L'affaire Aurier pourrait relancer Marquinhos au PSG
"On peut penser que cette situation où il n'est pas encore un titulaire indiscutable de l'équipe, ça ne peut pas durer éternellement. Certainement qu'à la fin de la saison, il y aura un choix à faire, et on le fera". C'est ainsi que Laurent Blanc évoquait le cas Marquinhos à la veille du match de vendredi contre Lille. Apprécié pour sa solidité, sa vivacité, sa vitesse et sa polyvalence, le Brésilien de 21 ans trouvait le temps de plus en plus long sur le banc parisien. Discipliné, soucieux du collectif et n'ayant jamais eu un mot plus haut que l'autre (contrairement à Serge Aurier), il semblait ne plus voir son avenir dans le Capitale, et les rumeurs l'annonçaient à Barcelone ou au Real Madrid. Mais le week-end est passé, la sortie médiatique du latéral ivoirien a peut-être tout changé. Désormais mis à pied par les dirigeants de son club, et malgré de plates excuses, Serge Aurier ne serait plus en odeur de sainteté dans le vestiaire. Tout l'opposé d'un Marquinhos.
659 minutes de jeu de moins qu'Aurier en L1
Cette année, en L1, le joueur de la Seleçao a disputé 1048 minutes de jeu en 18 matches, ajoutant trois rencontres de Ligue des Champions plus des matches en coupes. Pour se rendre compte de son rôle de remplaçant dans la défense parisienne (même s'il faut pondérer ces chiffres car il a été blessé), il faut comparer ce temps de jeu avec celui des autres joueurs: David Luiz 1420 minutes, Maxwell 1592, Serge Aurier 1707 et Thiago Silva 1902. Les progrès nets d'Aurier l'ont relégué sur le banc, et la complicité du duo Thiago Silva-David Luiz ne laisse pas de place dans l'axe.
Cette saison, le natif de Sao Paulo a majoritairement joué dans l'axe de la défense, souvent pour suppléer les blessures de David Luiz ou Thiago Silva, ou pour les faire souffler. C'est là qu'il a débuté les deux derniers matches, contre Lyon et Lille, sans que la défense du PSG n'encaisse le moindre but. Il a aussi remplacé Matuidi (en février à Marseille à la 82e minute ou à Wasquehal à la 81e), Thiago Motta (en décembre contre Lyon à la 88e), Verratti (en août à Monaco à la 81e) pour renforcer l'arrière-garde en fin de match. Et il a occupé le flanc droit à quelques reprises (contre Guingamp en septembre pour la dernière demi-heure, contre l'OM en octobre à la 87e, en amical face à l'Inter Milan durant les 45 premières minutes en décembre), donc beaucoup moins que la saison passée où la concurrence était plus fluctuante entre lui, Aurier et Van der Wiel.
Un retour sur investissement ?
Aurier hors jeu contre Chelsea, Laurent Blanc pourrait bien remettre Marquinhos dans le couloir droit de sa défense. Comme l'an dernier à Stamford Bridge, lors de la qualification arrachée en prolongation par les Parisiens (2-2) alors qu'il avait joué dans l'axe au match aller pour compenser l'absence de David Luiz, blessé, et avait brillé de quelques interventions majeures (1-1). Avec lui, l'entraîneur sait pouvoir compter sur un joueur de devoir, rapide, bon dans les duels et discipliné, sans oublier un bon jeu de tête, toujours intéressant face à une équipe anglaise pour les coups de pied arrêté. Face à Hazard et Azpilicueta, sa vitesse et son abattage pourraient être une clé du match. Si l'option Grégory Van der Wiel semble moins envisageable, c'est que le Néerlandais a clairement perdu sa place de titulaire qu'il avait encore la saison passée, au profit d'Aurier. En L1, il n'a disputé que 10 des 26 matches de championnat, pour un total maigrelet de 815 minutes de jeu.
Et surtout, en prenant une vision uniquement financière, le PSG a tout intérêt à redonner une chance de briller à un joueur acheté à l'AS Roma 31 millions d'euros en 2013, alors qu'il n'avait que 19 ans et était présenté comme le futur Thiago Silva. Pour le vendre à la fin de la saison ou pas. Les 27 ans de Van der Wiel, ou les 10 millions d'euros déboursés pour faire venir Aurier de Toulouse, pèsent forcément moins dans la balance. Même si ce dernier était sans doute devenu le meilleur latéreal droit du championnat.
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