitrer ?

Nadia Benmokhtar : Elle a commencĂ© Ă  arbitrer Ă  l'Ăąge de 13 ans et elle a gravi ensuite les Ă©chelons les uns aprĂšs les autres. Elle a aujourd'hui 36 ans. Et elle est un peu un symbole : c'est celle qui ouvre toutes les portes, puisqu'elle n'en finit pas d'ĂȘtre la premiĂšre et d'Ă©crire l'histoire. Elle a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  arbitrer en Ligue 2 en 2014, puis en Ligue 1 en 2019. LĂ , encore une fois, c'est la premiĂšre Ă  diriger une rencontre de l'UEFA Champions League, donc c'est une bonne nouvelle pour elle et pour toutes les femmes dans l'arbitrage. Je l'ai connue quand on Ă©tait adolescentes et c'Ă©tait quelqu'un de plutĂŽt discret, plutĂŽt calme. Et ensuite, je l'ai vue arbitrer en D1 fĂ©minine Ă  plusieurs reprises. D'ailleurs, c'est la seule arbitre qui m'a mis un carton rouge de toute ma vie, donc je m'en souviens bien. Mais il Ă©tait mĂ©ritĂ©, donc encore une fois, elle avait Ă©tĂ© compĂ©tente sur cette rencontre.

Et pour vous, en tant que femme, c'est un sentiment particulier de voir Stéphanie Frappart arbitrer ce match de Ligue des champions ?

Oui, je pense qu'en 2020, il est encore et toujours important pour les jeunes filles et pour des femmes d'avoir ce type de modĂšle. À mon sens la fĂ©minisation du football doit ĂȘtre globale, donc elle passe Ă©videmment par la valorisation des joueuses, mais aussi par la prĂ©sence de femmes dans les directions des clubs, dans les staffs techniques, en tant qu'entraĂźneurs et dans le corps arbitral Ă©galement. La prĂ©sence de femmes Ă  tous les niveaux dans le football fait du bien Ă  tout le monde, et si cela peut susciter des vocations, c'est bien.

En mĂȘme temps, si on ouvre L'Equipe ce matin, il y a tout juste quelques lignes en 12e page sur StĂ©phanie Frappart. Comment l'interprĂ©tez-vous ? Cela veut dire que ce n'est pas un Ă©vĂ©nement si important ?

Il y a toujours plusieurs lectures : elle est compĂ©tente, elle est Ă  ce niveau-lĂ , donc c'est normal, on n'est pas obligĂ© d'en parler plus que si c'Ă©tait un homme. Mais je pense quand mĂȘme que c'est un Ă©vĂ©nement, parce qu'elle le dit elle-mĂȘme : en tant que femme, elle a dĂ» prouver toujours plus, que ce soit physiquement parce que les arbitres sont soumis Ă  des tests d'effort relativement intenses, mais aussi techniquement et tactiquement, elle doit toujours prouver qu'elle est Ă  la hauteur. Et c'est vrai que pour en arriver Ă  ce niveau-lĂ , Ă©videmment, c'est grĂące Ă  ses compĂ©tences mais elle a dĂ» faire preuve d'une dĂ©termination encore plus forte que si elle Ă©tait un homme.

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