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Groupe C: Monaco a perdu la boussole

A la peine en Ligue 1, l’AS Monaco attaque sa campagne de Ligue des champions en recevant le Bayer Leverkusen (Groupe C, 20h45). Entre un mercato curieusement mené, une défense aux abois, un nouvel entraîneur désorienté et des résultats médiocres, le club du Rocher est dans le flou.
Article rédigé par franceinfo
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Les Monégasques s'entraînent sous les yeux de leur coach Leonardo Jardim (VALERY HACHE / AFP)

Monaco ne l’avait certainement pas imaginé ainsi. De retour en Ligue des champions après neuf ans loin de ses lumières, l’ASM se voyait déjà en mesure de rivaliser avec les plus grands. Avec la paire colombienne Falcao/James Rodriguez, une équipe solide autour et de l’argent à profusion, cette ambition était légitime. Elle a fait long feu. Durant l’été, le club finaliste de la C1 2004 a quitté la voie du succès sur laquelle il marchait depuis l'arrivée de son richissime propriétaire russe Dymitri Rybolovlev à l'hiver 2011 pour emprunter des chemins de traverses. 

Le duo cafetero du Rocher s’est envolé vers des destinations plus prestigieuses. Capitaine à de nombreuses reprises la saison passée avant de glisser vers le banc ou les tribunes, l’ancien international français Eric Abidal a lui aussi quitté le navire. Emmanuel Rivière, remplaçant de luxe à la pointe de l’attaque a suivi le même chemin. La saison passée, ces quatre hommes avaient été prépondérants dans les succès de la formation de Claudio Ranieri. Les trois éléments offensifs étaient les meilleurs buteurs du club.

Place aux jeunes

Des remplaçants de valeur équivalente voire supérieure étaient donc attendus. Il n’en a rien été. Désireux de ne plus dépenser des sommes folles, le président Rybolovlev a réduit la voilure. A la Turbie, les joueurs à prix d’or ont laissé place aux jeunes espoirs. Cet été, les recrues se sont nommées Wallace (19 ans), Bakayoko (19 ans), Silva (20 ans) et Nardi (20 ans). "Avec le pari d'un projet où 60% de  l'équipe a moins de 22 ans, il est clair que plus d'erreurs vont être commises (sur le terrain, ndlr), lance Leonardo Jardim. Il faut trouver un équilibre entre le  présent et la préparation du futur prometteur que les joueurs et l'équipe ont devant eux."

Pour le moment, l’entraîneur portugais n’a pas trouvé la recette. Lors de ses cinq premières sorties en Ligue 1, Monaco n’a gagné qu’une seule fois. Et encore, Subasic avait stoppé un pénalty et Nantes s’était procuré de nombreuses occasions avant de laisser filer la victoire. Battus par Lorient à Louis II en ouverture du Championnat, fessés par Bordeaux dans la foulée et vaincus à Lyon le week-end dernier, les Monégasques ne sont pas encore dans le coup.

Abdennour, symbole d'une défense malade

S’il a fustigé le manque de réalisme de ses troupes à Gerland, Jardim n’ignore pas qu’elles ont toujours marqué cette saison. Une efficacité que ne peut pas revendiquer l’arrière-garde du technicien portugais. Sous Ranieri, les rouges et blancs étaient partis chercher le ballon au fond de leurs filets à trente et une reprises dans l’élite. Avec l’ancien entraîneur du Sporting Portugal, ils y ont déjà été neuf fois…

Symbole de la nouvelle politique asémiste, le Tunisien Aymen Abdennour symbolise cette impuissance. Titularisé à deux reprises, le défenseur central de 24 ans a provoqué deux pénalties… Face à la puissance de feu du Bayer Leverkusen, cette friabilité pourrait coûter cher. Les Allemands ont scoré neuf fois en trois journées de Bundesliga. "Le Bayer est très fort, très physique, très rapide dans son jeu de  transition vers l'avant", reconnaît Jardim.

Jardim doit s'adapter

Pour les contrer, le Lusitanien est-il prêt à changer ? Chantre du 4-3-3, d’un pressing haut et intense, le Madeirense de 40 ans semble ne pas avoir le matériel disponible en Principauté pour conserver cette tactique. Les vieilles jambes de Raggi et Ricardo Carvalho, associés au centre de la défense des septuples champions de France ce soir, ne diront pas le contraire. "Une des vertus de l'entraîneur est de s'adapter au club, au moment, aux  situations. Il faut adapter l'équipe à ces réalités pour faire du mieux  possible, et être ambitieux à la hauteur de ses capacités", a reconnu Jardim.

Celui qui ne compte qu’un titre de D2 portugaise à son palmarès d’entraîneur le sait mieux que quiconque. Malgré le départ de nombreux joueurs majeurs, il avait mené le Sporting Portugal à la deuxième place de la Liga Sagres la saison passée. Sa stratégie ? S’appuyer sur les jeunes du centre de formation des Leões…

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